Un enfant asthmatique remue moins qu’un enfant non asthmatique : un nouvel espoir pour traiter les enfants hyperactifs ?

lundi 11 juillet 2005 par Dr Stéphane Guez1743 visites

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Un enfant asthmatique remue moins qu’un enfant non asthmatique : un nouvel espoir pour traiter les enfants hyperactifs ?

Un enfant asthmatique remue moins qu’un enfant non asthmatique : un nouvel espoir pour traiter les enfants hyperactifs ?

lundi 11 juillet 2005, par Dr Stéphane Guez

La prévention de l’asthme chez les enfants ne peut reposer que sur la mise en évidence des facteurs de risque de cette affection. A coté de l’allergie, le mode de vie doit jouer un rôle important. Les auteurs de ce travail se sont penchés sur le lien entre asthme et activités physiques chez de jeunes enfants de centres urbains.

Diminution de l’activité physique chez des enfants ayant des antécédents de wheezing. : Vincent Firrincieli, MD 1 *, Adrienne Keller, PhD 2, Ryan Ehrensberger, MPH 3, James Platts-Mills 1, Cindy Shufflebarger, MPH 3, Bethany Geldmaker, PNP, PhD 4, Thomas Platts-Mills, MD, PhD 1

1Department of Medicine, Allergy and Immunology, University of Virginia, Charlottesville, VA
2Prevention Research, Department of Psychiatric Medicine, University of Virginia, Charlottesville, VA
3Bon Secours Health System and Controlling Asthma in the Richmond Metropolitan Area Project, Richmond, VA
4Virginia Department of Health, Richmond, VA

dans Pediatric Pulmonology
Volume 40, Issue 1 , Pages 57 - 63

 Introduction :

  • L’asthme est un problème important chez les enfants qui vivent dans les villes,
  • et des preuves récentes suggèrent qu’à la fois l’exposition allergénique mais aussi le mode de vie aient un impact sur l’apparition précoce de cette affection dans l’enfance.

 Objectif de l’étude :

  • Cette étude a été réalisée pour étudier les relations entre l’activité physique et les sifflements bronchiques dans une population d’enfants de centres urbains, enfants inclus dans une étude de cohorte (Head Start).

 Méthodologie :

  • Les parents des enfants âgés de 3 à 5 ans ont répondu à un questionnaire (n=144) pour déterminer la présence et la sévérité du sifflement bronchique et de l’asthme.
  • Des informations ont été également obtenues sur l’environnement à la maison, l’alimentation et la fréquence des repas, la présence d’autres maladies allergiques.
  • Du sérum a été prélevé pour mesurer le taux des IgE totales et des IgE spécifiques aux pneumallergènes communs.
  • Le poids et la taille ont permis de mesurer l’index de masse corporel.
  • Enfin, il a été utilisé un appareil de mesure de l’effort pour un sous groupe d’enfants (Actiwatch) (n=54) pendant 6 à 7 jours.

 Résultats :

  • L’activité physique mesurée par l’appareil est diminuée chez les enfants ayant des antécédents de wheezing.
  • Les différences significatives sont celles liées à des activités physiques prolongées ou soutenues.
  • Les manifestations d’asthme associées à une diminution des niveaux d’activités physiques incluent :
    • les antécédents de wheezing dans les 12 mois précédents
    • un diagnostic d’asthme,
    • une consultation en service d’urgence dans les 12 derniers mois pour wheezing ou asthme

 Conclusion :

  • En période d’age préscolaire, une diminution de l’activité physique est observée pour les enfants ayant des antécédents d’asthme ou de wheezing.
  • La diminution de l’activité physique pourrait contribuer à la persistance de l’asthme ou conduire les enfants à développer un risque plus important d’obésité et d’autres affections chroniques.

Les auteurs démontrent un lien entre diminution de l’activité physique et antécédents de wheezing ou de symptômes très évocateurs d’asthme dans l’enfance.

Cependant il n’est pas possible de préciser la nature de cette relation : cause ou effet ? Par ailleurs un rôle néfaste de l’asthme sur le risque d’obésité ultérieur est évoqué.

Ce travail épidémiologique est difficile à analyser.

Il démontre un lien logique entre une réduction d’activité et l’existence d’un asthme. Il n’y a donc là rien de bien nouveau.

L’hypothèse par contre d’un lien possible entre diminution de l’activité physique et risque de persistance d’un asthme est intéressante.

En effet souvent le premier réflexe est de dispenser les enfants d’effort physique et de les sur protéger lorsqu’ils ont de l’asthme. Peut-être cette attitude pérennise au contraire cette affection avec le risque d’entraîner le développement d’une obésité qui aura un retentissement également négatif sur la fonction respiratoire.

Mais il n’est guère possible d’aller plus lion dans les réflexions concernant cette étude.

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