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Corticoïde inhalé à dose forte et dégressive contre dose faible et constante : qui l’emporte ?
dimanche 20 février 2005, par
Le traitement de l’asthme repose sur les corticoïdes inhalés. L’objectif à atteindre est d’arriver à la plus petite dose efficace. Quelle est la meilleure méthode ? Cette étude compare, dans l’asthme léger à modéré, les résultats d’un traitement par fluticasone à dose décroissante à ceux du même médicament à dose constante.
Comparaison du traitement de l’asthme par fluticasone inhalée à dose décroissante et à dose fixe : Antonio Foresi, MD ; Berardino Mastropasqua, MD ; Alfredo Chetta, MD, FCCP ; Raffaele D’Ippolito, MD ; Renato Testi, MD ; Dario Olivieri, MD, FCCP and Andrea Pelucchi, MD
* From the Respiratory Pathophysiology Unit (Drs. Foresi, Mastropasqua, and Pelucchi), Sesto San Giovanni Hospital, Sesto San Giovanni ; Department of Clinical Sciences (Drs. Chetta, D’Ippolito, and Olivieri), Section of Respiratory Diseases, University of Parma, Parma ; and Research & Development Unit (Dr. Testi), Glaxo-Smith-Kline, Verona, Italy.
dans Chest. 2005 ;127:117-124
– Contexte :
- Le traitement de l’asthme par corticoïdes inhalés (CSI) est efficace même lorsqu’il est administré à faible dose.
- Une fois l’asthme contrôlé, les recommandations actuelles préconisent de réduire la dose de CSI à la plus petite dose efficace.
- Quoique la stratégie de décroissance la plus appropriée n’ait pas encore été définie, la quantification des éosinophiles dans l’expectoration et la mesure de l’hyperréactivité bronchique (HRB) sont bien sûr des indicateurs du contrôle de l’asthme.
– Objectifs :
- Comparer l’efficacité d’une stratégie thérapeutique décroissante à celle utilisant une dose fixe dans le contrôle de l’HRB à la méthacholine et de l’inflammation éosinophilique chez des patients ayant un asthme léger à modéré.
– Méthodes :
- Nous avons mené une étude en double-aveugle randomisée pour comparer l’effet de l’administration pendant 6 semaines puis 8 semaines
- de propionate de fluticasone (PF) inhalé à la dose de 1000 µg/j réduite ensuite à 200 µg/j (groupe 1 ; n = 18)
- à une dose fixe de 200 µg/j (groupe 2 ; n = 17)
- sur la dose de méthacholine provoquant une chute de 20% du VEMS (PD20) et sur les éosinophiles dans l’expectoration chez 35 patients.
- La persistance de l’efficacité a été également étudiée après 8 semaines de traitement subséquent par placebo.
– Résultats :
- La PD20 a augmenté remarquablement dans les 2 stratégies thérapeutiques mais les différences entre les groupes n’étaient pas significatives.
- Les éosinophiles dans l’expectoration (valeurs moyennes, pourcentage) au départ et après chaque période de traitement n’étaient pas différents (groupe 1, 16.4, 1.0 et 2.7% respectivement ; groupe 2, 16.7, 2.8 et 2.8% respectivement).
- Les pourcentages de patients chez qui l’éosinophilie dans l’expectoration s’est normalisée (≤ 3%) étaient les suivants : groupe 1, 69% et 60% ; groupe 2, 50% et 57%.
- Après le traitement par placebo, les éosinophiles dans l’expectoration étaient encore « normalisés » chez environ un tiers des patients.
– Conclusion :
- Les stratégies de décroissance des doses ou d’administration de dose fixe de dipropionate de fluticasone ont amélioré au même degré la PD20 et l’éosinophilie dans l’expectoration.
- L’effet sur l’éosinophilie dans l’expectoration a persisté plus longtemps que celui sur la méthacholine.
Deux stratégies ont été comparées chez des asthmatiques légers à modérés :
- la première utilisait la fluticasone à une dose de 1000 µg/j pendant 6 semaines suivie d’une baisse à 200 µg/j pendant les 8 semaines suivantes.
- La seconde consistait en une prescription d’une dose fixe de 200µg/j de fluticasone pendant la même période de 6 puis 8 semaines.
L’étude se terminait par la prise d’un placebo pendant 8 semaines supplémentaires.
Ont été étudiés la PD 20 lors d’un test de provocation à la méthacholine ainsi que la numération des éosinophiles dans l’expectoration.
Les résultats ont été semblables pour les deux schémas thérapeutiques : amélioration de la PD20 et des éosinophiles. Cette amélioration a été de plus longue durée sur les éosinophiles que sur le test à la méthacholine lors de la prise du placebo.
C’est un sujet intéressant et quotidien. Il manque certainement l’évaluation clinique des patients.
Il me semble qu’on cherche à obtenir un soulagement rapide, ce qui peut justifier l’utilisation de fortes doses au départ. Les patients étaient-ils améliorés plus rapidement avec une dose élevée ou non ?
On peut regretter également le petit nombre de patients de cette étude (18 et 17) pour une population concernée pourtant très vaste...
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