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Dis-moi où tu vis et je te dirais si tu es allergique...
mercredi 30 mars 2005, par
Une équipe suédoise a étudié le risque de survenue de pathologie respiratoire et d’allergie chez des enfants de 12 ans en fonction des caractéristiques de leur lieu d’habitation. La présence d’acariens, d’allergènes de chat et de chien, l’humidité et la température intérieure ont été particulièrement vérifiées.
Les caractéristiques des bâtiments affectent le risque de développement de l’allergie : Bill Hesselmar1, Birgitta Åberg1, Bo Eriksson2, Bengt Björkstén3 and Nils Åberg1
1Sahlgrenska Academy of Göteborg University, Göteborg, 2Nordic School of Public Health, Göteborg, 3Institute of Environmental Medicine, Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden
dans Pediatric Allergy and Immunology 16 (2), 126-131
Habiter un bâtiment humide augmente le risque d’infestation par les acariens de poussière de maison dans les zones à climat tempéré et peut être associé avec un risque accru de maladie allergique.
Le but de cette étude était d’évaluer de possibles relations entre les taux d’allergène dans la poussière de maison, les caractéristiques des bâtiments d’habitation et les maladies allergiques chez l’enfant.
Un sous-échantillon d’enfants de 12 ans, ayant eu la même adresse en 1991 et 1996, a été sélectionné à partir d’un échantillon de population d’enfants de la région de Göteborg.
Des inspecteurs de la santé ont examiné les résidences de l’ensemble des 109 enfants et ont noté différentes caractéristiques du bâtiment en particulier l’humidité et la température intérieure.
Des échantillons de poussière ont été prélevés dans le lit des enfants en vue d’une recherche d’acariens de poussière de maison et dans le salon en vue d’une recherche d’allergènes de chat et de chien.
L’état actuel de santé était évalué par des questionnaires, des interrogatoires et des prick-tests cutanés.
Des allergènes de chat et de chien ont été retrouvés dans toutes les maisons, même lorsqu’il n’y avait pas d’animal au domicile.
Les allergènes des acariens de poussière de maison ont été retrouvés dans 60% des maisons mais seulement 6 d’entre elles avaient des taux excédant 2 µg/g de poussière.
Une forte association a été trouvée entre l’infestation par les acariens de poussière de maison et les sifflements mais pas avec une sensibilisation spécifique aux acariens.
Le type de bâtiment (maisons comparées aux appartements), le système de ventilation et la présence d’un sous-sol se sont avérés avoir des implications majeures sur les symptômes respiratoires, l’atopie et l’infestation par les acariens de poussière de maison.
Nous pouvons conclure que les allergènes de chat et de chien ont été trouvés dans toutes les habitations et qu’une forte association a été mise en évidence entre l’infestation par les acariens de poussière de maison et l’environnement intérieur.
La construction des habitations affectait à la fois la morbidité respiratoire et la sensibilisation de façon indépendante, suggérant non seulement une aggravation des symptômes mais également une relation de cause à effet avec le développement de la maladie.
Cette étude a été menée chez 109 enfants de 12 ans ayant vécu au même endroit pendant au moins 5 ans.
La présence d’allergènes de chat et de chien a été retrouvée dans toutes les habitations même parmi les familles qui n’avaient pas d’animal, ce qui vaut probablement la peine d’être souligné.
Les acariens ont été présents dans 60% des cas avec seulement 6 cas d’infestation importante.
Les auteurs concluent que le type d’habitat a une responsabilité dans l’apparition de symptômes respiratoires et de sensibilisations chez les enfants.
Le rôle des allergènes est abondamment évoqué et est bien sûr très important, le rôle des polluants intérieurs est probablement non moins négligeable même s’il est moins souvent abordé...
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