Accueil du site > Maladies > Asthme > Où l’on me conforte dans mon opinion : le sport nuit gravement à la santé !

Où l’on me conforte dans mon opinion : le sport nuit gravement à la santé !
vendredi 8 juillet 2005, par
Plusieurs études ont montré une augmentation de la prévalence de l’asthme chez les sportifs de haut niveau. Une équipe grenobloise a évalué l’HRB chez 39 athlètes d’endurance en association avec l’inflammation bronchique et la réduction des débits aériens pendant l’effort.
Hyperréactivité bronchique, inflammation des voies aériennes et limitation des débits aériens chez les athlètes d’endurance : Samuel Vergès, PhD ; Gilles Devouassoux, MD, PhD ; Patrice Flore, PhD ; Eliane Rossini, CRA ; Michèle Fior-Gozlan, MD ; Patrick Levy, MD, PhD and Bernard Wuyam, MD, PhD
* From the HP2 Laboratory (Drs. Vergès, Flore, Rossini, Levy, and Wuyam), Department of Medicine, Departments of Respiratory Diseases (Dr. Devouassoux) and Cytology (Dr. Fior-Gozlan), and Exercise and Lung Function Laboratory (Drs. Levy and Wuyam), CHU Grenoble, Joseph Fourier University, Grenoble, France.
dans Chest. 2005 ;127:1935-1941
– Contexte :
- Alors qu’on a rapporté une prévalence élevée d’anomalies bronchiques chez les athlètes d’endurance, les mécanismes sous-jacents et les conséquences en découlant pendant l’exercice ne sont pas encore clairs.
– Objectifs de l’étude :
- Le but de cette étude était d’évaluer :
- (1) la réponse bronchique à la métacholine et à l’exercice ;
- (2) l’inflammation des voies aériennes ;
- (3) la limitation des débits aériens durant l’effort intense chez les athlètes d’endurance avec symptômes respiratoires.
– Type d’étude :
- Etude transversale observationnelle.
– Lieu de déroulement :
- Laboratoire de la fonction respiratoire et de l’exercice dans un hôpital universitaire.
– Patients et mesures :
- Trente-neuf athlètes d’endurance et 13 sujets contrôles sédentaires ont été explorés en ce qui concerne :
- (1) les symptômes respiratoires rapportés par le sujet ;
- (2) l’hyperréactivité bronchique (HRB) à la métacholine et à l’exercice ;
- (3) la limitation des débits aériens durant l’exercice intense et
- (4) l’inflammation bronchique en utilisant l’expectoration provoquée et la mesure de l’oxyde nitrique exhalé (NO).
– Résultats :
- Quinze athlètes (38%) avaient une HRB à la métacholine et/ou à l’exercice en association avec
- * une éosinophlie bronchique (moyenne [± DS] du compte éosinophile, 4.1 ± 8.5% vs 0.3 ±0.9% vs 0%, respectivement),
- * des concentrations de NO plus élevées (19 ± 10 vs 14 ± 4 vs 13 ± 4 parties par billions, respectivement),
- * une prévalence de l’atopie plus élevée
- * et plus de symptômes induits par l’exercice comparativement aux athlètes n’ayant pas d’hyperréactivité et aux sujets contrôles (p < 0.05).
- De plus, la limitation des débits aériens durant l’exercice intense a été observée chez huit athlètes parmi lesquels cinq avaient une HRB.
- Les athlètes ayant une limitation de débit aérien rapportaient plus de symptômes et avaient un VEMS, un rapport VEMS/CV et un débit expiratoire maximal médian de 14%, 9% et 29% respectivement plus bas comparativement aux athlètes n’ayant pas de limitation.
– Conclusion :
- L’HRB chez les athlètes d’endurance était associée avec les critères d’inflammation éosinophilique des voies aériennes et l’atopie, alors que la limitation du débit aérien durant l’exercice était d’abord une conséquence de la baisse des valeurs spirométriques de repos.
- A la fois l’HRB et l’obstruction bronchique au repos avec limitation consécutive pendant l’exercice peuvent favoriser les symptômes respiratoires durant l’exercice chez les athlètes.
Cette étude transversale a concerné 39 athlètes d’endurance. Treize adultes sédentaires d’âge comparable constituaient le groupe contrôle.
Ont été évalués : l’HRB à la métacholine et ou à l’exercice, l’éosinophilie bronchique, le NO exhalé, la présence d’une atopie et de signes respiratoires lors de l’exercice.
L’ HRB était présente chez 15 athlètes et était corrélée avec l’inflammation bronchique et l’atopie comparativement aux athlètes sans HRB ou aux sujets témoins.
La limitation du débit aérien durant l’exercice (chez huit sportifs) était d’abord une conséquence de la baisse des valeurs spirométriques de repos.
Le nombre de sportifs concerné est relativement faible dans cette étude.
Elle confirme néanmoins la plus grande fréquence de l’asthme chez les sportifs pratiquant l’endurance.
Il semble par ailleurs que la prévalence de la rhinite allergique soit élevée chez ces mêmes athlètes. Un article intéressant est paru sur le sujet sur un nombre conséquent de sportifs de haut niveau. (Medecine & Science in Sports & Exercice 37 (5) : 707-711)
Recevez les actualités chaque mois