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Les test cutanés à l’Alternaria sont moisis, il ne faut plus les utiliser.
mardi 31 août 2004, par
Les tests cutanés sont des outils majeurs pour élaborer un diagnostic en allergologie. Cependant ces tests n’ont pas toujours la sensibilité et la spécificité que l’on serait en droit d’en attendre. Cela est particulièrement vrai dans ce travail pour faire le diagnostic d’allergie à l’Alternaria.
Valeur des tests cutanés pour prédire la réponse nasale au test de provocation par l’Alternaria. : Krouse JH, Shah AG, Kerswill K.
Department of Otolaryngology, Wayne State University, Detroit, MI 48201, USA. jkrouse@med.wayne.edu
dans Laryngoscope. 2004 Aug ;114(8):1389-93
– Objectif de l’étude : Examiner l’efficacité des tests cutanés, prick-tests et IDR, comme moyen prédictif de la réponse nasale au test de provocation par l’Alternaria.
– Méthode :
- Il s’agit d’une étude prospective.
- Les patients ont été testés avec une méthode par multi-tests épicutanés.
- Les patients ayant une réponse négative ont alors été testés en IDR avec une concentration en poids/volume de 1/500 d’Alternaria.
- Il y a eu une évaluation initiale par rhinomanométrie acoustique puis un test de provocation avec de l’Alternaria à différentes concentrations.
- Un score des symptômes ainsi qu’une évaluation par échelle analogique, ont été réalisés lors de chaque test de provocation nasale, à chaque concentration.
– Résultats :
- Les sensibilité et spécificité des tests multi allergéniques par prick-tests dans la prédiction de la réponse nasale aux tests de provocation sont faibles : respectivement 42 et 44%.
- La réalisation d’IDR augmente de façon modeste les résultats de la sensibilité seulement à 58%.
- Une analyse statistique démontre que les patients ayant des tests cutanés positifs à l’Alternaria n’ont pas une réduction significative du score nasal lors des tests de provocation à l’Alternaria par rhinomanométrie, ou sur les 2 scores cliniques.
– Conclusion :
- Les tests cutanés avec prick ou IDR ne sont pas une technique efficace et suffisante pour évaluer la réactivité nasale à l’Alternaria.
- Ces résultats suggèrent que les allergies aux moisissures pourraient impliquer des mécanismes immuns plus complexes qu’une simple réponse à IgE avec seulement une réponse de type hypersensibilité immédiate.
- Une méthode alternative est nécessaire pour évaluer l’allergie aux moisissures.
Dans ce travail prospectif les auteurs démontrent que les tests cutanés à l’Alternaria n’ont que peu de corrélation avec les tests de provocation par voie nasale, avec une sensibilité et une spécificité médiocres. Il faut donc évaluer autrement l’allergie aux moisissures qui fait certainement intervenir des phénomènes immuns complexes.
Ce travail est très important pour les cliniciens car il montre que la signification d’un test cutané positif à l’Alternaria doit être très prudente.
En effet il n’y a qu’une sensibilité et spécificité de l’ordre de 40% de ces tests pour prédire réellement une réponse positive lors d’un test de provocation par voie nasale.
Quelque soit la méthode d’évaluation : rhinomanométrie, symptômes etc.... les résultats sont les mêmes.
Donc il faut se méfier et ne pas faire l’équation : test cutané positif à l’Alternaria égal allergie à l’Alternaria.
Cela fait longtemps que les moisissures posent des problèmes aux allergologues certainement parce qu’elles provoquent des réponses immunitaires complexes à la fois IgE et IgG.
Il est également possible que les extraits utilisés pour les tests cutanés ne soient pas bons.
Bref, il faut plus que jamais rester clinique et bien vérifier la corrélation des symptômes du patient au calendrier d’exposition à ces moisissures.
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