Immunothérapie spécifique dans l’allergie au venin d’abeille : une étude comparative entre une préparation aqueuse et une préparation adsorbée sur aluminium. : F. Ruëff1, H. Wolf2, J. Schnitker3, J. Ring4, B. Przybilla1
1Klinik und Poliklinik für Dermatologie und Allergologie, Ludwig-Maximilians-Universität, Munich ; 2Klinische Forschung, ALK-SCHERAX Arzneimittel GmbH, Hamburg ; 3Institut für Angewandte Statistik, Dr Jörg Schnitker GmbH, Bielefeld ; 4Klinik und Poliklinik für Dermatologie und Allergologie am Biederstein, Technische Universität, Munich, Germany
dans Allergy 59 (6), 589-595
– Introduction :
- Pour l’immunothérapie au venin d’abeille, de nombreuses préparations et de nombreux traitements sont utilisés.
- Cependant, des études contrôlées comparant directement l’efficacité et la sécurité d’emploi de différents protocoles sont rares.
– Objectif de l’étude :
- Évaluer de façon prospective différents protocoles d’immunothérapie utilisés dans l’allergie au venin d’abeille, avec soit une solution aqueuse, soit une solution adsorbée sur hydroxyde d’aluminium.
– Méthodologie :
- 65 patients allergiques au venin d’abeille (42 hommes et 23 femmes, âgés de 17 à 75 ans) ayant des antécédents de réactions allergiques systémiques après piqûre d’abeille ont été traités selon 3 protocoles différents.
- Durant la phase d’augmentation des doses, les patients du groupe A (n=21) ou B (n=21) ont reçu une solution allergénique aqueuse dans un protocole de rush. Les patients du groupe C (n=23) ont été traités de façon conventionnelle (protocole lent) avec un vaccin adsorbé sur hydroxyde d’aluminium.
- La dose de maintenance était de 100 microgrammes dans tous les groupes.
- Le traitement d’entretien pour le groupe A, a été réalisé par des injections de solution aqueuse toutes les 4 semaines, alors que pour les groupes B et C le traitement a été administré toutes les 8 semaines (groupe B) ou toutes les 4 semaines (groupe C).
- Un test de provocation à l’abeille avec une abeille vivante a été réalisé chez 49 patients, 6 à 12 mois après avoir atteint la dose d’entretien.
- 7 autres patients ont eu une piqûre accidentelle par une abeille.
– Résultats :
- Le traitement avec la solution aqueuse entraîne des réactions locales importantes plus souvent que la préparation à l’hydroxyde d’aluminium lors de la période d’augmentation des doses (53/693 (7.6%) versus 8/206 (3.9%) ; p=0.059) et aussi lors du traitement d’entretien (85/172 (49.4%) versus 58/478 (12.1%), p=0.001).
- Pendant la phase d’augmentation des doses, les effets indésirables systémiques semblent survenir plus souvent chez les patients ayant un rush avec la solution aqueuse par rapport aux patients initialement traités selon le protocole conventionnel avec hydroxyde d’aluminium (13/42 (31%) versus 3/23 (13%), pas de différence significative).
- Lors du test de provocation, une réaction systémique est survenue chez 3 patients sur 20 (15%) dans le groupe A, 2/18 (11.1%) dans le groupe B et 3/18 (16.7%) dans le groupe C (pas de différence significative).
– Conclusions :
- L’immunothérapie avec un allergène adsorbé sur hydroxyde d’aluminium dans la désensibilisation à l’abeille entraîne moins d’effets indésirables locaux au point d’injection qu’avec la solution aqueuse.
- L’efficacité thérapeutique des 3 protocoles n’est pas différente.