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Un traitement miraculeux de l’allergie à l’abeille ? Le « bon génie » est génétique ! !
jeudi 17 février 2005, par
Comment améliorer les produits d’immunothérapie spécifique pour une meilleure efficacité immunologique sans inconvénient de type réaction immédiate ? En travaillant sur l’extrait allergénique. Ici, les auteurs proposent la fabrication d’une nouvelle protéine à partir des allergènes majeurs connus.
Un nouvel allergène majeur protéique par fusion de gènes utilisable en immunothérapie spécifique. : Fatimah Kussebi, MD a *
Fariba Karamloo, PhD a
Claudio Rhyner, PhD a
Peter Schmid-Grendelmeier, MD a b
Maria Salagianni, PhD c
Christian Mannhart a
Lyudmilla Soldatova, PhD d
Zora Markovic-Housley, PhD e
Barbara R. von Beust, PhD b
Thomas Kündig, MD b
David M. Kemeny, PhD c
Kurt Blaser, PhD a
Reto Crameri, PhD a
Cezmi A. Akdis, MD a
# aFrom the Swiss Institute of Allergy and Asthma Research, Davos
# bAllergy Unit, Department of Dermatology, Zürich
# cDepartment of Immunology, School of Medicine, Rayne Institute, London
# dLaboratory of Immunobiochemistry, Division of Allergenic Products and Parasitology, Center for Biologics Evaluation and Research, US Food and Drug Administration, Bethesda
# eDivision of Structural Biology, Biozentrum University of Basel
dans JACI February 2005 • Volume 115 • Number 2
– Introduction :
- L’immunothérapie spécifique est un traitement classique des maladies allergiques et peut être également utilisé potentiellement pour d’autres maladies immunologiques.
- Malgré son utilisation en pratique quotidienne, des vaccins mieux caractérisés et d’une totale innocuité sont nécessaires.
- Des différences entre les épitopes des IgE qui reconnaissent la structure tridimensionnelle des allergènes et les cellules T qui reconnaissent les séquences linéaires des acides aminés fournissent un matériel utilisable pour la constitution d’un nouveau vaccin pour l’immunothérapie spécifique.
– Objectif de l’étude :
- Le but de ce travail a été de supprimer les épitopes des lymphocytes B et de prévenir la liaison aux IgE,
- mais de préserver les épitopes des lymphocytes T en fusionnant les 2 allergènes majeurs du venin d’abeille ce qui induit alors une modification de structure.
– Méthodologie :
- Par génie génétique, les auteurs ont produit une protéine fusionnée composée par les 2 allergènes majeurs du venin d’abeille :
- la phospholipase A2 (Api m 1)
- et la hyaluronidase (Api m 2).
– Résultats :
- La protéines de fusion Api m (A/2) induit une prolifération cellulaire T et des réponses en cytokines à la fois de type TH1 et TH2.
- Par contre, la réactivité IgE est abolie et il y a une diminution majeure de la dégranulation des basophiles et de la réaction cutanée de type I.
- Le pré-traitement de souris avec Api m(1/2) supprime significativement le développement d’une sensibilisation IgE aussi bien que la formation d’autres iso types d’anticorps après immunisation avec l’allergène natif.
– Conclusion :
- Cette nouvelle fusion protéique de 2 allergènes majeurs shunte la liaison IgE et la fixation aux récepteurs IgE de type I des mastocytes et des basophiles,
- et protège du développement d’IgE spécifique.
Dans ce travail les auteurs ont testé chez la souris un nouvel allergène pour désensibiliser lors d’allergie au venin d’abeille.
Cet allergène résulte de l’expression par génie génétique de la fusion des gènes de 2 allergène majeurs. Cette protéine entraîne une désensibilisation efficace sans provoquer de réactions IgE.
Ce travail fondamental ouvre une nouvelle perspective thérapeutique pour traiter l’allergie au venin d’abeille mais également d’autres hyménoptères et pourquoi pas pour les pneumallergènes et les trophallergènes.
Les auteurs ont fusionné les gènes codant pour 2 allergènes majeurs du venin d’abeille. La nouvelle protéine ainsi exprimée par génie génétique a des propriétés très intéressantes.
En effet ce nouvel allergène conserve une bonne action sur les cellules T avec production de cytokines, mais n’a plus de capacité de liaison avec les IgE sériques ou mastocytaires ni avec les IgE membranaires de lymphocytes B.
Il n’y a donc pas de risque de réaction immédiate lors de la désensibilisation qui par contre reste très efficace.
Bien entendu il faut attendre d’autres travaux de confirmation et surtout savoir si ces résultats sont transposables à l’humain.
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