Dermatite atopique : travail de pro...biotique ?

mercredi 9 mars 2005 par Dr Geneviève DEMONET2752 visites

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Dermatite atopique : travail de pro...biotique ?

Dermatite atopique : travail de pro...biotique ?

mercredi 9 mars 2005, par Dr Geneviève DEMONET

Les probiotiques sont à la mode : simple annonce marketing ou efficacité réelle ? Une équipe finlandaise a comparé l’effet de la supplémentation en probiotiques sur l’évolution du SCORAD chez 230 nourrissons présentant une dermatite atopique avec ou sans allergie au lait de vache.

Les probiotiques dans le traitement du syndrome d’eczéma/dermatite atopique chez le nourrisson : un essai contrôlé en double aveugle contre placebo : M. Viljanen1, E. Savilahti2, T. Haahtela1, K. Juntunen-Backman1, R. Korpela3,4, T. Poussa5, T. Tuure3, M. Kuitunen1

1The Skin and Allergy Hospital, University of Helsinki, Helsinki ; 2The Hospital for Children and Adolescents, University of Helsinki, Helsinki ; 3Valio Research and Development, Helsinki ; 4Institute of Biomedicine, Pharmacology, University of Helsinki, Helsinki ; 5STAT-Consulting, Tampere, Finland

dans Allergy 60 (4), 494-500

 Contexte :

  • Les bactéries probiotiques sont supposées réduire les symptômes du syndrome d’eczéma/dermatite atopique (SDA) chez les enfants présentant une allergie alimentaire.
  • Notre but était la recherche d’un éventuel effet bénéfique des probiotiques sur le SDA.

 Méthodes :

  • Le suivi de la sévérité du SDA à l’aide du Score de Sévérité de la Dermatite Atopique (SCORAD) a été mené chez 230 nourrissons chez qui une allergie au lait de vache a été suspectée et qui ont reçu, en suivant une procédure randomisée en double aveugle, en même temps qu’un régime d’éviction et un traitement cutané, du lactobacillus GG (LGG), un mélange de quatre probiotiques ou bien un placebo pendant 4 semaines.
  • Quatre semaines après le traitement, l’allergie au lait de vache a été prouvée par un test de provocation au lait de vache en double aveugle et contre placebo chez 120 nourrissons.

 Résultats :

  • Dans le groupe entier, la moyenne du SCORAD (qui était au départ de 32,5) a décru de 65% mais il n’y a pas eu de différence entre les différents groupes de traitement immédiatement ni 4 semaines après le traitement.
  • Aucune différence n’a été observée non plus chez les enfants porteurs d’une allergie au lait de vache.
  • Cependant, chez les enfants ayant une sensibilisation IgE-dépendante, le groupe LGG a montré une réduction plus importante du SCORAD que celle du groupe placebo, -26,1 vs -19,8 (P = 0.036) entre le score de base et celui obtenu 4 semaines après le traitement.
  • L’exclusion des enfants ayant reçu des antibiotiques durant l’étude a accentué ce résultat parmi le sous-groupe ayant une sensibilisation IgE.

 Conclusion :

  • Le traitement par LGG peut améliorer les symptômes du SDA chez les nourrissons ayant une sensibilisation IgE mais non chez les nourrissons n’ayant pas de sensibilisation IgE.

Plusieurs études ont déjà été menées sur l’efficacité des probiotiques dans la dermatite atopique et l’allergie alimentaire avec des résultats controversés.
Les auteurs finlandais de cet article reprennent les résultats cliniques d’une étude déjà publiée récemment dans Pediatric Allergy and Immunology.

Un total de 230 nourrissons ayant une dermatite atopique et chez qui une allergie au lait de vache est suspectée a reçu pendant 4 semaines :

  • soit du lactobacillus LGG,
  • soit un mélange de 4 probiotiques,
  • soit un placebo.

Tous les enfants ont par ailleurs suivi un régime d’exclusion du lait de vache et ont reçu un traitement cutané.

Au terme des 4 semaines, un TPO contre placebo a été effectué et a permis de faire le diagnostic d’allergie au lait de vache chez 120 nourrissons.

L’évolution de la dermatite atopique a été suivie à l’aide du SCORAD.

Tous les patients voient une diminution du SCORAD de 65% qu’ils aient reçu des probiotiques ou du placebo. Il n’y a pas non plus de différence chez les enfants allergiques au lait de vache.

La seule amélioration significative a été notée chez les enfants ayant une allergie IgE-médiée.

Les auteurs concluent donc que les probiotiques sont efficaces seulement chez les enfants ayant une allergie IgE-médiée.

On peut cependant noter que la cause la plus vraisemblable de l’amélioration de ces enfants réside dans le traitement symptomatique appliqué à tous, avec ou sans probiotiques.

Cette étude va cependant dans le sens de plusieurs autres travaux mettant en évidence une certaine efficacité des probiotiques chez les enfants ayant une allergie IgE-médiée.

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