Asthmatique et atopique mais non allergique : il faut quand même faire le ménage !

vendredi 28 janvier 2005 par Dr Geneviève DEMONET2347 visites

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Asthmatique et atopique mais non allergique : il faut quand même faire le ménage !

Asthmatique et atopique mais non allergique : il faut quand même faire le ménage !

vendredi 28 janvier 2005, par Dr Geneviève DEMONET

La relation entre asthme et exposition aux allergènes est avérée chez les sujets allergiques. Cette étude a la particularité d’évaluer l’impact moins évident de l’exposition allergénique aux acariens, au chien et au chat sur des asthmatiques atopiques mais non sensibilisés à ces allergènes.

Relation entre l’exposition aux allergènes domestiques et l’hyperréactivité bronchique chez des sujets asthmatiques atopiques non sensibilisés : S J Langley1, S Goldthorpe1, M Craven2, A Woodcock2 and A Custovic2

1 Medicines Evaluation Unit, Wythenshawe Hospital, Manchester M23 9LT, UK
2 North West Lung Centre, Wythenshawe Hospital, Manchester M23 9LT, UK

dans Thorax 2005 ;60:17-21

 Contexte :

  • L’effet de l’exposition aux allergènes non responsables de sensibilisation chez des sujets asthmatiques atopiques n’a jamais été étudié auparavant.
  • Une étude a été menée pour évaluer le degré de sévérité de l’asthme (à l’aide de la spirométrie, de l’étude de la réactivité bronchique et de la mesure de l’oxyde nitrique expiré) chez des patients asthmatiques atopiques non sensibilisés aux allergènes domestiques auxquels ils étaient exposés.

 Méthodes :

  • Des échantillons de poussière ont été collectés sur la moquette du salon et sur le matelas au domicile de 248 sujets et les concentrations d’allergènes d’acarien, de chat et de chien ont été mesurées.
  • Une spirométrie, une mesure de la réactivité bronchique non spécifique (RB) et de l’oxyde nitrique expiré (NOe) ont été réalisées.
  • La sensibilisation des patients a été évaluée par la pratique de prick-tests cutanés.

 Résultats :

  • Les asthmatiques adultes atopiques non sensibilisés aux acariens mais exposés à des taux élevés d’allergènes d’acarien avaient une RB significativement plus importante que les sujets non exposés à des taux élevés d’acariens (PD20, moyenne géométrique (MG) 0.21 mg (IC 95% 1.5 à 11.4), p = 0.008).
  • Les sujets non sensibilisés mais exposés à des taux élevés d’allergènes de chien avaient également une RB plus importante que les sujets non exposés (PD20 MG 0.16  0.52 mg, taux de différence moyenne 3.3 (IC 95% 1.2 à 9.2), p = 0.01).
  • Les différences de RB entre ces groupes étaient toujours significatives après ajustement pour les co-variables.
  • Cet effet d’augmentation de la RB n’a pas été observé chez les sujets exposés mais non sensibilisés aux allergènes du chat.

 Conclusion :

  • Les sujets asthmatiques atopiques qui sont exposés à des taux élevés d’acariens de poussière de maison ou d’allergènes de chien sans être sensibilisés à ces allergènes ont une élévation de leur réactivité bronchique.

Cette étude originale met en évidence une hyperréactivité bronchique plus élevée chez les asthmatiques atopiques exposés à des taux élevés d’acariens ou d’allergènes de chien alors qu’ils ne sont pas sensibilisés à ces allergènes.

Ce résultat n’a pas été obtenu avec l’allergène de chat.

L’effet irritant de la poussière de maison sur les voies respiratoires est souvent noté en pratique, avec une notion évidente de quantité.

Cette étude semble confirmer cette impression clinique.

Il serait probablement intéressant de faire le même travail chez des asthmatiques non atopiques.

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