Sévérité de la dermatite atopique : ne regardez pas la peau, regardez les urines !

lundi 3 janvier 2005 par Dr Geneviève DEMONET1601 visites

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Sévérité de la dermatite atopique : ne regardez pas la peau, regardez les urines !

Sévérité de la dermatite atopique : ne regardez pas la peau, regardez les urines !

lundi 3 janvier 2005, par Dr Geneviève DEMONET

Si les anti-leucotriènes sont employés dans le traitement de l’asthme, leur utilisation dans la dermatite atopique n’est pas encore validée. Cette étude tente d’évaluer le rôle des leucotriènes dans la dermatite atopique par l’intermédiaire du dosage du LTE4-U (leucotriène urinaire E4).

Taux élevé de leucotriène E4 chez les enfants présentant un eczéma/dermatite atopique sévère : K. Øymar1,2, L. Aksnes2

1Department of Pediatrics, Rogaland Central Hospital, Stavanger, Norway ; 2Department of Clinical and Molecular Medicine, Division of Pediatrics, University of Bergen, Bergen, Norway

dans Allergy 60 (1), 86-89

 Contexte :

  • On pense que les leucotriènes jouent un rôle dans la pathogenèse de la dermatite atopique (DA).
  • Le leucotriène urinaire E4 (LTE4-U) est un marqueur de la production de l’ensemble du corps des cysteinyl-leucotriènes.

 Buts de l’étude :

  • Évaluer le rôle des leucotriènes chez les enfants porteurs de DA en mesurant les taux de LTE4-U et évaluer si les taux de LTE4-U peuvent refléter l’activité de la maladie et la sensibilisation allergique dans la DA.

 Méthodes :

  • Le LTE4-U a été mesuré par un test d’immuno-absorption enzymatique chez 87 enfants présentant une DA légère (n = 32), modérée (n = 34) et sévère (n = 21) ainsi que chez 72 sujets contrôles non atopiques et en bonne santé.
  • Cinquante-huit enfants parmi les porteurs de DA étaient sensibilisés à des allergènes communs et 29 ne l’étaient pas.

 Résultats :

  • Les taux de LTE4-U étaient plus élevés chez les enfants présentant une DA sévère (140 ; 66-166μg/mmol de créatinine, médiane ; quartiles) que chez les sujets contrôles (52 ; 30-90, P < 0.05), alors que les taux de LTE4-U chez les enfants porteurs de DA légère ou modérée étaient semblables à ceux des sujets contrôles.
  • Les taux de LTE4-U étaient semblables chez les enfants avec ou sans sensibilisation aux allergènes communs, mais les enfants porteurs d’une DA sévère et sensibilisés avaient des taux de LTE4-U plus élevés que ceux sans sensibilisation.

 Conclusion :

  • Les résultats suggèrent que les leucotriènes ont un rôle dans la pathogenèse de la DA sévère et sont compatibles avec un rôle potentiel des anti-leucotriènes dans le traitement de cette maladie.
  • Les niveaux de LT4-U peuvent refléter la sévérité de la maladie et la sensibilisation allergénique dans la DA.

Cette étude retrouve des taux de LTE4-U plus élevés chez les enfants porteurs d’une DA sévère et qui sont sensibilisés.

Ceci conduit donc les auteurs a évoquer l’intérêt des anti-leucotriènes dans le traitement de cette maladie.

On peut cependant remarquer le nombre relativement modeste de patients avec, en particulier, seulement 21 patients porteurs d’une dermatite atopique sévère.

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