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Un article qui va faire des vagues : le flux de l’air peut-être gêné par le reflux !!
samedi 27 novembre 2004, par
Le reflux gastro-oesophagien est souvent évoqué chez un enfant dont l’asthme est anormalement mal contrôlé par le traitement habituel. Cette pathologie est moins souvent évoquée chez l’adulte car les diverses études publiées ont fait état de prévalences très variables. Qu’en est-il vraiment ?
Prévalence du reflux gastro-oesophagien (RGO) chez les adultes asthmatiques. : Toni O. Kiljander, MD, PhD and Jukka O. Laitinen, MD, PhD
From the Departments of Pulmonary Diseases (Dr. Kiljander) and Clinical Physiology (Dr. Laitinen), Tampere University Hospital, Tampere, Finland
dans Chest. 2004 ;126:1490-1494
– Introduction :
- L’asthme et le RGO coexistent fréquemment.
- Cependant, les résultats des études de prévalence du RGO chez les asthmatiques montrent des résultats très discordants.
– Objectif de l’étude :
- Rechercher la prévalence du RGO chez des adultes ayant un asthme.
– Méthodologie :
- La population de base a consisté en 2225 patients asthmatiques qui ont été traités par 6 hôpitaux spécialisés sur une période de 1 an.
- A partir du registre informatisé, tous les 14ème patients ont été randomisés dans l’étude.
- 90 des 149 patients contactés, soit 60%, ont accepté de participer à l’étude.
- Une PHmétrie des 24 heures a été réalisée chez tous ces patients.
– Résultats :
- Le RGO a été trouvé chez 32 des patients (36%).
- 8 de ces patients (25%) n’on aucun des symptômes classiques cliniques du RGO.
- 47 des 90 patients (52%) ont des symptômes typiques de reflux.
- 24 de ces patients (51%) ont un reflux acide anormal.
– Conclusion :
- En fonction de ces résultats il apparaît que un tiers des patients adultes asthmatique ont un reflux.
- Ces patients n’on souvent pas les symptômes typiques du reflux.
- Cependant, la présence de signes cliniques typiques de reflux chez des patients asthmatiques n’est pas pour autant une preuve de la présence anormale d’un reflux acide.
Les auteurs ont étudié la prévalence du reflux gastro-oesophagien sur une population randomisée d’asthmatiques.
Plus d’un tiers des patients ont un reflux. Les signes cliniques de reflux ne sont ni sensibles ni spécifiques, les patients étant souvent asymptomatiques et la symptomatologie clinique n’étant pas fiable.
Ce travail est très intéressant car il permet de définir une nouvelle ligne de conduite thérapeutique chez des asthmatiques mal équilibrés.
Le reflux oesophagien est souvent évoqué sans connaître sa réelle prévalence, ce qui conduit certainement à une sous évaluation et une sous recherche de cette pathologie.
Puisqu’un tiers des asthmatiques adultes ont un reflux, il semble important de rechercher facilement cette pathologie d’autant que les signes cliniques sont trompeurs.
Le problème bien entendu reste de savoir s’il existe un lien autre qu’anecdotique entre l’asthme du patient et la découverte d’un reflux. Et si le traitement de ce dernier va réellement améliorer l’asthme du patient.
Bien entendu il existe des preuves scientifiques d’une relation causale entre reflux et asthme.
Mais peut-être faudrait-il une étude identique, ou la suite de ce travail, pour savoir si la prise en charge du reflux a amélioré la prise en charge de l’asthme de ces patients versus les patients qui n’ont pas eu d’exploration par un PHmétrie.
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