Accueil du site > Maladies > Conjonctivites > T’as l’œil tout rouge mon lapin !

T’as l’œil tout rouge mon lapin !
samedi 18 septembre 2004, par
Ça bouge dans le domaine de l’allergie oculaire ; le test de provocation conjonctival devient le standard en la matière. Une matinée de travail lui avait été consacrée aux JPA en Janvier 2004. son utilisation croissante va de paire avec une méthodologie fiable et reproductible : c’est le sujet de cette revue de la littérature.
Mesures objectives des réactions allergiques de l’oeil : Friedlaender MH.
Division of Ophthalmology, Scripps Clinic, La Jolla, California, USA
dans Curr Opin Allergy Clin Immunol. 2004 Oct ;4(5):447-453
– Projet de revue :
- les tests de provocation conjonctivaux aux allergènes sont devenus un modèle utile de l’allergie oculaire chez l’homme et une méthode reconnue d’étude des effets des topiques médicamenteux anti-inflammatoires.
- Les réactions aux tests de provocation conjonctivaux sont classiquement évaluées d’une façon subjective.
- L’érythème et l’œdème sont gradués par l’observation, en utilisant une échelle de 0 à 4.
- Le prurit est gradué de 0 à 4 en interrogeant le sujet.
- Nous avons revu la littérature récente sur les tests de provocations conjonctivaux en incluant des méthodes récentes visant à l’évaluation objective des réactions oculaires allergiques comme l’érythème, l’œdème, la sensation ou l’EES.
– Découvertes récentes :
- l’érythème conjonctival peut être mesuré objectivement par l’utilisation d’un spectroradiomètre, ou d’un colorimètre, un dispositif qui mesure la chromaticité de la lumière réfléchie, et fournit les coordonnées x, ou u’, et y, ou v’ de n’importe quelle couleur.
- L’œdème des paupières et de la conjonctive peut être mesuré en utilisant un réticule millimétrique fractionné dans la lumière d’une lampe à fente.
- La sensation de surface de l’œil peut être évalué par l’utilisation d’un aesthésiomètre de Cochet et Bonnet, ou par l’utilisation d’un « index de sensation », une mesure qui prend en compte l’intensité et la durée du prurit.
– Résumé :
- les réactions aux tests de provocation conjonctivaux peuvent être mesurés objectivement en utilisant les méthodes d’érythème, d’œdème et de sensation, aussi bien que subjectivement par l’observation et les questionnaires.
Après un rappel des principales échelles de cotation subjectives utilisées dans l’appréciation des réactions aux tests de provocation allergéniques conjonctivaux, « gold standard » en allergie oculaire, cette revue de la littérature fait l’inventaire de moyens objectifs de mesure de ces réactions, associant spectroradiomètre, colorimètre, lampe à fente et aesthésiomètre.
En passe de devenir la référence diagnostique, le TPC voit ses indications encore débattues.
L’indication la plus importante du test de provocation conjonctival est représentée par la conjonctivite chronique où la polysensibilisation est habituelle, objectivée par les tests cutanés.
Dans d’autres pathologies, le test de provocation conjonctival peut être utilisé surtout pour prouver qu’un allergène n’est pas responsable.
Dans le suivi d’une désensibilisation, le test de provocation conjonctival peut objectiver un doublement du seuil de réactivité, notamment dans le cas d’une désensibilisation par voie sublinguale aux extraits d’acariens (étude de B. Mortemousque)
L’appréciation ou la mesure des résultats, sujet de cet article, et ses indications ne sont pas les seuls domaines nécessitant une définition et un consensus : son protocole est encore variable, tant au niveau des allergènes employés que de la technique du test proprement dite et, notamment, de sa faisabilité par un allergologue non ophtalmologue en définissant de façon précise la collaboration allergologue-ophtalmologue.
Recevez les actualités chaque mois