Plus d’asthme chez les riches s’ils vivent parmi les pauvres ?!

samedi 7 août 2004 par Dr Alain Thillay1161 visites

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Plus d’asthme chez les riches s’ils vivent parmi les pauvres ?!

Plus d’asthme chez les riches s’ils vivent parmi les pauvres ?!

samedi 7 août 2004, par Dr Alain Thillay

D’autres études ont déjà montré que la prévalence de l’asthme est en relation avec le niveau éducationnel et socio-économique propre à chaque sujet. Ici, dans cette étude européenne, outre intégrer ces variables, les auteurs les prennent en compte aussi au niveau de la population de la zone géographique de chaque centre.

Statut socio-économique et prévalence de l’asthme chez l’adulte jeune : Étude sur la santé respiratoire dans le communauté européenne. : Basagana X, Sunyer J, Kogevinas M, Zock JP, Duran-Tauleria E, Jarvis D, Burney P, Anto JM ; European Community Respiratory Health Survey.

Respiratory and Environmental Health Research Unit, Institut Municipal d’Investigacio Medica, Barcelona, Spain

dans Am J Epidemiol. 2004 Jul 15 ;160(2):178-88

 OBJECTIF

  • Les auteurs ont évalué l’association entre la prévalence de l’asthme et le statut socio-économique à la fois au niveau individuel mais aussi au niveau de la région considérée en Europe.

 METHODE

  • Cette étude a été pratiquée à l’aide des données provenant de 32 centres de soins dans 15 pays.
  • Cette étude a inclus 10 971 sujets âgés de 20 à 44 ans sélectionnés à partir de la population générale et interrogés en 1991 et 1992.
  • Le statut socio-économique individuel et régional était mesuré en fonction du niveau professionnel et éducationnel.
  • Les associations étaient évaluées à l’aide de modèles multivariables ajustés en fonction
    • de l’âge,
    • du sexe,
    • de l’IMC,
    • de l’asthme parental,
    • des infections respiratoires de l’enfance,
    • de la présence d’IgE spécifiques des allergènes courants,
    • de la rhinite, du tabagisme
    • de l’exposition aux irritants.

 RESULTATS

  • La prévalence de l’asthme était plus importante dans les groupes de bas niveau socio-économique, que celui-ci soit défini par le niveau éducationnel (OR pour l’âge de fin des études, 16 contre 19 ans=1,28, IC=95%, 1,00, 1,64) ou par la classe sociale (OR pour travailleurs manuels contre cadres/libéraux = 1,51, IC=95% : 1,20, 1,90), sans tenir compte du statut atopique.
  • La relation était pertinente entre les centres.
  • Sans tenir compte du statut socio-économique individuel, les sujets vivants dans des zones dans lesquelles les niveaux éducationnels étaient bas avaient un plus grand risque d’asthme (p<0,05).

 CONCLUSIONS

  • Ces associations avec les niveaux des centres expliqueraient partiellement les différences géographiques de la prévalence de l’asthme, toutefois, une hétérogénéité considérable persiste encore.
  • Les auteurs de conclure que les influences communautaires de vie dans une zone de faible niveau éducationnel sont associées à l’asthme, indépendamment du propre niveau éducationnel du patient et de sa classe sociale.

Cette étude a deux niveaux de résultats.

Au niveau individuel, les bas niveaux éducationnel et socio-économique sont liés à une plus grande prévalence de l’asthme.

Au niveau de la population, sans tenir compte de ces facteurs individuels, les bas niveaux éducationnel et socio-économique de la région de chaque centre sont en relation avec la prévalence de l’asthme. Donc même les individus de haut niveau socio-économique qui vivent dans une région à faible niveau ont plus d’asthme.

Pour les auteurs, ce constat pourrait expliquer les différences géographiques de la prévalence de l’asthme.

Il restera à déterminer quels sont exactement les facteurs impliqués et particulièrement ceux concernant le mode de vie.

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