Mono (ou) Poly ?

lundi 26 septembre 2005 par Dr Annie-Claire FEDIERE-PLISSONNEAU1516 visites

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Mono (ou) Poly ?

Mono (ou) Poly ?

lundi 26 septembre 2005, par Dr Annie-Claire FEDIERE-PLISSONNEAU

Il est difficile d’évaluer avec précision le risque potentiel pour un enfant d’être allergique ou non en fonction de l’allergie de son ou de ses parents car, en plus du facteur génétique, d’autres facteurs comme l’environnement jouent un rôle non négligeable. Peut-on prévoir encore plus précisément s’il sera mono ou poly sensibilisé ?

Coïncidence dans le profil atopique en terme de mono sensibilisation et de poly sensibilisation chez des enfants et leurs parents. : H. Kang, J. Yu, Y. Yoo, D. K. Kim, Y. Y. Koh

Department of Pediatrics and Clinical Research Institute, Seoul National University Hospital, Seoul, Korea

dans Allergy 60 (8), 1029-1033

 Introduction

  • Les résultats d’études épidémiologiques ont montré que l’atopie de l’enfance est probablement un désordre héréditaire parce que la progéniture de parents affectés a un risque plus élevé de développer une atopie .
  • Parmi la population atopique ,quelques sujets sont sensibilisés à une seule classe d’allergènes (mono sensibilisés) tandis que d’autres sujets sont sensibilisés à plus d’une classe d’allergènes (poly sensibilisés).

 Le but de cette étude était d’étudier si le profil atopique (mono ou poly sensibilisé) chez les enfants est associé aux mêmes facteurs chez les parents.

 Méthodes

  • Nous avons évalué la sensibilisation à 5 classes d’aéroallergènes (acariens de la poussière de maison, animaux, pollens, moisissures et cafards) par des tests cutanés en pricks dans un groupe de 494 enfants ayant une suspicion de symptômes allergiques et chez leurs parents.

 Résultats

  • La fréquence de l’atopie parentale est plus élevée (51,6%) chez les enfants poly sensibilisés (n=189), intermédiaire (37,1%) chez les enfants mono sensibilisés (n=178)et était plus basse (22,4%)chez les enfants non sensibilisés(n=127).
  • La proportion de sujets poly sensibilisés parmi les parents atopiques était significativement plus élevée pour les enfants poly sensibilisés (45,6%) que pour les enfants mono sensibilisés (31,1%).
  • Les enfants poly sensibilisés avaient plus fréquemment un ou deux parents poly sensibilisés (32,3%, 7,4%) que les enfants mono sensibilisés (18,5%, 2,2%)
    avec un odd ratio de 2,09(95% Cl 1,29-3,40) et 3,48(1,12-10,78) respectivement alors que la probabilité d’avoir un ou deux parents mono sensibilisés n’était pas augmentée pour les enfants poly sensibilisés.

 Conclusion

  • Nos données suggèrent une coïncidence familiale pour le profil atopique en terme de mono sensibilisation et de poly sensibilisation bien que l’importance relative de la génétique ou de l’influence de l’environnement soit à étudier davantage.

L’accroissement récent de la prévalence des manifestations allergiques souligne l’importance des changements environnementaux sur quelques décennies, période trop brève pour que le facteur génétique soit seul en cause.

Dans les études de population, la part de l’environnement est équivalente à la part génétique dans l’asthme atopique alors que la part génétique prédomine dans la dermatite atopique.

Et on sait aussi que l’impact de l’environnement dépend de facteurs génétiques.

L’hérédité de l’asthme et des allergies est de mode autosomique avec une prédominance de la transmission par la mère : le risque serait quadruplé si la mère plutôt que le père est allergique.

Pour le moment il faut savoir qu’un diagnostic génétique de l’allergie est actuellement hors de portée ; on commence à pouvoir évaluer les risques d’être sensibilisé mais il semble encore difficile de prévoir s’il s’agit ou s’agira d’une mono ou poly sensibilisation ?

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