Réponse de Mme Michèle Lamirand (AFPADA) à l’éditorial du Dr Hervé Masson.

mardi 25 octobre 2005 par Michèle Lamirand5172 visites

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Réponse de Mme Michèle Lamirand (AFPADA) à l’éditorial du Dr Hervé Masson.

Réponse de Mme Michèle Lamirand (AFPADA) à l’éditorial du Dr Hervé Masson.

mardi 25 octobre 2005, par Michèle Lamirand

Mme Michèle Lamirand, fondatrice de l’AFAPDA, nous a fait parvenir une réponse à l’éditorial du Dr Hervé Masson qui portait sur le label mis en place au Canada. Nous vous le proposons in extenso.

Cher Hervé Masson,

Dans votre édito du 20 octobre dernier, vous promotionnez un modèle : celui de l’Association québécoise des allergies alimentaires. Il s’agit d’un label apposé sur des produits garantis “ sans ” 4 allergènes alimentaires déterminés. Et vous dites votre vif intérêt pour le développement de labels en général.

STOP !

Les labels s’adressent à des marchés.

Nous, atopiques, ne sommes pas un marché : moins nous consommons, et mieux nous nous portons.

Rappel : l’allergie n’est pas une maladie. L’allergie déclenche les pathologies atopiques.

Dans nos pathologies, la complexité est telle que, quand la maladie est là, l’inflammation s’entretient toute seule sous les seuls effets diverses d’activateurs (non allergènes).

Concrètement, en terme d’alimentation, le bon geste est d’acheter simple, de cuisiner simple, de ne pas se fier aux plats “ traiteurs ”, et de lire les étiquettes des produits finis. L’étiquetage honnête permet le choix adapté aux variables de la pathologie.

De plus, les familles bien informées vont s’appliquer à ne pas utiliser des composants ou des aliments “ histamino-libérateurs ” ou chargés en histamine.

Ces efforts (nécessaires) surpassent tout label.

Certes, un label rapporte des financements, mais, dans notre cas, il est infantilisant et trompeur : il fait croire qu’il est le chemin tout simple vers la santé.

Or : on voit des houses anti-acariens, parfaitement labellisables...mais allergisantes ! On pousse les parents vers l’achat de produits acaricides...toxiques, irritants et allergisants !

Il se trouve même des idées que l’on pourrait qualifier de label tant elles sont rabâchées par tous. Par exemple, l’idée de “ restauration de la barrière cutanée ”, directement associée aux conseils d’appliquer des émollients, surgraissants, hydratants...
Qu’y a-t-il derrière ? Rien de scientifique, par contre des catastrophes pour le patient.

Ainsi, en parapharmacie, 21 produits conseillés pour les atopiques, contiennent un acide gras directement inflammatoire. Sur l’emballage de 18 de ces produits, on peut lire la mention “ Peau atopique ”.

Mais encore : tant que la peau est en situation pathologique (sécheresse, lésions), toutes les crèmes, même les plus inoffensives vont favoriser le développement du staphylocoque doré (dont les toxines sont des allergènes majeurs).

Le modèle français que vous citez en tentative de label est à oublier très vite : il est une erreur basée sur l’immaturité. La faute à qui ?

Vous voyez donc que nous ne pouvons faire l’économie de comprendre nos pathologies. C’est bien là toute la difficulté : trouver un label de la connaissance et de la pédagogie...Ensemble, peut-être allons-nous y arriver ?

Michèle Lamirand pour le patient atopique

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