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Qui se mouche aujourd’hui toussera demain...
lundi 14 février 2005, par
Intuitivement, il paraît logique que la rhinite soit liée à la toux (et inversement !). Il fallait cependant le prouver... Une équipe américaine a utilisé les résultats de la célèbre étude prospective de Pise menée sur 5 ans pour tenter d’établir une relation entre rhinite et toux.
La rhinite est un facteur de risque indépendant de toux chez l’adulte (à l’exclusion du rhume) : S. Guerra1,2,3, D. L. Sherrill1,3, S. Baldacci4, L. Carrozzi4, F. Pistelli4, F. Di Pede4, G. Viegi4
1Arizona Respiratory Center, University of Arizona, Tucson, AZ, USA ; 2Department of Medicine, College of Medicine, University of Arizona, Tucson, AZ, USA ; 3College of Public Health, University of Arizona, Tucson, AZ, USA ; 4Pulmonary Environmental Epidemiology Unit, Institute of Clinical Physiology, CNR, Pisa, Italy
dans Allergy 60 (3), 343-349.
– Contexte :
- Dans les études cliniques transversales, une forte association a été mise en évidence entre rhinite et toux chronique co-existante.
- Cependant, à l’heure actuelle, cette association a été peu définie d’un point de vue prospectif et épidémiologique.
– Méthodes :
- Nous avons utilisés les données de « l’Etude Prospective de Pise », une étude de cohorte longitudinale de population composée d’une étude initiale et d’une étude de suivie à environ 5 ans d’intervalle.
- L’information sur la toux, la rhinite et les autres facteurs de risque a été collectée par un questionnaire standardisé.
- La toux, en dehors des rhumes, a été définie soit comme « chronique » (la plupart des jours pendant au moins 3 mois et pendant au moins 2 années consécutives) soit comme « occasionnelle » (si les trois conditions temporelles ci-dessus n’étaient pas remplies).
- On a désigné comme toux « de quelque type que ce soit » la présence d’une toux aussi bien occasionnelle que chronique.
– Résultats :
- Une information complète a pu être obtenue pour 1670 sujets qui avaient un âge ≥ 15 ans et qui, lors de l’enquête de base, n’avaient pas d’histoire positive de toux en dehors des rhumes.
- Parmi eux, 299 (18%) avaient une rhinite à l’origine.
- Au moment de l’enquête de suivi, 16% des sujets avec une rhinite avaient développé une toux de quelque type que ce soit (rhumes exceptés) comparativement à seulement 10% chez les sujets sans rhinite (OR 1.7, IC 1.2-2.5, P < 0.005).
- Après ajustement pour l’âge, le sexe, la présence d’un asthme, le tabagisme et l’exposition professionnelle, la rhinite est restée significativement associée à un risque plus élevé à la fois pour la toux de quelque type que ce soit et pour les toux occasionnelles et chroniques séparément (OR 2.2, IC 1.1-4.5, et OR 1.7 IC 95 1.1-26, respectivement).
– Conclusions :
- La rhinite est un facteur de risque significatif et indépendant de développement d’une toux chez l’adulte.
- Des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les implications potentielles en terme de prévention.
Cette étude épidémiologique a retrouvé une relation significative entre rhinite et risque de développement ultérieur de toux chez l’adulte. Elle confirme donc l’impression clinique...
Il serait cependant intéressant d’aller plus loin et de se demander, par exemple, si un traitement efficace de la rhinite prévient la toux.
On pourrait aussi prendre le problème à l’envers et essayer de déterminer combien de patients qui toussent ont une rhinite...
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