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Asthme et rhino-conjonctivite allergique : la solution est au bout de la langue
jeudi 11 novembre 2004, par
Le but d’une immunothérapie spécifique est de normaliser la vie du patient allergique, de réduire ses besoins médicamenteux et de modifier favorablement l’histoire naturelle de la maladie allergique. Grâce à beaucoup d’études récentes, nous sommes presque sûr, que l’immunothérapie sublinguale (ITSL) répond exactement aux objectifs attendus ; en voici un exemple.
L’immunothérapie spécifique sublinguale co-saisonnière diminue le développement d’un asthme chez les enfants atteints de rhino-conjonctivite allergique : Elio Novembre, MD g
Elena Galli, MD a
Fabiola Landi, MD a
Carlo Caffarelli, MD b
Massimo Pifferi, MD c
Emanuela De Marco, MD c
Samuele E. Burastero, MD d *
Giliola Calori, MD d
Paolo Bonazza, MD e
Paola Puccinelli, MD f
Silvano Parmiani, MD f †
Roberto Bernardini, MD g
Alberto Vierucci, MD g
aFrom the Research Centre, Hospital “San Pietro Fatebenefratelli,” AFaR, Rome ;
bthe Department “Età Evolutiva,” Pediatric Clinic, University of Parma, Parma ;
cthe Department of Pediatrics, University of Pisa, Pisa ;
dSan Raffaele Scientific Institute, Milan ;
ethe Pediatric Unit, Ospedale Misericordia, Grosseto ;
fALK-Abellò Milan ; and
gAnna Meyer Children’s Hospital, Department of Pediatrics, University of Florence.
†Deceased
dans JACI October 2004 • Volume 114 • Number 4
– Introduction :
- nous nous interrogeons, dans une étude randomisée et ouverte, si à court terme une immunothérapie sublinguale (ITSL) co-saisonnière peut diminuer le développement d’un asthme chez des enfants atteints de rhume des foins.
– Objectif :
- nous pensons déterminer si l’ITSL est aussi efficace que l’immunothérapie sous-cutanée (ITSC) en réduisant les symptômes et en évitant le développement d’un asthme chez les enfants soufrant de rhume des foins.
– Méthodes :
- 113 enfants âgés de 5 à 14 ans ( moyenne d’âge, 7,7 ans) ayant un rhume des foins par sensibilisation aux pollens de graminées avaient été recrutés dans une étude ouverte concernant 6 centres d’allergologie pédiatriques italiens.
- ces enfants avaient été randomisés pour subir une ITSL pendant 3 ans ou un traitement symptomatique standard.
- tous les enfants avaient un rhume des foins, mais au moment de début de l’étude, aucun n’avait reporté une symptomatologie d’asthme saisonnier avec plus de 3 épisodes par saison.
- le traitement symptomatique avait consisté en cetirizine, loratidine, budesonide en intranasal et salbutamol à la demande.
- les symptômes de rhume des foins et d’asthme ont été quantifiés cliniquement.
– Résultats :
- les enfants traités activement par ITSL avaient utilisé moins de médicaments lors de la deuxième et de la troisième année de traitement et leurs scores des symptômes étaient moindres.
- A partir de la deuxième année d’immunothérapie, l’évaluation subjective de tous les symptômes d’allergie était favorable dans le groupe d’enfants traités activement.
- Le risque de développement d’asthme à 3 ans était 3,8 fois plus élevé (intervalle de confiance 95%, 1,5-10) dans le groupe contrôle.
– Conclusion :
- l’ITSL co-saisonnière pendant trois ans améliore les symptômes de la rhinite allergique saisonnière et réduit le développement d’un asthme saisonnier chez les enfants atteints de rhume des foins.
L’indication idéale d’une ITSL est l’association d’une rhinite et/ou d’une rhino-conjonctivite allergique de gravité modérée voire sévère à un asthme bénin ou modérée.
En ce qui concerne le pollen, l’indication est portée si la saison pollinique est prolongée et/ou la gravité des symptômes augmente à deux saisons successives.
Dans cette étude, nous voyons une fois de plus, l’efficacité de l’ITSL.
Efficacité démontrée surtout en fin de la deuxième année du traitement.
L’étude insiste sur l’effet favorable sur les scores des symptômes, les besoins en médicaments et surtout sur la diminution du risque de développement d’asthme à 3 ans d’évolution.
3 ans d’ITSL, est la durée minimale afin d’obtenir les effets souhaités et comme nous le voyons, c’est largement suffisant pour réduire les scores des symptôme et le risque de développer de l’asthme allergique, ne serait que cliniquement.
Cette étude ne parle pas du tout de l’observance, de la supériorité ou non de l’ITSC par rapport à l’ITSL et surtout de la sécurité de cette dernière.
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