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Bien fait !! : les tagueurs vont tous devenir asthmatiques !!
dimanche 29 août 2004, par
La vie d’un allergique se partage entre son domicile et son lieu de travail. Ce dernier reste le plus souvent très méconnu sur le plan de la pollution intérieure, en particulier du médecin. Le métier du patient constitue cependant parfois un risque respiratoire très important. C’est le cas des professionnels de la peinture au pistolet.
Peintures en spray et obstruction chronique des voies aériennes. : Glindmeyer HW, Lefante JJ Jr, Rando RJ, Freyder L, Hnizdo E, Jones RN.
Department of Medicine, Tulane University School of Medicine, New Orleans, Louisiana 70118, USA. hank@tulane.edu
dans Am J Ind Med. 2004 Aug ;46(2):104-11
– Objectif de l’étude :
- Le but de ce travail a été d’étudier les réponses respiratoires lors de l’exposition à des peintures aérosols de type HDI, utilisées selon les recommandations actuelles proposées.
– Méthodologie :
- Il s’agit dune étude transversale portant sur 240 peintres utilisant des peintures en spray à base de polyuréthane nécessaires à l’entretien des avions.
- Un questionnaire et des mesures spirométriques ont été comparés à des mesures gravimétriques des aérosols de peinture en valeur cumulée totale et en fraction respirable, avec une estimation de la quantité d’isocyanate totale et dans la fraction respirable.
– Résultats :
- L’exposition moyenne cumulée en mg/m3 par an +/- SD est de : 159.0 +/- 115.2 (Gravimétrie totale), 19.1 +/- 13.8 (Gravimétrie de la fraction respirable), 15.8 +/- 11.5 (Quantité totale d’isocyanate), et 1.9 +/- 1.4 (Quantité d’isocyanate de la fraction respirable).
- Après ajustement sur le tabagisme et les symptômes d’asthme, les plus fortes expositions sont associées à une réduction significative des débits expiratoires.
- Des diminutions significatives liées au tabac sont également observées de façon indépendante à l’exposition aux peintures.
– Conclusions :
- Ces résultats suggèrent des effets respiratoires importants liés à l’exposition aux peintures aérosols à des taux pourtant généralement en accord avec les normes actuelles d’exposition aux particules ordinaires et aux composants de type isocyanate contenus dans les peintures.
Dans ce travail, les auteurs démontrent que le respect des normes actuelles concernant l’utilisation des isocyanates ne protége pas les peintres. Il existe une exposition professionnelle suffisante pour entraîner des manifestations respiratoires objectives avec chute des débits expiratoires.
Ce travail est très important car il montre que l’application des normes de prévention de la pollution sur le lieu de travail ne doit pas dispenser les travailleurs d’une surveillance très attentive.
Ainsi, malgré le respect des normes proposées, l’utilisation des peintures au pistolet entraîne encore des manifestations respiratoires de type obstructives. Les isocyanates restent donc une fraction polluante très nocive pour les voies aériennes respiratoires.
Un facteur associé est très important bien que banal : c’est le tabac. Il semble donc également très important d’informer les peintres sur ce facteur de risque cumulé, et d’interdire impérativement le tabac chez ces personnes déjà exposées au niveau respiratoire sur le plan professionnel.
L’idéal serait de proposer de nouvelles peintures, sans ces produits toxiques, et sans nouvelles molécules agressives : utopie chimique ?
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