Parasitoses et allergie : quelle relation ?

vendredi 5 août 2005 par Dr Geneviève DEMONET6504 visites

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Parasitoses et allergie : quelle relation ?

Parasitoses et allergie : quelle relation ?

vendredi 5 août 2005, par Dr Geneviève DEMONET

Les travaux concernant parasitoses et allergie sont peu fréquents en Europe occidentale. Une étude a été menée chez 4169 écoliers d’Allemagne de l’Est pour évaluer la relation entre un antécédent de parasitose (ascaris ou oxyure) et la survenue ultérieure d’un eczéma atopique ou non.

Infestation par un ver et association négative avec eczéma (atopique/non atopique) et sensibilisation allergique : T. Schäfer1, T. Meyer1, J. Ring2,3, H.-E. Wichmann4,5, J. Heinrich4

1Institute of Social Medicine, Medical University Lübeck, Lübeck, Germany ; 2Department of Dermatology and Allergy, am Biederstein, Technical University Munich (TUM), Munich, Germany ; 3Division Environmental Dermatology and Allergology GSF/TUM ; 4GSF National Research Center for Environment and Health, Institute of Epidemiology, Neuherberg, Germany ; 5Chair of Epidemiology, Institute of Medical Data Processing, Biometrics, and Epidemiology, Ludwig-Maximilians-University Munich, Munich, Germany

dans Allergy 60 (8), 1014-1020.

 Contexte :

  • Les infestations par des vers peuvent jouer un rôle dans la prévention des allergies.
  • On manque d’information épidémiologique sur l’association entre infestation par un ver et eczéma dans les pays occidentaux.

 Objectifs :

  • Explorer l’association entre infestation par un ver et eczéma dans une séquence temporelle adéquate et en considérant la sensibilisation allergique.

 Méthodes :

  • Deux études ont été menées chez des écoliers d’Allemagne de l’Est.
  • Les données recueillies par l’intermédiaire de questionnaires concernaient l’histoire de l’eczéma et de l’infestation par le ver ainsi que leur période de survenue.
  • Des dosages d’IgE spécifiques de cinq aéroallergènes communs ont été pratiqués. On les a utilisés pour différencier l’eczéma atopique de l’eczéma non-atopique.
  • Des analyses de régression logistique ont été menées pour contrôler les facteurs confondants pertinents (âge, sexe, éducation scolaire parentale et antécédents familiaux d’allergie).
  • Afin de confirmer les résultats, une analyse de régression conditionnelle a été appliquée sur les cas et sur les contrôles appariés par âge et sexe.

 Résultats :

  • Un total de 4169 enfants, âgés en moyenne de 9,2 ans (47% de filles) a participé (75 et 76% de réponses).
  • Un total de 17,0% a rapporté une infestation première par un ver (44% d’ascaridiose et 33% d’oxyurose) et 18,1% avait un antécédent d’eczéma.
  • L’eczéma survenait significativement moins fréquemment chez les enfants qui avaient eu une infestation par un ver (avant l’apparition de l’eczéma) comparativement aux enfants sans cet antécédent (8,1% vs 16,5%, OR ajusté : 0.45 IC 95% : 0.33-0.60).
  • Ce résultat a été confirmé par l’analyse contrôle du cas apparié correspondant (OR ajusté : 0.57, IC 95% : 0.41-0.79).
  • L’infestation antérieure par un ver affectait davantage l’eczéma atopique (OR ajusté : 0.31, IC 95% : 0.18-0.56) que l’eczéma non atopique (OR ajusté : 0.58, IC 95% : 0.40-0.84).
  • Un total de 29,1% avait des IgE spécifiques pour au moins un aéroallergène.
  • Les enfants sensibilisés avaient moins souvent un antécédent d’infestation par un ver (14,2% vs 18,3%, OR ajusté : 0.74 IC 95% : 0.60-0.92).
  • Les analyses stratifiées ont montré que cet effet était plus important pour la sensibilisation aux acariens de poussière de maison.

 Conclusions :

  • L’infestation par un ver est associée avec une fréquence réduite de survenue ultérieure d’un eczéma, particulièrement de type atopique.
  • De plus, la sensibilisation, tout particulièrement aux acariens de poussière de maison, et l’infestation par un ver sont associés négativement.
  • Ces résultats renforcent le concept de la contribution d’un défaut de stimulation immunologique par des infections parasitaires au développement des allergies.

Une étude a été menée en Allemagne de l’Est sur 4169 enfants par l’intermédiaire de questionnaires.

Un dosage d’IgE spécifiques de cinq aéroallergènes communs a été pratiqué chez ces enfants.

La notion d’antécédent d’infestation par un ver (ascaris ou oxyure) et d’eczéma ainsi que leur chronologie étaient précisés.
 17% des enfants avaient eu une infestation par un ver.
 18,1% avaient des antécédents d’eczéma et 29,1% avaient des IgE spécifiques positives pour au moins un aéroallergène.
 L’infestation préalable par un ver était associée de façon significative avec une fréquence ultérieure réduite d’eczéma particulièrement atopique.
 La sensibilisation aux acariens de poussière de maison était spécialement associée avec l’absence de contamination antérieure par un ver.

Quelques petites remarques concernant cette étude...

Tout d’abord, rien ne garantit l’exactitude des données recueillies. Le diagnostic de la parasitose a-t-il été fait par un médecin ? A-t-on un examen parasitologique ? On peut supposer que certaines infestations sont passées inaperçues ou au contraire n’aient pas été authentifiées.

D’autre part, la différence entre un eczéma atopique ou non atopique a été établie par l’intermédiaire des IgE spécifiques des aéroallergènes. Qu’en est-il des trophallergènes ?

Une pierre de plus néanmoins à la théorie hygiéniste...

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