Accueil du site > Maladies > Asthme > J’ai de l’asthme docteur ! C’est vos « brûlants » !!

J’ai de l’asthme docteur ! C’est vos « brûlants » !!
dimanche 24 avril 2005, par
Cette étude analyse le lien entre asthme difficile et reflux gastro-oesophagien à la fois en terme de symptômes évocateurs mais aussi de reflux prouvé par ph-métrie. Elle s’intéresse également aux effets du traitement du reflux sur l’évolution de l’asthme.
Prévalence du reflux gastro-oesophagien dans l’asthme difficile. Relations avec l’évolution de l’asthme. : Julian J. Leggett, MRCP ; Brian T. Johnston, MD ; Moyra Mills ; Jackie Gamble, BSc (Hons) and Liam G. Heaney, MD
* From Regional Respiratory Centre (Drs. Leggett and Heaney, and Mr. Gamble), Belfast City Hospital ; and Esophageal Laboratory (Dr. Johnston and Ms. Mills), Royal Group Hospitals, Belfast, UK.
dans Chest. 2005 ;127:1227-1231
– Objectifs de l’étude :
- Déterminer la prévalence du reflux gastro-oesophagien (RGO) - à la fois sur la présence de symptômes et une mise en évidence objective - en réalisant une ph-métrie à sonde oesophagienne double sur 24 heures dans l’asthme difficile.
- Déterminer l’impact de la présence d’un RGO et de son traitement sur l’évolution de l’asthme
– Méthodes :
- Dans le cadre d’un protocole d’évaluation systématique, 68 patients avec asthme difficile et symptômes cliniques bénéficiaient d’une ph-métrie oesophagienne à sonde double en ambulatoire.
– Résultats :
- Les données de la ph-métrie étaient exploitables chez 52 patients avec asthme difficile (76%).
- La prévalence de symptômes de RGO associés à l’asthme était de 75% (39 patients sur 52 ; intervalle de confiance 95% à 63-84,7%)
- La prévalence d’un RGO prouvé par un profil de ph anormal au niveau de la sonde oesophagienne distale était de 55% (29 patients sur 52 ; intervalle de confiance 95% à 40-69%)
- La prévalence d’un RGO au niveau de la sonde proximale était de 34,6% (18 patients sur 52 ; intervalle de confiance 95% à 23,6-51%)
- La prévalence du RGO était la même qu’il s’agisse de sujets asthmatiques répondant au traitement ou de sujets difficiles à contrôler (résistant au traitement).
- Un RGO asymptomatique était présent chez 9,6% des patients (5 sur 52) ; 16 % des épisodes de toux étaient corrélés aux reflux acides.
– Conclusion :
- Dans l’asthme difficile à contrôler, le RGO est fréquent, mais son identification et son traitement ne semblent pas permettre une amélioration du contrôle de l’asthme dans cette population.
Cette étude réaffirme le lien qui existe entre asthme difficile et reflux gastro-oesophagien. Mais si ce lien existe, le traitement du reflux ne permettrait pas d’obtenir forcément l’amélioration de la maladie asthmatique.
J’avoue que j’ai du mal à être d’accord avec cette conclusion, d’autres études ont largement montré le bénéfice du traitement d’un RGO en cas d’asthme (Kiljander et coll. Gastroesophageal reflux in asthmatics : a double-blind, placebo-controlled crossover study with omeprazole. Chest 1999 ; Harding et coll. Asthma and gastroesophageal reflux : acid suppressive therapy improves asthma outcome. Am J Med 1996). Je vous encourage d’ailleurs à lire dans le même numéro de CHEST, l’article de Subin Jain qui fait bien le point sur ce qui a déjà été dit dans la littérature sur le sujet
Dans l’étude présentée, il n’y avait pas de groupe contrôle avec RGO non traité, les conclusions doivent donc être « mesurées ».
Je pense donc qu’il convient de garder en tête le message qu’un RGO aggrave un asthme et qu’il faut le traiter médicalement, voire chirurgicalement si nécessaire.
Recevez les actualités chaque mois