Corticoïdes inhalés : la posologie doit être adaptée au degré de gravité de l’asthme.

dimanche 24 mars 2002 par Dr Alain Thillay3969 visites

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Corticoïdes inhalés : la posologie doit être adaptée au degré de gravité de l’asthme.

Corticoïdes inhalés : la posologie doit être adaptée au degré de gravité de l’asthme.

dimanche 24 mars 2002, par Dr Alain Thillay

Ces auteurs américains et canadiens ont cherché à déterminer la dose optimale de corticoïde inhalé donnant le meilleur résultat avec le minimum d’effet systémique dans l’asthme persistant modéré. Ils déterminent les variables qui évaluent l’efficacité et une variable de l’effet systémique, la cortisolémie nocturne.

Variables significatives de la réponse aux corticoïdes inhalés dans l’asthme persistant modéré.

Un modèle clinique est indispensable pour évaluer l’efficacité des corticoïdes inhalés.
OBJECTIF. Le but de cette étude est d’établir le rapport entre le bénéfice relatif et les effets systémiques en fonction de la dose réponse de 2 corticostéroïdes inhalés (CSI).
METHODES. Il s’agit d’une étude multicentrique, ouverte, parallèle d’une durée de 24 semaines vérifiant le rapport bénéfice/risque de 2 CSI dans l’asthme persistant. Le bénéfice est estimé par l’amélioration du VEMS et du test de provocation à la méthacholine (PC20) ; le risque est estimé par la baisse du cortisol plasmatique nocturne.
Trente sujets sont randomisés soit dans le groupe beclomethasone dipropionate (BDP) 168, 672 et 1344 µg/jour (n=15), soit dans le groupe fluticasone propionate (FP) 88, 352 et 704 µg/jour (n=15), les deux administrés par un aérosol-doseur dans une chambre d’inhalation, en 3 séquences de 6 semaines ; tout cela était suivi par 3 semaines de FP en inhalateur à poudre 2000 µg/jour.
RESULTATS. Le VEMS maximum se voit pour la dose basse de FP en aérosol-doseur et la dose moyenne du BDP en aérosol-doseur et n’est pas plus amélioré sous FP-poudre. L’amélioration presque maximale du test à la methacholine (PC20) est constaté avec la dose basse de FP en aérosol et la dose moyenne de BDP aérosol. BDP et FP en aérosol entraînent une inhibition dose-dépendante du taux de cortisol nocturne.
La réponse aux CSI est très variable parmi les sujets. Les bons répondeurs, augmentation du VEMS de 15 %, comparativement aux mauvais répondeurs qui n’enregistrent qu’une augmentation de 5 %, sont retrouvés avant traitement avec un haut taux de NO expiré, une grande réversibilité après bronchodilatateur et un Tiffeneau bas. Une excellente amélioration du PC20, en contraste à une amélioration faible de ce PC20, est démontrée chez les sujets présentant une forte concentration d’éosinophiles dans les crachats et ayant un asthme d’apparition tardive.
CONCLUSIONS. Dans la population étudiée, on observe des meilleurs effets sur le VEMS et le PC20 avec les doses basses et moyennes pour les 2 CSI. Les fortes doses de CSI n’augmentent pas significativement les critères d’efficacité évalués, mais augmentent l’effet systémique, inhibition de la sécrétion nocturne de cortisol. Chez les sujets, on note les mêmes réponses significatives des différentes variables pour les deux CSI. Il est possible que des doses plus importantes de CSI soient nécessaires pour équilibrer des patients souffrant d’asthme sévère ou pour atteindre des buts thérapeutiques non évalués dans cette étude, tels la prévention des exacerbations asthmatiques.


Une pierre de plus à l’édifice du juste traitement, il faut adapter la corticothérapie inhalée à la gravité de l’asthme. Ici, dans l’asthme persistant modéré les doses basses et moyennes de CSI sont suffisamment efficaces et respectent l’axe hypothalamo-hypophysaire.

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