Asthme : herbes chinoises contre prednisone...

mardi 4 octobre 2005 par Dr Geneviève DEMONET3067 visites

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Asthme : herbes chinoises contre prednisone...

Asthme : herbes chinoises contre prednisone...

mardi 4 octobre 2005, par Dr Geneviève DEMONET

Les herbes chinoises sont à la mode... Un travail conjoint entre une équipe chinoise et une équipe américaine vient d’être publiée comparant l’efficacité respective des herbes chinoises et de la prednisone dans le traitement de l’asthme modéré à sévère.

Efficacité et tolérance d’un traitement anti-asthmatique par des herbes chez des adultes ayant un asthme modéré à sévère : Ming-Chun Wen, MDa, Chun-Hua Wei, MDa, Zhao-Qiu Hu, MD, MSa, Kamal Srivastava, MPhilb, Jimmy Ko, MDb, Su-Ting Xi, MD, MSa, Dong-Zhen Mu, MD, MSd, Ji-Bin Du, MDa, Guo-Hua Li, MDa, Sylvan Wallenstein, PhDc, Hugh Sampson, MDb, Meyer Kattan, MDb, Xiu-Min Li, MDb

a From the Weifang Asthma Hospital
b Department of Pediatrics
c Department of Community Medicine, Mount Sinai School of Medicine, New York
d Department of Immunology, Weifang School of Medicine

dans JACI Volume 116, Issue 3, Pages 517-524 (September 2005)

 Contexte

  • Les herbes chinoises médicinales ont un long passé d’utilisation par l’homme.
  • Une nouvelle formule d’herbes, l’ASHMI (intervention antiasthmatique par herbes médicinales) a été reconnue comme un traitement efficace dans un modèle murin d’asthme allergique.

 Objectifs

  • Cette étude a été menée pour comparer l’efficacité, la sécurité et les effets immunomodulateurs du traitement ASHMI à ceux du traitement par prednisone chez des patients ayant un asthme persistant modéré à sévère.

 Méthodes

  • 91 sujets ont été soumis à une randomisation dans un essai en double aveugle.
  • Quarante-cinq sujets ont reçu des gélules orales d’ASHMI et des comprimés de prednisone placebo (groupe ASHMI) et 46 sujets ont reçu des comprimés de prednisone et des gélules placebo d’ASHMI (groupe prednisone) pendant 4 semaines.
  • On a évalué, avant et après traitement, les paramètres de spirométrie, les scores symptomatiques, les effets secondaires, les taux sériques de cortisol, de cytokine et d’IgE.

 Résultats

  • La fonction pulmonaire après traitement était améliorée de façon significative dans les deux groupes : augmentation du VEMS et du débit de pointe (P < 0.001).
  • L’amélioration était légèrement mais significativement plus grande dans le groupe prednisone (P < 0.05).
  • Les scores symptomatiques cliniques, l’utilisation des béta-2-bronchodilatateurs et les taux d’IgE étaient significativement abaissés et ce à un même degré dans les deux groupes (P< 0.001).
  • Les taux de cytokine Th2 étaient significativement abaissés dans les deux groupes de traitement (P< 0.001) et étaient plus bas dans le groupe traité par prednisone (P < 0.05).
  • Les taux d’INF gamma et de cortisol étaient significativement abaissés dans le groupe prednisone (P < 0.001) mais significativement augmentés dans le groupe ASHMI (P < 0.001).
  • Aucun effet secondaire sévère n’a été observé dans aucun groupe.

 Conclusions

  • L’ASHMI apparaît être une alternative effective et sûre au traitement de l’asthme.
  • Au contraire de la prednisone, l’ASHMI n’a pas eu d’effet adverse sur la fonction adrénergique et a eu un effet bénéfique sur la balance Th1-Th2.

91 sujets présentant un asthme modéré à sévère ont été inclus dans une étude en double aveugle contre placebo durant 4 semaines.

La moitié des patients a reçu de la prednisone per os et l’autre moitié un mélange d’herbes chinoises en gélule.

Les herbes chinoises se sont avérées abaisser le score symptomatique, la fonction respiratoire, l’utilisation des béta-2-bronchodilatateurs et les IgE de façon significative. La fonction pulmonaire était cependant améliorée de façon plus importante avec la prednisone (VEMS et DEP).

Les herbes chinoises n’ont pas eu d’effet adverse sur la fonction adrénergique et ont eu une action bénéfique sur la balance Th1-Th2.

Bref, un plaidoyer pour les herbes chinoises dans l’asthme...

Pourquoi pas si celles-ci n’ont pas de toxicité cachée (on se souvient des néphropathies aux herbes chinoise)...

On peut néanmoins s’interroger sur l’efficacité du traitement dans le temps. Une étude plus longue serait certainement intéressante...

Pourquoi, d’autre part, avoir choisi de comparer avec un traitement par prednisone per os au lieu d’un traitement inhalé ?

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