La maman qui allaite ne doit plus se laver sinon bébé sera allergique !!

samedi 21 août 2004 par Dr Stéphane Guez3896 visites

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La maman qui allaite ne doit plus se laver sinon bébé sera allergique !!

La maman qui allaite ne doit plus se laver sinon bébé sera allergique !!

samedi 21 août 2004, par Dr Stéphane Guez

Les probiotiques ont le vent en poupe depuis qu’ils semblent démontrer une action immunostimulante du système TH1. La possibilité d’une prévention simple des maladies allergiques par le biais d’un apport alimentaire spécifique est séduisante. Mais l’idée n’est-elle pas trop simpliste ou du moins trop simplifiée ?

Effet des lactobacilles GG sur l’augmentation de la production d’IFN gamma chez les enfants ayant une allergie au lait de vache. : Emma Pohjavuori, MD a * Mirva Viljanen, MD b Riitta Korpela, PhD c,d
Mikael Kuitunen, MD, PhD b
Minna Tiittanen, MSc e
Outi Vaarala, MD, PhD e,f Erkki Savilahti, MD, PhD a

From athe Hospital for Children and Adolescents, bthe Skin and Allergy Hospital, and cInstitute of Biomedicine, Pharmacology, University of Helsinki ; dValio Research and Development, Helsinki ; ethe Department of Molecular Medicine, National Public Health Institute, Helsinki ; and fthe Department of Molecular and Clinical Medicine, University of Linköping Sweden

dans JACI July 2004 • Volume 114 • Number 1

 Introduction :

  • Les probiotiques sont potentiellement bénéfiques pour la maturation du système immunitaire des enfants.

 Objectif de l’étude :

  • Pour examiner le rôle d’une bactérie probiotique dans le traitement de l’allergie au lait de vache avec une dermatite atopique avec IgE, les auteurs ont étudié les effets immunologiques de Lactobacillus rhamnosus GG (LGG) seul ou associé à un mélange de 4 espèces bactériennes (MIX).

 Méthodologie :

  • Dans une étude randomisée en double aveugle, en association avec un régime alimentaire et un traitement cutané, LGG, MIX ou un placebo ont été administrés pendant 4 semaines à des enfants ayant une suspicion d’allergie au lait de vache.
  • Après stimulation des cellules mononuclées sanguines par un anti-CD3 et un antiCD-28, les taux de IFN gamma, IL4 et IL5 ont été mesurés dans le surnageant de cultures cellulaires par méthode ELISA.
  • La production intracellulaire de IFN gamma, IL4 et IL5 des LTCD4 a été étudiée par fluorescence en cytométrie de flux.

 Résultats :

  • La sécrétion d’IFN gamma par les cellules mononuclées avant traitement est plus basse chez les enfants ayant une allergie au lait de vache (p=O.016), et chez les enfants ayant une allergie au lait de vache avec dermatite atopique (p=0.003) par rapport aux enfants sans allergie au lait de vache.
  • Parmi les enfants qui ont reçu le LGG, les taux de sécrétion d’IFN gamma augmentent chez ceux qui ont une allergie au lait de vache (p=0.006) et chez ceux qui ont une dermatite atopique avec IgE associée (p=0.017), par rapport au groupe ayant le placebo.
  • La sécrétion d’IL4 augmente de façon significative chez les enfants ayant une allergie au lait de vache dans le groupe qui reçoit le MIX mais pas dans celui qui reçoit le LGG.

 Conclusion :

  • Il semble exister un lien entre déficit en IFN gamma et allergie au lait de vache. Le LGG augmente la production d’IFN gamma par les cellules mononuclées chez les enfants ayant une allergie au lait de vache, et chez les enfants ayant une dermatite atopique avec IgE associée, et pourrait entraîner une stimulation positive des lymphocytes de type TH1.
  • Le MIX, bien que contenant du LGG, semble moduler les réponses immunologiques d’une façon différente. Dans le groupe des enfants qui ont une allergie au lait de vache, l’apport d’un mélange microbien associé aux lactobacilles entraîne une augmentation de la production d’IL4, ce qui à un effet contraire à la production d’IFN gamma.
  • L’effet de cette alimentation probiotique est donc plus complexe qu’il n’y paraît à première vue avec des effets antagonistes selon le mélange microbien proposé.

Dans ce travail randomisé en double aveugle contre placebo, les auteurs démontrent qu’il existe un lien entre allergie au lait de vache et déficit en interféron gamma chez des enfants ayant une dermatite atopique. L’alimentation avec apport de lactobacilles augmente cette production d’IFN gamma chez ces enfants.

Ce qui manque dans ce travail c’est de savoir si l’augmentation de l’IFN gamma modifie l’histoire de la maladie de ces enfants qui ont une allergie au lait de vache et une dermatite atopique.

Il est démontré que le régime probiotique avec apport de lactobacilles a réellement un effet immunologique avec une augmentation objective et mesurable de l’augmentation d’IFN gamma. Cette action est spécifique du lactobacille GG, et ne se manifeste plus lorsque le lactobacille est mélangé à d’autres bactéries. Cela explique finalement l’absence de prévention par des probiotiques qui ne contiendraient pas ces lactobacilles.

Il s’agit de bactéries vivantes qui ont une action sur la flore intestinale et stimulent le système immunitaire dépendant des intestins. On connaît encore mal les particularités de ce système qui fonctionne différemment du système immunologique sanguin.

L’analyse des résultats de ce travail doit cependant laisser le clinicien prudent. En effet, il existe certes une différence statistiquement significative, mais les résultats différents reposent sur quelques valeurs de patients qui ont une augmentation importante de la production d’IFN gamma, alors qu’une majorité n’a pas un chiffre réellement très élevé. Il n’est donc pas certain que cette augmentation ait une répercussion sur le plan clinique.

D’autre part il n’est pas certain que chez des patients une augmentation de la production d’IL4 ne vienne annuler les éventuels effets bénéfiques de l’élévation d’IFN.

Bref, il est encore trop tôt pour proposer de façon systématique un apport de probiotiques à tous les nouveaux nés.

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