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Pollens : pas bon à sniffer, dangereux à s’injecter mais très cool avec une paille ! !
mardi 26 octobre 2004, par
La rhinite allergique saisonnière reste une affection très invalidante pour les patients sévèrement atteints, et les oblige à prendre de très nombreux traitements parfois pendant 6 mois. L’immunothérapie par voie sublinguale offre donc une alternative très intéressante si elle s’avère efficace et sans danger.
Étude randomisée en double aveugle contre placebo de fortes doses en immunothérapie par voie sublinguale dans le traitement de la rhinite saisonnière allergique : Helen Smith, MSc, DM a
Peter White, BSc, FRCGP d
Ilkka Annila, MD, PhD e
Jason Poole, MSc b
Claude Andre, MD, PhD f
Anthony Frew, MD, FRCP, FAAAAI c *
aFrom the Wessex Research Network, Primary Medical Care,
bthe Medical Research Council Environmental and Epidemiology Unit, and
cUniversity Medicine, University of Southampton ;
dNightingale Surgery, Romsey ;
ethe University of Tampere, Finland ; and
fthe Scientific and Medical Department, Stallergenes SA, Antony, France
Supported by Stallergenes SA, Antony, France.
dans JACI October 2004 • Volume 114 • Number 4
– Introduction :
- La rhinite allergique saisonnière est une affection fréquente et invalidante.
- L’immunothérapie sublinguale (SLIT) a été proposée comme alternative à l’immunothérapie injectable et offre de nombreux avantages si elle est efficace et pratique à réaliser en médecine ambulatoire de ville.
– Objectif de l’étude :
- Évaluer l’efficacité et les effets indésirables d’une immunothérapie sublinguale chez des patients ayant un rhume des foins non contrôlé par le traitement symptomatique habituel.
- Évaluer la faisabilité d’une désensibilisation sublinguale en pratique générale en Angleterre.
– Méthodologie :
- Il s’agit d’une étude en double aveugle contre placebo portant sur 186 patients ayant une rhume des foins sévère et suivi par 16 médecins généralistes en Angleterre.
- Après une année d’observation pour évaluer les patients, ceux ci ont été randomisés et la désensibilisation a été donnée pendant 1 à 2 ans et comparée à un placebo.
- Le critère principal était le score symptomatique étudié par un journal de bord quotidien.
- Le deuxième critère était la réactivité cutanée et conjonctivale, le taux des IgE spécifiques et des IgG4, ainsi que la fréquence et la sévérité des effets indésirables.
– Résultats :
- 136 patients ont terminé l’étude.
- Après 1 an, aucune différence significative n’a été trouvée entre les patients traités activement et le groupe sous placebo.
- Après 2 ans de traitement, les patients qui ont reçu 2 ans de traitement ont une réduction :
- d’un facteur 6.8 des manifestation nasales (p<0.001)
- et d’un facteur 2.4 des éternuements (p>O.05) par rapport aux patients dans le groupe placebo.
- Les bénéfices concernant l’obstruction nasale ont été notés lors des pics polliniques et sont identiques dans les 2 groupes traités de façon active.
– Conclusion :
- L’immunothérapie sublinguale peut être prescrite d’une façon efficace et sans danger en ambulatoire.
- De fortes doses d’allergènes ont des effets bénéfiques sur les symptômes de la rhinite lors des pics polliniques pendant la saison chez les patients ayant une rhinite pollinique sévère.
- Après 2 ans de traitement cette désensibilisation apporte des bénéfices cliniques significatifs.
Dans ce travail, les auteurs ont démontré qu’une désensibilisation par voie sub-linguale pouvait être réalisée sans danger en Angleterre chez des patients ayant une pollinose sévère.
On observe une amélioration significative lors des pics polliniques, et après 2 ans vis-à-vis de tous les scores symptomatiques.
Ce travail est extrêmement important à plus d’un titre.
D’abord et surtout, il s’agit d’une étude réalisée en Angleterre, pays qui est fâché avec l’immunothérapie depuis quelques années surtout vis-à-vis de la voie injectable. Il est donc très important de montrer que ce traitement peut-être réalisé dans le système de prise en charge des soins tel qu’il existe en Angleterre.
On retrouve les mêmes effets bénéfiques que ceux déjà publiés dans d’autres pays. Les doses fortes cumulées sont un gage d’efficacité sans qu’il y ait pour autant des effets indésirables.
L’effet maximal de cette désensibilisation s’observe après 2 ans de traitement.
Il est sans doute encore nécessaire de travailler à la fois les indications de cette désensibilisation et les protocoles thérapeutiques pour diminuer le nombre des gouttes prises avec une augmentation de la concentration.
Il reste également à travailler sur la dose cumulée et le moyen de l’obtenir sans user la patience du rhinitique qui est contraint de prendre son traitement au mieux 3 fois par semaine.
Mais il est tout aussi indéniable de reconnaître que cette nouvelle forme d’immunothérapie a des avantages considérables aussi bien pour le patient que pour le médecin.
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