Dermatite atopique : la solution pourrait-elle être apportée par le grand scratch ?

dimanche 23 janvier 2005 par Dr Stéphane Guez2334 visites

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Dermatite atopique : la solution pourrait-elle être apportée par le grand scratch ?

Dermatite atopique : la solution pourrait-elle être apportée par le grand scratch ?

dimanche 23 janvier 2005, par Dr Stéphane Guez

Les liens entre réaction immédiate et hypersensibilité retardée apparaissent réels dans la dermatite atopique mais sont difficiles à intégrer aussi bien sur le plan physiopathologique que clinique. Une approche pourrait consister à savoir si les patients ayant les 2 types de réponses immunitaires ont un phénotype particulier.

Caractéristiques des patients ayant une dermatite atopique avec une réaction positive en scrach-test aux acariens à 48h. : Katoh N, Hirano S, Suehiro M, Masuda K, Kishimoto S.

Department of Dermatology, Kyoto Prefectural University of Medicine, Graduate School of Medical Science, Kawaramachi-Hirokoji, Kamigyo-ku, Kyoto 602-8566, Japan.

dans J Dermatol. 2004 Sep ;31(9):720-6

 Introduction :

  • Les caractéristiques cliniques des patients chez lesquels une réaction à IgE contre les acariens de la poussière de maison contribue à la pathogénie de la dermatite atopique (DA) restent mal définies.

 Objectif de l’étude :

  • Ce travail a cherché à mettre en évidence les caractéristiques des patients qui ont une réaction positive à 48h ou plus tard à un scrach-test vis-à-vis des acariens.

 Méthodologie :

  • Les réactions après applications épicutanées de l’allergène sur la peau avec un procédé par scrach-test ont été analysées pendant 1 semaine
  • 16 patients ayant une dermatite atopique avec des tests immédiats positifs traduisant une réaction allergique immédiate aux acariens ont été inclus.

 Résultats :

  • 50% des patients ont une réaction retardée positive à 48h après application épicutanée des acariens.
  • Les plus fortes valeurs significatives ont été observées dans le groupe ayant des tests positifs à 48h avec une augmentation :
    • du taux sérique des IgE totales
    • des IGE spécifiques pour Der f 1,
    • de la lactate déshydrogénase,
    • des éosinophiles périphériques,
    • du score cutané et de l’aire de la papule
  • par rapport au groupe négatif à 48h pour les acariens.
  • L’exposition domestique à Der f 1 est également plus importante dans le groupe positif pour les acariens à 48h par rapport au groupe négatif.

 Conclusions :

  • Ces résultats indiquent que les patients chez lesquels la réaction cutanée aux acariens se prolongent au delà de 48h et qui contribue ainsi à la lésion cutanée de la dermatite atopique, sont caractérisés par :
    • une augmentation considérable des taux d’IgE spécifiques aux acariens,
    • et une plus forte activité de la DA
    • avec une augmentation de l’exposition aux acariens domestiques.

Dans ce travail les auteurs démontrent que les patients ayant une réaction retardée à 48h aux acariens ont également une réaction immédiate à IgE. Sur le plan clinique, il y a également une activité plus importante de la dermatite atopique ainsi qu’une exposition plus élevée à domicile vis-à-vis des acariens.

Ce travail montre le lien qui semble exister entre réaction retardée et réaction immédiate vis-à-vis des pneumallergènes et plus précisément vis-à-vis des acariens. Le scratch-test est cependant différent d’un patch car il y a effraction cutanée et cela s’apparente plus à un test immédiat.

Le principe du scrach-test a été abandonné en raison de son manque de reproductibilité et surtout de standardisation. D’autre part l’effraction cutanée entraîne un risque non négligeable de réaction importante locale voir régionale.

L’existence d’une réaction secondaire n’est pas nouvelle et on sait qu’il est possible de mettre en évidence une réaction inflammatoire secondaire à la 48ème heure. Cette réaction est certainement très différente de la réaction induite par le patch-test qui fait intervenir d’autres cellules dont les cellules de Langerhans.

Ce travail démontre donc chez les patients qui ont une réaction immédiate et un eczéma, l’existence d’une réaction inflammatoire secondaire à cette réaction immédiate.

Ce travail est donc un peu confus dans l’interprétation des résultats. Il ne va sans doute rien apporter sur le plan de la compréhension des liens entre réponse immédiate et hypersensibilité retardée. Par contre on peut penser que le scrach-test induit peut-être une augmentation des IgE spécifiques et que les lésions de dermatite favorisent sans doute l’apparition d’une hypersensibilité immédiate vis-à-vis des acariens.

Mais ce travail ne permet pas de conclure. Bref, cet article nous laisse sur notre faim.

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