Attention ça pique !

mardi 23 novembre 2004 par Dr Annie-Claire FEDIERE-PLISSONNEAU7150 visites

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Attention ça pique !

Attention ça pique !

mardi 23 novembre 2004, par Dr Annie-Claire FEDIERE-PLISSONNEAU

Bien que les réactions aux piqûres de moustiques soient très fréquentes, il y a peu d’études épidémiologiques. L’allergie aux piqûres de moustiques est à priori rare en France mais est un motif de consultation plus fréquent dans certaines régions .

Réponses immunitaires à la salive de moustiques chez 14 sujets ayant des réactions allergiques systémiques aiguës aux piqûres de moustiques. : Zhikang Peng, MD a *
Andrew N. Beckett, BSc a
Renata J. Engler, MD b
Donald R. Hoffman, PhD c
Nancy L. Ott, MD d
F. Estelle R. Simons, MD, FRCPC a

# aFrom the Section of Allergy and Clinical Immunology, Department of Pediatrics and Child Health, University of Manitoba, Winnipeg
# bWalter Reed Army Medical Center, Washington
# cDepartment of Pathology and Laboratory Medicine, East Carolina University, Greenville
# dSouthdale Pediatric Associates, Ld, Edina

dans JACI November 2004 • Volume 114 • Number 5

 Introduction :

  • La piqûre de moustique qui induit des réactions allergiques systémiques aiguës occupe cliniquement une place qui devient plus importante et n’a pas été bien caractérisée sur le plan immunologique.

 Objectifs :

  • Nous voulions étudier les bases immunologiques de ces réactions.

 Méthodes :

  • On a étudié les sérums de 14 personnes ayant une histoire de réactions systémiques aiguës aux piqûres de moustiques définies par la présence d’un ou plusieurs signes suivants :
    • Urticaire ,
    • angiœdème ,
    • sifflements,
    • dyspnée ,
    • hypotension
    • perte plus ou moins complète de conscience.
  • Dix individus venaient des États-Unis, un du Canada ,un d’Allemagne, un du Japon et le dernier de Suisse.
  • Une méthode ELISA indirecte a été réalisée pour mesurer les IgE spécifiques et les Anticorps IgG de la salive de 5 espèces communes de moustiques avec des distributions géographiques différentes :Aedes aegypti ,Aedes vexans ,Aedes albopictus ,Anopheles sinensis et le Culex quinquefasciatus .
  • Vingt-neuf sujets ayant une réponse négative au test de piqûre par des moustiques élevés en laboratoire ont servi de groupe contrôle.

 Résultats :

  • Les taux d’IgE spécifiques anti-salive de moustiques pour les 5 espèces étaient augmentés chez les sujets ayant des réactions allergiques systémiques par rapport au groupe témoin (P<.061 pour l’Aedes Vexans et P<.008 pour les autres espèces.)
  • En utilisant le niveau du groupe témoin plus une déviation standard comme niveau de référence ,11 sujets ont des tests positifs pour l’Aedes albopictus et élevés aux 4 autres espèces ; 3 sujets ont des résultats positifs pour une seule espèce.
  • Les taux d’IgG spécifiques anti-salive n’étaient pas significativement augmentés chez les sujets ayant des réactions allergiques systémiques par rapport au groupe témoin (P<.05)

 Conclusion :

  • Les réactions allergiques systémiques aiguës aux piqûres de moustiques impliquent les IgE spécifiques anti-salive de moustique et peuvent être caractérisées immunologiquement.
  • Aedes Albopictus est l’espèce la plus souvent associée à des réactions systémiques allergiques aiguës aux piqûres de moustiques.

L’exposition à l’allergène « moustique » se fait via les piqûres et l’inhalation des débris d’insectes.

En ce qui concerne l’inhalation des débris de moustiques, il n’a pas été démontré que cette inhalation pouvait induire une allergie respiratoire ; des recherches complémentaires sont nécessaires pour déterminer la fréquence de la sensibilisation induite par l’inhalation de débris de moustiques.

Par piqûre, le mécanisme est le suivant : au moment où il pique, le moustique injecte de la salive dans la peau de sa victime et cette substance provoque une sensibilisation chez l’homme.

La piqûre de moustique est maintenant une cause bien connue de réactions locales IgE immédiates ; il existe aussi des réactions allergiques retardées aux piqûres de moustiques dont le mécanisme est mal connu.

A la Martinique « l’allergie aux piqûres de moustiques » est un motif fréquent de consultation ; les patients enfants ou adultes présentent des réactions cutanées essentiellement locales à type de papules, prurigineuses, localisées sur les zones découvertes du corps, respectant souvent le visage ; ces lésions sont dans un premier temps impétiginisées à force de grattage puis donnent des lésions cicatricielles pigmentées inesthétiques (motif de la consultation).

Les investigations sont décevantes avec des prick-tests et des dosages d’IgE spécifiques le plus souvent négatifs ; mais nous pensons que les extraits commercialisés ne correspondent pas à nos espèces de moustiques et que de ce fait « nous passons à coté » de certaines allergies aux piqûres de moustiques dans nos régions tropicales.

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