L’asthme ne coûte pas cher, surtout s’il n’est pas diagnostiqué !

mercredi 26 mai 2004 par Dr Christian Debavelaere1392 visites

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L’asthme ne coûte pas cher, surtout s’il n’est pas diagnostiqué !

L’asthme ne coûte pas cher, surtout s’il n’est pas diagnostiqué !

mercredi 26 mai 2004, par Dr Christian Debavelaere

La prise en charge d’une maladie chronique comme l’asthme nécessite une vision à court, moyen et long terme, ceci à un coût, il est parfois tellement plus simple de faire l’autruche et se contenter d’un spray de broncho-dilatateur à la demande.

Asthme de l’enfant : utilisation des soins médicaux chez ceux qui sont ou ne sont pas diagnostiqués. : Frank TL, Cropper JA, Hazell ML, Frank PI, Hannaford PC.

GP Research Unit, North West Lung Research Centre, Wythenshawe Hospital, Manchester M23 9LT, UK. gpresearchunit@yahoo.co.uk

dans Respir Med. 2004 May ;98(5):454-63

 But

  • Examiner l’utilisation des soins médicaux et le coût financier direct dans la fourniture de soins médicaux à une population d’enfants âgés de 5 à 15 ans avec des troubles respiratoires.
  • Secondairement, évaluer si ces coûts varient selon que le diagnostic de l’asthme est fait ou non.

 Méthode

  • Un questionnaire respiratoire par voie postale était envoyé aux parents ou aux gardiens d’enfants enregistrés avec 2 examens de médecine générale.
  • Une recherche des données d’un examen médical général pendant 2 ans d’une période de référence pour un échantillon stratifié randomisé est présenté pour 488 enfants âgés de 5 à 15 ans.

 Résultats

  • Le coût des soins primaires pour une consultation concernant les voix respiratoires basses chez l’enfant présentant 4 à 5 symptômes ou facteurs de risques était de :
    • 17,02 livres sterling par patient et par an pour ceux qui avaient un diagnostic d’asthme
    • contre 6,08 livres sterling par patient et par an pour ceux qui avaient le même nombre de symptômes sans diagnostic (t=-4,446, p<0,001).
  • Le coût des soins primaires dans les consultations concernant les voies respiratoires basses sans diagnostic de médecine générale d’asthme et sans symptômes ou facteurs de risque était de 2,25 livres par patient et par an.

 Conclusions

  • Les études qui omettent d’inclure le prix d’un traitement chez l’enfant ayant des symptômes respiratoires, mais sans diagnostic certain, vont sérieusement sous estimer le coût du traitement chez l’enfant asthmatique.

En conclusion, il y a 3 catégories de patients :

  • Ceux qui ont des symptômes respiratoires fréquents et évocateurs d’asthme et un diagnostic d’asthme posé par un médecin : ils coûtent en moyenne 17 livres sterling par an et par enfant.
  • Ceux qui ont des symptômes respiratoires sans diagnostic posé mais des signes d’asthme coûtent 6,08 livres
  • Les enfants "sains", coûtent en moyenne 2,25 livres par an.

Cette étude montre donc que les enfants souffrant de symptômes respiratoires évocateurs d’asthme devraient être inclus dans cette catégorie. Il existe des asthmatiques non traités (ceux qui coûtent 6,08 Livres) qui coûtent plus cher que les sains et on devrait inclure cette catégorie dans le coût du traitement de l’asthme sous peine de le sous-estimer.

Le fait de soigner un asthmatique modifie considérablement le coût du traitement selon que le diagnostic soit fait ou non.

En effet, des sibilances isolées au décours d’un état infectieux surtout chez le jeune enfant peuvent ne mériter qu’un traitement de courte durée. En revanche la répétition de gênes respiratoires sifflantes ou de symptômes de sibilances chez un enfant plus grand évoque un diagnostic d’asthme ce qui va justifier des dépenses pour confirmer le diagnostic (EFR, tests cutanés et sériques allergiques, tests de réactivité bronchique), en chercher les facteurs étiologiques principaux (allergie) et associés éventuels (ORL, RGO), en établir le stade évolutif, prévoir des traitements de fond, si nécessaire, des plans de prise en charge des crises, prévenir l’asthme d’effort, engager des mesures d’environnement...

Un asthme non diagnostiqué, en revanche, étant hélas encore fréquent, ne coûte que le broncho-dilatateur d’action immédiat, multiplié et renouvelé, c’est bien sûr une économie immédiate que l’on paiera au centuple plus tard, au stade des complications installées...

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