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Asthme : quand tu nous tiens !
mercredi 13 avril 2005, par
Les auteurs ont suivi jusqu’à 26 ans des asthmatiques, à partir de l’âge de 9 ans, qui étaient tous en rémission à 18 ans. Leur but était de trouver des facteurs prédictifs à la rechute de l’asthme à 26 ans, en particulier pour l’orientation professionnelle.
Asthme en rémission, la rechute chez l ‘adulte jeune peut-elle être prévisible à 18 ans ? : D. Robin Taylor, MD ; Jan O. Cowan ; Justina M. Greene ; Andrew R. Willan, MSc and Malcolm R. Sears, MB
* From the Department of Medical and Surgical Sciences (Dr. Taylor and Ms. Cowan), Dunedin School of Medicine, University of Otago, Dunedin, New Zealand ; Firestone Institute for Respiratory Health (Ms. Greene), McMaster University and St. Joseph’s Healthcare, Hamilton, ON, Canada ; and Hospital for Sick Children (Mr. Willan and Dr. Sears), University of Toronto, Toronto, ON, Canada.
dans Chest. 2005 ;127:845-850.
– Objectifs de l’étude
- déterminer la fréquence des rechutes d’asthme chez des adultes jeunes en rémission à l’âge de 18 ans, sur une période de suivi de 8 ans, et identifier les marqueurs pronostiques possibles de la rechute.
– Modèle de l’étude
- étude longitudinale de cohorte de naissance ( n = 1.037) de sujets nés en Nouvelle Zélande en 1972 et 1973.
– Lieu de l’étude
- clinique de recherche de l’hôpital universitaire.
– Protocole de l’étude
- les sujets participant à l’étude ont été suivis à 9, 11, 13, 15, 18, 21, et 26 ans par :
- un interrogatoire respiratoire (à tous les âges)
- une spirométrie (à tous les âges)
- la réponse aux bronchodilatateurs (à 18 et à 26 ans)
- un test à la méthacholine ( à 9, 11, 13, 15 et 21 ans )
- des tests allergologiques par prick (à 13 et 21 ans).
– Résultats de l’étude
- environ un tiers des sujets de l’étude ( 35 %) en rémission de leur asthme à 18 ans rechutent entre 21 et 26 ans.
- l’atopie et un rapport VEMS / CVF plus bas à 18 ans, étaient des facteurs pronostiques indépendants et significatifs de la rechute dans les analyses de régression logistique multiples.
- une réponse accrue à la méthacholine (dose de provocation < 8 mg/ml) ou au bronchodilatateur (amélioration du VEMS > ou = à 10 %) à 21 ans était plus fréquente chez ceux qui ont rechuté.
- cependant, les valeurs prédictives positive et négative d’un test antérieur positif à la méthacholine à l’âge de 15 ans étaient faibles.
- l’asthme après la rechute était plutôt modéré (VEMS moyen 97.1 % de la théorique).
- au total 9 % des sujets de l’étude qui n‘avaient jamais eu ni asthme ni wheezing jusqu’à l’âge de18 ans, ont développé un asthme à 26 ans.
– Conclusions de l’étude
- les rechutes ultérieures d’un asthme diagnostiqué antérieurement et en rémission à 18 ans, surviennent chez un jeune adulte sur trois.
- ces rechutes ne sont pas faciles à prévoir, particulièrement par les mesures de la réponse des voies aériennes.
- une histoire d’asthme actuellement en rémission ne doit pas être préjudiciable dans les opportunités de travail des adultes jeunes.
Le résultat principal de cette étude est le nombre de patients en rémission qui rechutent dans les 8 ans après leur rémission, ils représentent 1/3 des effectifs. Donc 2/3 ne rechutent pas, l’asthme est donc alors considéré comme guéri.
Les autres données que l’on peut en extraire sont le peu de fiabilité des données de la réponse bronchique aux agents chimiques (méthacholine et bronchodilatateurs) dans le pronostic des rechutes.
On notera également que les atopiques ont plus de risques de rechuter.
Tout ceci amène à ne pas avoir d’attitude restrictive sur le plan des risques professionnels dans la recherche d’un emploi chez des jeunes adultes en rémission de leur asthme.
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