Quelques « chinoiseries » pour traiter le rhume des foins !

mercredi 15 septembre 2004 par Dr Alain Thillay9053 visites

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Quelques « chinoiseries » pour traiter le rhume des foins !

Quelques « chinoiseries » pour traiter le rhume des foins !

mercredi 15 septembre 2004, par Dr Alain Thillay

Les médecines parallèles cherchent toujours à montrer un bénéfice thérapeutique quelconque dans diverses pathologies. Ici, il s’agissait d’évaluer l’efficacité de la médecine traditionnelle chinoise, acupuncture et herbes, dans le traitement du rhume des foins.

Acupuncture et médecine chinoise par les herbes dans le traitement de patients atteints de rhinite allergique saisonnière : une étude clinique contrôlée randomisée. : B. Brinkhaus1,4, J. Hummelsberger2, R. Kohnen3, J. Seufert1, C.-H. Hempen2, H. Leonhardy2, R. Nögel2, S. Joos1, E. Hahn1, D. Schuppan1

1Department of Medicine I, Friedrich-Alexander-University of Erlangen-Nuremberg, Erlangen ; 2International Society of Chinese Medicine (SMS), Munich ; 3The IMEREM, Institute for Medical Research Management and Biometrics, Nuremberg ; 4Institute of Social Medicine, Epidemiology, and Health Economics, Charité University Medical Center, Berlin, Germany

dans Allergy 59 (9), 953-960

 CONTEXTE

  • Les patients atteints de rhinite allergique ont recours de plus en plus aux médecines parallèles.

 OBJECTIF

  • Le but de cette étude était de déterminer si la médecine traditionnelle chinoise est efficace chez des patients souffrant de rhinite allergique saisonnière.

 METHODES

  • Cinquante-cinq patients âgés de 20 à 58 ans qui présentaient des symptômes typiques de rhinite allergique saisonnière ont été randomisés en aveugle, un groupe traitement actif recevant un traitement par herbes chinoises et acupuncture, et, un groupe de contrôle qui recevaient l’acupuncture sans respect des points spécifiques de l’acupuncture et une formule d’herbes chinoise non spécifiques.
  • Les patients subissaient une séance d’acupuncture par semaine et prenaient les herbes chinoises respectives en décoction 3 fois par jour, pour un total de 6 semaines.
  • Les évaluations étaient pratiquées avant, durant et une semaine après traitement.
  • La modification de la sévérité des symptômes du rhume des foins constituait la variable principale mesurée sur une échelle analogique visuelle.

 RESULTATS

  • Comparés aux patients du groupe de contrôle, les patients du groupe traitement actif montraient une amélioration post-thérapeutique significative de la rhinite allergique saisonnière (P=0,006) et du questionnaire de qualité de vie dans la rhinite (P=0,015).
  • L’amélioration par évaluation globale à l’aide de l’échelle analogique visuelle était rapporté chez 85% des patients du groupe traitement actif contre 40% dans le groupe de contrôle (P=0,048).
  • Pas de différence entre les deux groupes pour ce qui concerne le questionnaire symptomatique de la rhinite.
  • Les deux types de traitement étaient bien tolérés.

 CONCLUSIONS

  • Les résultats de cette étude suggèrent que la thérapie traditionnelle chinoise peut constituer un traitement efficace et sûr optionnel chez les patients souffrant de rhinite allergique saisonnière.

Il s’agit de ce genre d’étude qui peut énerver pour ne pas dire agacer l’Allergologue.

Comme le font remarquer les auteurs de cette étude, de plus en plus de patients se tournent vers les médecines parallèles pour soigner le rhume des foins. Il est vrai que l’Allergologue reçoit aussi beaucoup de déçus de ce genre de thérapeutique.

Les résultats montrent principalement une amélioration de la sévérité des symptômes évaluée à l’aide de l’échelle visuelle analogique et du questionnaire de qualité de vie dans le groupe thérapeutique par rapport au groupe de contrôle. Par contre, il n’y a pas de différence au niveau du questionnaire symptomatique, ce qui jette un peu le trouble sur le satisfecit des auteurs.

Dommage qu’il n’y ait pas eu un groupe contrôle traité de façon classique, c’est-à-dire anti-histaminique per os avec éventuellement, selon les symptômes, corticoïde nasal et collyre anti-allergique. Bien sûr, ce groupe aurait été évalué à l’aide des mêmes outils.

Il y a un doute pour le recrutement de ces patients. Rien n’indique dans ce résumé qu’ils aient subi un quelconque bilan allergologique, non simplement, le recrutement apparaît avoir été seulement clinique.

De plus, il semble que le contrôle ne s’est fait que par questionnaires et échelle visuelle analogique, à priori, sans examen clinique...

C’est toujours le cas de ce genre d’étude, on reste dans une sorte de flou « artistique ».

Cette étude ne fera probablement pas changer d’avis l’Allergologue qui connaît parfaitement bien la prise en charge du rhume des foins mais réjouira les médecins qui tâtent de la médecine parallèle...

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