Faut il doper les asthmes difficiles avec des corticoïdes retards ?

dimanche 17 avril 2005 par Dr Clément FOURNIER3509 visites

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Faut il doper les asthmes difficiles avec des corticoïdes retards ?

Faut il doper les asthmes difficiles avec des corticoïdes retards ?

dimanche 17 avril 2005, par Dr Clément FOURNIER

Une des grandes difficultés de la prise en charge des asthmatiques reste celle de la compliance au traitement de fond. Les auteurs ont étudié l’intérêt d’un traitement par Kénacort en intra-musculaire chez des enfants avec asthme difficile.

Injection intramusculaire de triamcinolone dans l’asthme difficile : Jayachandran R. Panickar, MRCPCH, Priti Kenia, MRCPCH, Michael Silverman, FRCPCH, Jonathan Grigg, FRCPCH *

Leicester Children’s Asthma Centre, Department of Child Health, University of Leicester, Leicester, UK

dans Pediatric Pulmonology
Volume 39, Issue 5 , Pages 421 - 425

Nous avons traité un groupe d’enfants sélectionnés sur la présence d’un asthme difficile par injections intra-musculaires (IM) d’acétonide de triamcinolone (Kénacort retard ©).

Cette étude analysait rétrospectivement pendant 3 périodes différentes les marqueurs de l’asthme sévère chez les enfants recevant une dose mensuelle ou plus :

  • phase 1 = 3 mois avant la première injection (phase pré-thérapeutique)
  • phase 2 = de la première injection jusqu’à un mois après la dernière (phase thérapeutique)
  • phase 3 = 3 mois après la fin de la phase 2 (phase post-thérapeutique)

Les marqueurs de sévérité durant les phases thérapeutique et post-thérapeutique étaient comparés à la phase pré-thérapeutique par tests t appariés.

 5 enfants (5-13 ans) ont reçu une dose unique et 8 enfants (12-15 ans) des doses multiples.

  • Les injections multiples de triamcinolone (n = 3-5) étaient associées à une chute du nombre d’exacerbations (p<0.01) et des admissions à l’hôpital pendant les deux phases thérapeutique et post-thérapeutique.
  • Une injection unique réduisait les exacerbations (p<0.05, phase thérapeutique vs pré-thérapeutique), mais pas les admissions à l’hôpital.

 Nous en concluons que l’injection intra-musculaire de triamcinolone est un traitement à court terme utile dans l’asthme difficile.
 Il reste peu clair de savoir si cette efficacité est due à une meilleure compliance ou à un effet anti-inflammatoire supérieur aux corticostéroides oraux.


Cette étude confirme l’efficacité des injections intra-musculaires de Kénacort dans l’asthme. Elle ne s’intéresse qu’à des enfants en situation d’asthme difficile. Elle ne précise pas s’il s’agissait d’un traitement exclusif.

Restons simples = bien que je ne m’occupe pas d’asthmes difficiles chez des enfants, il me semble que l’utilisation de corticoides retard en IM présente à moyen et long terme un mauvais rapport bénéfices / risques.

Ce d’autant plus que l’alternative thérapeutique représentée par les corticoides inhalés et des cures courtes par voie orale si nécessaire présente un excellent profil de tolérance et d’efficacité.

Ajoutons que l’on peut envisager également d’autres traitements (surtout chez l’adulte) = anti-IgE, méthotrexate.

A mon sens, ce type de traitement ne doit pas être recommandé.

Seules certaines situations spécifiques et exceptionnelles peuvent amener à le prescrire ponctuellement si la maladie asthmatique reste déséquilibrée malgré un traitement « classique » optimal =

  • Etudiant stressé passant des examens difficiles
  • Doute sur la compliance au traitement : test thérapeutique avant d’envisager une alternative thérapeutique

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