Dis moi combien tu pèses je te dirai si tu tousses !!

lundi 17 janvier 2005 par Dr Stéphane Guez2029 visites

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Dis moi combien tu pèses je te dirai si tu tousses !!

Dis moi combien tu pèses je te dirai si tu tousses !!

lundi 17 janvier 2005, par Dr Stéphane Guez

L’obésité, qui est un vilain mot est un véritable fléau dans nos sociétés occidentales. Elle s’accompagne de nombreux troubles, les plus connus étant vasculaires. Cependant il existe également d’un retentissement respiratoire important mais mal chiffré. Quelles sont les prévalences de l’asthme et du syndrome d’apnée du sommeil chez ces patients ?

Asthme et apnée du sommeil chez des patients ayant une obésité morbide : devenir après chirurgie de dérivation gastrique. : Simard B, Turcotte H, Marceau P, Biron S, Hould FS, Lebel S, Marceau S, Boulet LP.

Pulmonary Research Unit, Cardiology and Respiratory Institute, Laval University, Laval Hospital, Quebec, QC, Canada.

dans Obes Surg. 2004 Nov-Dec ;14(10):1381-8

 Introduction :

  • L’asthme et le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) sont fréquemment rapportés chez les patients obèses.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont déterminé la prévalence de l’asthme et du SAS chez des patients ayant une obésité morbide et les conséquences d’un shunt bilio-pancréatique avec dérivation duodénale sur l’asthme et le SAS.

 Méthodologie :

  • 398 patients ont eu une évaluation de leur chirurgie dans un centre universitaire de soin de niveau 3.
  • Tous les patients ont rempli un questionnaire écrit sur l’asthme et le SAS avant l’acte chirurgical.
  • De plus, 139 patients ont également rempli un questionnaire sur leur état de santé général incluant asthme et SAS, 2 ans après la chirurgie.

 Résultats :

  • Pour la cohorte de 398 patients :
    • la prévalence de l’asthme rapportée par les patients est de 30.4%
    • et celle du SAS de 32.2%.
  • Il n’y a pas d’association significative entre asthme et SAS (p=0.10).
  • Une relation significative a été observé ente le diagnostic d’asthme et l’age, le tour de hanche, le rapport taille/hanche et l’index de masse corporel (IMC).
  • 2 ans après la chirurgie (en moyenne, l’IMC a diminué de 51.4 à 30.5 kg/m2), l’asthme est amélioré chez 79.3% des patients et le SAS est amélioré chez tous sauf un patient.
  • Parmi les 29 patients avec SAS et utilisant un CPAP (ventilation spontanée en pression positive continue) avant chirurgie, seulement 4 l’utilisent encore 2 ans après le traitement.

 Conclusion :

  • La prévalence de l’asthme et du SAS est élevée dans la population des obèses sévères et s’associe aux marqueurs d’obésité.
  • Il n’y a pas d’association entre le diagnostic d’asthme et le SAS dans cette population.
  • La chirurgie améliore la sévérité auto-rapportée des symptômes d’asthme et de SAS.

Dans ce travail, les auteurs confirment une relation entre obésité morbide et asthme ainsi que SAS sans qu’il n’y ait de relation entre ces 2 pathologies. La perte de poids après chirurgie de dérivation gastrique entraîne une amélioration très significative sur le plan respiratoire, en relation avec la perte de poids.

Ce travail confirme les liens entre obésité morbide et problèmes respiratoires, à la fois asthme et syndrome d’apnée du sommeil.

L’obésité morbide est définie par un IMC de plus de 40kg/ m2. dans ce travail les patients ont en moyenne un index de 51.

Le surpoids majore donc la prévalence de ces deux pathologies qui par contre sont indépendantes l’une de l’autre.

Le surpoids est bien en cause puisque la perte massive de poids entraîne une très nette amélioration. Cette amélioration porte aussi bien sur l’asthme que sur le SAS dont la plupart des patients notent qu’ils peuvent se passer d’une CPAP.

Cette chirurgie de dérivation gastrique semble donc bénéfique pour améliorer la prévalence de l’asthme et du SAS chez les grands obèses.
Mais cela se confond avec le bénéfice global de la perte de poids.

Ce traitement chirurgical n’est cependant pas recommandé pour tous les patients et doit être très encadré en particulier sur le plan psychologique et diététique.

Des recommandations de l’ANAES parues en 2001 permettront au lecteur d’avoir plus de renseignements sur les éventuels inconvénients de ces chirurgies de l’obésité.

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