Y’en a vraiment marre du bouleau ! Il ne respecte rien, même plus les dermatites atopiques..

mercredi 15 septembre 2004 par Dr Sylvie HUET1970 visites

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Y’en a vraiment marre du bouleau ! Il ne respecte rien, même plus les dermatites atopiques..

Y’en a vraiment marre du bouleau ! Il ne respecte rien, même plus les dermatites atopiques..

mercredi 15 septembre 2004, par Dr Sylvie HUET

Les auteurs ont étudié chez des enfants atteints de dermatite atopique et sensibilisés au pollen de bouleau l’effet de test de provocation orale avec des aliments présentant une allergie croisée avec le bouleau. Encore une preuve que dans l’eczéma atopique, la frontière entre hypersensibilités immédiate et retardée est mal limitée.

Les trophallergènes croisant avec le pollen de bouleau représentent un facteur déclenchant de manifestations allergiques chez les enfants atteints d’eczéma/dermatite atopique. : K. Breuer, A. Wulf, A. Constien, D. Tetau, A. Kapp, T. Werfel

Department of Dermatology and Allergology, Hannover Medical University, Hannover, Germany

dans Allergy 59 (9), 988-994

 Historique

  • Chez les enfants présentant un syndrome d’eczéma atopique/dermatite atopique (AEDS pour atopic eczema/atopic dermatitis syndrom), l’allergie au lait de vache et à l’œuf est fréquente, mais le rôle de l’allergie alimentaire par allergie croisée avec le pollen de bouleau dans l’induction des manifestations allergiques est mal défini.

 Patients/méthodes

  • Douze enfants (âge moyen 5 ans) atteints d’AEDS ont subi un test de provocation oral à des aliments présentant une réactivité croisée avec le pollen de bouleau, mais qui était consommés régulièrement.
  • Nous avons également dosé les IgE totales et les IgE spécifiques dirigées contre le pollen de bouleau, Bet v 1/2 et les trophallergènes concernés.

 Résultats

  • Sept des 12 enfants testés ont présenté une réaction eczémateuse immédiate et/ou retardée après ingestion d’aliments présentant des réactivités croisées avec le pollen de bouleau.
  • Quatre enfants ont vu leur eczéma s’aggraver 48 heures après le test de provocation, avec une différence significative dans le SCORAD.
  • En comparant les enfants ayant présenté une aggravation retardée et les enfants non-réactifs, nous n’avons observé aucune différence en ce qui concerne le taux d’IgE totales et le taux d’IgE spécifiques dirigées contre le pollen de bouleau.

 Conclusions :

  • L’allergie alimentaire par allergie croisée avec le pollen de bouleau peut entraîner des manifestations allergiques chez les enfants atteints de dermatite atopique et présentant une sensibilisation au pollen de bouleau.
  • Chez ces enfants, il faudrait donc effectuer des tests de provocation orale même en l’absence de signes cliniques évocateurs.

Cette étude allemande portant sur 12 enfants atteints de dermatite atopique et sensibilisés au pollen de bouleau, ne présentant pas signes cliniques d’allergie alimentaire associée, a observé les effets d’un test de provocation orale avec les aliments croisant avec le pollen de bouleau.

Sept enfants, soit 58%, ont présenté une réaction eczémateuse immédiate ou retardée.

Le taux d’IgE totales ou d’IgE spécifiques dirigées contre le pollen de bouleau ne représentait pas un facteur prédictif de réactivité au test de provocation.

Deux des auteurs avaient déjà présenté en 1999 une étude similaire mais effectuée chez 37 adultes. Ils avaient observé une aggravation chez 17 patients, soit 46%, et le point intéressant ce cette étude était la présence en plus grand nombre (+25%) de cellules T spécifiques du pollen de bouleau dans les biopsies cutanées des patients ayant réagi, par comparaison aux patients non réactifs.

On se souvient du débat qui a longtemps fait rage entre dermatologues et allergologues, les premiers classant l’eczéma y compris atopique comme manifestation d’hypersensibilité retardée de type IV et les seconds comme manifestation d’hypersensibilité IgE-dépendante de type I.

Ces deux études montrent qu’il existe en fait des « passerelles » entre les deux types d’hypersensibilité, les manifestations IgE-dépendantes entraînant une réaction lymphocytaire T spécifique.

Il est vrai que le nombre de patients étudiés est faible.
Cependant, les résultats sont intéressants.

La dermatite atopique est une pathologie chronique difficile pour les jeunes patients et leurs parents. On ne doit donc négliger aucune piste qui puisse entraîner une amélioration clinique.

Il est relativement facile dans notre pratique quotidienne de demander aux parents, si les tests cutanés sont positifs pour le pollen de bouleau, de faire un régime d’éviction pour les aliments croisant avec le pollen de bouleau, et d’effectuer des réintroductions aliment par aliment.

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