Le Peak Flow, un gadget dans la surveillance de l’asthme ?

vendredi 24 septembre 2004 par Dr Isabelle Bossé5167 visites

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Le Peak Flow, un  gadget dans la surveillance de l’asthme ?

Le Peak Flow, un gadget dans la surveillance de l’asthme ?

vendredi 24 septembre 2004, par Dr Isabelle Bossé

Ces auteurs ont intégré à un protocole de surveillance et d’auto contrôle de l’asthme chez des enfants, un suivi par le débit de pointe. Le Peak flow apporte t’il un “plus” dans la surveillance de l’asthme modéré chez les enfants scolarisés ?

Surveillance du Peak- Flow dans l’auto- contrôle dirigé de l’asthme de l’enfant. : Diane Wensley and Mike Silverman

Department of Child Health and Institute for Lung Health, University of Leicester, Leicester, United Kingdom

dans American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine Vol 170. pp. 606-612, (2004)

Les auteurs se demandent si l’adjonction des résultats du Peak flow à un plan d’auto contrôle basé sur les symptômes améliorerait les résultats chez les enfants scolarisés asthmatiques.

Dans une étude contrôlée, ouverte, randomisée, en groupes parallèles, ils ont étudié des enfants âgés de 7 à 14 ans avec un asthme modéré.

Après 4 semaines d’observation, 90 enfants ont été randomisés et ont reçu soit un plan de surveillance symptomatique et un Peak Flow, soit un plan de surveillance symptomatique seulement pendant 12 semaines.

La valeur minimale du Peak Flow devait être de 70 % de la théorique ( pour augmenter les stéroïdes inhalés) et de 50 % de la théorique ( pour initier la prednisolone) .

Les enfants devaient réaliser deux spirométries quotidiennes à la maison ( avec un spiromètre électronique qui révélait seulement le débit de pointe et uniquement au groupe concerné) et noter leurs symptômes quotidiens.

Le score moyen symptomatique quotidien était le résultat principal.

Il n’y a pas de différence entre les groupes pour le score symptomatique moyen ni pour la fonction respiratoire, le Peak Flow, le score de qualité de vie, ou le recours aux services médicaux pendant les 12 semaines.

Pendant les épisodes aigus, les enfants répondaient aux modifications symptomatiques en augmentant leurs doses de corticoïdes inhalés jusqu’à atteindre une valeur de Peak Flow supérieure à 70 % de la théorique, donc le Peak Flow en général ne participait pas à cette importante décision d’auto régulation de l’asthme.

La connaissance de la valeur du Peak Flow n’améliore pas l’auto gestion de l’asthme y compris pendant les périodes d’exacerbation.


Les deux groupes étudiés avec et sans surveillance du débit de pointe sont identiques pour tous les critères étudiés : score symptomatique, fonction respiratoire, qualité de vie, recours aux soins.

Le Peak Flow ne semble donc pas avoir d’utilité pour obtenir un meilleur contrôle de l’asthme.

Par ailleurs, les enfants adaptent leur traitement en fonction de leurs symptômes et non de la valeur du débit de pointe.

On peut difficilement ranger les Peak Flow au placard, vu les services rendus, mais ce n’est plus sur lui qu’il faut fonder la surveillance et l’auto contrôle de l’asthme à domicile.

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