Qui sifflera en premier, sifflera en dernier !

jeudi 9 décembre 2004 par Dr Charles, Charbel EL HACHEM1170 visites

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Qui sifflera en premier, sifflera en dernier !

Qui sifflera en premier, sifflera en dernier !

jeudi 9 décembre 2004, par Dr Charles, Charbel EL HACHEM

Un des facteurs de persistance du wheezing après une infection à VRS est une atopie personnelle ou familiale notamment un asthme maternel. Dans cette étude on démontre que le VRS est un facteur prépondérant dans le développement de l’asthme et de l’allergie respiratoire à l’adolescence.

Bronchiolite sévère à VRS du nourrisson et asthme et allergie à 13 ans : Sigurs N, Gustafsson PM, Bjarnason R, Lundberg F, Schmidt S, Sigurbergsson F, Kjellman B.

Department of Pediatrics, Boras Central Hospital, Boras, Sweden

dans Am J Respir Crit Care Med. 2004 Oct 29

Nous avons étudié prospectivement les bronchopathies sifflantes chez 47 enfants hospitalisés pendant la petite enfance pour bronchiolite à VRS et 93 enfants contrôles.

Les patients rapportant trois épisodes successifs de wheezing étaient considérés comme des patients siffleurs et ceux dont les trois épisodes de wheezing étaient dépistés par une consultation médicale étaient considérés comme asthmatiques.

Nous rapportons dans cet article le devenir à 13 ans des 46/47 enfants du groupe VRS par rapport aux 92/93 enfants du groupe contrôle.

Les bronchopathies sifflantes et l’allergie clinique étaient recherchées et définies par un questionnaire.

Des prick tests cutanés étaient réalisés ainsi qu’un dosage d’IgE sériques.

Une spirométrie était réalisée au repos, après inhalation d’air frais et après inhalation de broncho-dilatateur.

La récurrence des symptômes durant les 12 derniers mois était nettement plus élevée dans le groupe VRS que dans le groupe contrôle, 43% vs 8% pour l’asthme/ wheezing récurrent et 39% vs 15% pour les rhino-conjonctivites allergiques.

La sensibilisation aux pneumallergènes communs était plus fréquente dans le groupe VRS que dans le groupe contrôle, jugée par les prick tests cutanés (50% vs 28% ; p= 0.022) ou par le dosage d’IgE sériques (45% vs 26% ; p=0.038).

Par rapport au groupe contrôle, le groupe VRS présentait une obstruction bronchique modérée des voies respiratoires tant au repos qu’après le test de bronchodialtation et il avait plus d’hyper réactivité bronchique.

Une bronchiolite à VRS dans la petite enfance, sévère au point d’entraîner l’hospitalisation, est un facteur de risque pour l’allergie et pour l’asthme à l’adolescence.


Les auteurs rapportent dans cette étude la responsabilité du VRS dans le développement de l’asthme et de l’allergie respiratoire à l’âge de 13 ans.

Deux groupes de patients sont comparés : groupe d’enfants avec des antécédents d’hospitalisation pour bronchiolite à VRS durant la petite enfance et groupe contrôle.

Le nombre des enfants étudiés est limité ( 46 et 92 respectivement) mais les éléments comparés me paraissent intéressants : questionnaire sémiologique, prick tests cutanés, dosage d’IgE sériques et EFR complètes.

La différence est nettement significative notamment en ce qui concerne le score sémiologique.

Nous savons déjà que :

  • 20% des bronchiolites à VRS surviennent chez des nourrissons atopiques.
  • La récidive des bronchiolites et la succession des épisodes du wheezing concernent les nourrissons dont la balance Th1/Th2 est déséquilibrée et surtout ceux qui sont victimes du tabagisme passif. La génétique joue aussi un rôle prépondérant.
  • Plus de la moitié des enfants atteints d’asthme persistant ont commencé à siffler avant 3 ans et plus de 80% avant 6 ans.
  • 80% des nourrissons siffleurs sont des siffleurs transitoires à 1 an et 50% à 3 ans.

Donc tous ces chiffres montrent bien le lien entre le wheezing précoce et l’installation d’un asthme tardif.

Mais ce qui est intéressent dans cette étude c’est que le VRS, tout seul et indépendamment des autres facteurs, est un facteur favorisant au développement de l’asthme, de l’hyper réactivité bronchique et de l’allergie respiratoire. Encore une fois il faut bien qu’il s’agisse d’une infection à VRS sévère.

Enfin peut-on, suite à une étude similaire, considérer que les nourrissons hospitalisés pour une bronchiolite à VRS sont des asthmatiques potentiels à l’adolescence ? Faut- il les suivre comme les asthmatiques , tests d’allergie et EFR, quitte à les traiter d’une façon précoce par des corticoïdes inhalés ?

Je ne suis pas sûr parce que, encore une fois, le nombre d’enfants étudiés ne permet pas, de conclure d’une façon définitive. Il faut tenir compte des autres facteurs associés.

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