En matière d’asthme : Inhalation + éducation = amélioration

samedi 12 juin 2004 par Dr Hervé Couteaux2365 visites

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En matière d’asthme : Inhalation + éducation = amélioration

En matière d’asthme : Inhalation + éducation = amélioration

samedi 12 juin 2004, par Dr Hervé Couteaux

La multiplication des systèmes d’inhalation a rapidement suivi la période de l’avènement des traitements locaux dans l’asthme, ces derniers ne sont pas remis en cause, mais le système ne fait pas tout, le praticien doit non seulement connaître le système mais aussi, et surtout, le faire connaître...

Résultats de la collaboration d’un médecin et d’un pneumologue en vue d’améliorer sur le long terme la technique de prise d’un inhalateur de doses quantifiées dans une clinique pédiatrique de l’asthme. : Eriksson NE, Moller C, Werner S, Magnusson J, Bengtsson U, Zolubas M.

Lung & Allergy Clinic, County Hospital, Halmstad, Sweden. nils.e@telia.com

dans J Investig Allergol Clin Immunol. 2004 ;14(1):70-9

 Contexte :

  • en dépit des progrès de la thérapeutique, l’asthme est toujours la pathologie chronique la plus responsable d’absentéisme scolaire et d’hospitalisation pédiatrique.
  • Ceci est particulièrement vrai pour les enfants des quartiers défavorisés.
  • Nous avons opéré dans une clinique s’occupant de techniques et de compliance thérapeutique dans l’asthme (Pediatric Asthma Compliance and Technique : PACT) dans laquelle les médecins et les pneumologues collaborent pour améliorer les techniques d’inhalation de dose quantifiées (metered - dose inhaler : MDI) et les résultats des enfants asthmatiques.

 Objectif :

  • déterminer l’efficacité de notre stratégie pour améliorer les techniques MDI et les résultats dans l’asthme.

 Méthodes :

  • des enfants adressés à la PACT clinique ont bénéficié d’une évaluation basée sur des « guidelines » d’un panel d’experts de la « National Heart, Lung, and Blood institute » (NHLBI).
  • Des cliniciens ont fait des démonstrations et ont renforcé les techniques MDI à chaque visite.
  • En utilisant un format standardisé nous avons collecté prospectivement, à la première visite du patient (T1) et à sa visite la plus récente (T2),
    • des données démographiques,
    • des scores de technique MDI (les différentes étapes MDI effectuées correctement ; échelle de 0 à 8),
    • sa fonction pulmonaire et
    • la sévérité de l’asthme (échelle de classification NHLBI : 1= léger intermittent à 4= persistant sévère).
  • Des analyses statistiques ont été effectuées utilisant des tests paramétriques et non paramétriques.

 Résultats  :

  • sur les soixante patients admis à la PACT clinique entre 1999 et 2002, 15 ont été exclus de l’étude en raison d’enregistrement incomplet des données.
  • La durée moyenne entre T1 et T2 a été de 11,8 ± 9,5 mois.
  • À T1 et T2, les scores moyens de technique MDI ont été respectivement de 53 % et de 81 %, les scores de sévérité de l’asthme ont été de 2,6 puis 2,3, et des scores de sévérité de la fonction pulmonaire de 2,4 puis 2,1 point
  • les scores de techniques MDI se sont significativement améliorés entre T1 et T2 (p < 0,001).
  • Les patients noirs ont eu la plus grande amélioration en technique MDI (p < 0,001), mais leurs résultats des tests fonctionnels respiratoires en tenant compte de la sévérité de l’asthme, et la sévérité de la fonction pulmonaire ne se sont pas améliorés significativement.
  • Les patients blancs ont à la fois amélioré leur technique MDI (p= 0,004) ainsi que leur score global de sévérité de l’asthme (p= 0,005).

 Conclusion  :

  • dans notre clinique PACT, les enfants asthmatiques ont montré une amélioration soutenue en technique MDI, et quelques patients ont amélioré leur fonction pulmonaire et leur score global de sévérité de l’asthme.

Le bien fondé d’une éducation du patient dans l’asthme n’est plus à démontrer (cf. étude précédente).

Ce travail s’adresse plus particulièrement aux enfants et porte essentiellement sur les techniques de prise des inhalateurs avec démonstration initiale et renforcements à chaque visite.

En fonction de l’appartenance à des groupes ethniques et à différents groupes de sévérité de l’asthme, les auteurs ont pu mettre en évidence une technique améliorée et, seulement parfois, une amélioration de leur fonction pulmonaire et d’un score global clinique de sévérité de l’asthme.

Si les résultats de cette étude semblent aussi mitigés, c’est peut-être tout simplement parce qu’elle ne concerne qu’un des aspects de l’éducation dans l’asthme (la technique de prise des traitements locaux) et que l’efficacité d’une telle éducation est probablement reliée à une éducation plus complète, permettant une meilleure appréhension et une meilleure connaissance de l’ensemble de la maladie asthmatique.

Les auteurs se sont attaqués ici à l’un des défauts le plus souvent constaté avec les traitements inhalés, à savoir une technique incorrecte..

Pour ce qui concerne les résultats d’une éducation globale, cela fait plusieurs années que les études s’accumulent, confirmant l’efficacité d’une telle démarche.

En 97,une étude américaine (Christiansen) publiée dans le JACI avait mis en évidence des résultats positifs pour la connaissance de l’asthme, l’amélioration fonctionnelle ainsi que les scores de sévérité clinique.

Plus récemment, c’est une étude taïwanaise (que vous trouverez sur le site) qui confirmait l’apport positif au niveau de la qualité de vie des asthmatiques.

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