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Sensibilisation et vieux matelas...
dimanche 15 mai 2005, par
La relation entre l’exposition allergénique et la survenue de sensibilisation et d’asthme a fait l’objet de multiples travaux, avec des résultats parfois contradictoires. Une équipe néerlandaise a mené une étude prospective sur 1127 enfants à la naissance, en tenant compte de la présence ou non d’une mère atopique.
Exposition allergénique dans l’enfance et développement de sensibilisation, de sifflements et d’asthme à 4 ans : Jessica E. Brussee, MSc a b
Henriette A. Smit, PhD a b *
Robert T. van Strien, PhD c
Karen Corver, MD d
Marjan Kerkhof, MD, PhD e
Alet H. Wijga, PhD a
Dirkje Postma, MD, PhD g
Jorrit Gerritsen, MD, PhD h
Diederick E. Grobbee, MD, PhD b
Bert Brunekreef, PhD i
# aFrom the Center for Prevention and Health Services Research, National Institute for Public Health and the Environment, Bilthoven
# bJulius Center for Health Sciences and Primary Care, Utrecht University Medical Center, Utrecht
# cInstitute for Occupational and Environmental Medicine, Ludwig-Maximilians-University, Munich
# dDepartment of Pediatrics, Division of Respiratory Medicine, Erasmus MC-Sophia, Rotterdam
# eDepartment of Epidemiology and Statistics, University of Groningen, Groningen
# fDepartment of Immunopathology, Sanquin Research at CLB, Amsterdam
# gDepartment of Pulmonology, University Hospital Groningen, Groningen
# hDepartment of Paediatric Respiratory Medicine, University Hospital Groningen, Groningen
# iInstitute for Risk Assessment Sciences, Utrecht University, Utrecht
dans JACI May 2005 • Volume 115 • Number 5
– Contexte :
- La relation entre l’exposition aux acariens et aux allergènes d’animaux domestiques dans l’enfance et le développement secondaire d’une sensibilisation et d’un asthme est complexe.
– Objectif :
- Nous avons étudié de façon prospective l’effet de l’exposition allergénique à l’âge de 3 mois sur le développement d’une sensibilisation, de sifflements et d’asthme (diagnostic porté par un médecin) dans les 4 premières années de vie dans une cohorte de naissance d’enfants avec ou sans mère atopique.
– Méthodes :
- Les enfants ont été inclus dans l’étude Prévention et Incidence de l’Asthme et de l’Allergie aux Acariens.
- L’exposition allergénique a été évaluée à l’âge de 3 ans par recueil d’échantillons de poussière sur le matelas.
- Le dosage des IgE spécifiques des allergènes respiratoires a été effectué à l’âge de 4 ans et l’information sur la présence de sifflements ou de diagnostic médical d’asthme a été recueillie à l’aide de questionnaires annuels.
– Résultats :
- L’exposition aux allergènes d’acariens et de chat était associée avec un risque plus élevé de sensibilisation aux acariens de poussière de maison et au chat respectivement à l’âge de 4 ans.
- Des associations à la limite de la significativité ont été mises en évidence entre l’exposition à l’allergène de chat et des sifflements persistants dans la population totale étudiée et entre l’exposition à l’allergène de chien et des sifflements persistants chez les enfants ayant une mère non atopique.
- Chez les enfants ayant une mère atopique, quelques éléments sont en faveur d’une association positive entre l’exposition aux allergènes d’acariens et l’asthme (diagnostique porté par un médecin).
– Conclusion :
- L’exposition précoce aux allergènes d’acariens de poussière de maison et de chat pourrait conduire à une sensibilisation et, dans le cas de l’exposition à l’allergène de chat, à des sifflements persistants.
- L’exposition précoce aux allergènes d’acariens et de chien pourrait conduire à un asthme et à des sifflements persistants mais seulement dans des sous-groupes définis par l’atopie maternelle.
4146 enfants ont été enrôlés à la naissance dans une étude prospective par l’intermédiaire de 3 centres différents aux Pays-Bas.
Le statut atopique de la mère a été déterminé par l’intermédiaire d’un questionnaire pendant la grossesse.
Dans un second temps, 1127 enfants ont été sélectionnés (464 avaient une mère atopique et 663 une mère non atopique).
On a recueilli de la poussière du matelas de l’enfant pour quantifier les allergènes d’acariens, de chat et de chien à l’âge de 3 mois (en supposant qu’à cet âge-là, le bébé passe la plupart de son temps au lit...).
Les IgE spécifiques des pneumallergènes ont été dosées à l’âge de 4 ans.
L’exposition aux allergènes d’acariens et de chat était associée avec un risque augmenté de sensibilisation spécifique aux acariens de poussière de maison et de chat à l’âge de 4 ans.
La relation entre l’exposition allergénique et le développement de symptômes était, par contre, moins évidente avec des particularités en fonction du statut atopique ou non de la mère.
En lisant l’article dans sa totalité, on remarque quelques faits intéressants en dehors de ceux déjà mentionnés :
- une forte proportion d’enfants n’avait pas d’allergènes détectables dans la poussière de leur matelas, pour la bonne raison que le matelas était souvent neuf à la naissance. On peut se demander bien sûr si quelques mois plus tard, des allergènes n’auraient pas été retrouvés ...
- les hollandais n’ont pas beaucoup de chiens : seulement 16% des enfants avaient un chien à la maison, ce qui explique certainement le faible taux d’allergènes de chien retrouvé dans la poussière.
- en dehors du chat, la relation entre la survenue d’une sensibilisation et l’état atopique de la mère n’a pas été significative.
- la cohorte va probablement être suivie plus longtemps, on aura d’autres résultats ultérieurement...
L’asthme et l’allergie sont multifactoriels.
Les études épidémiologiques sont très complètes. Cependant, leurs résultats sont souvent publiés par petits morceaux en s’attachant à un seul facteur de risque. Une vue d’ensemble serait utile de temps en temps...
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