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Inspirez ! Expirez ! (du SO2, du NO2 ou ?????)
jeudi 1er décembre 2005, par
Dans cette étude il s’agit de déterminer si la pollution est un des facteurs liés à l’augmentation de la prévalence des allergies respiratoires.
Effet à long terme d’une exposition à la pollution atmosphérique en terme de manifestations respiratoires et allergiques chez des enfants scolarisés. : C. Pénard-Morand*, D. Charpin†, C. Raherison‡§, C. Kopferschmitt¶, D. Caillaud, F. Lavaud** and I. Annesi-Maesano*
*INSERM U472, Epidemiology of Allergic and Respiratory Diseases, Villejuif, France, †Hôpital Nord, Marseille, France, ‡Hôpital du Haut-Lévèque, Bordeaux, France, §ISPED Université, Bordeaux, France, ¶Hôpitaux Civils, Strasbourg, France, Hôpital Montpied, Clermont-Ferrand, France and **Hôpital Maison Blanche, Reims, France
dans Clinical & Experimental Allergy 35 (10), 1279-1287
– Introduction
- L’impact de la pollution atmosphérique sur l’asthme et les allergies reste toujours un sujet de discussion.
– Objectifs
- Notre étude transversale a tenté d’analyser les associations entre exposition à long terme à la pollution atmosphérique et les retombées atopiques et respiratoires dans un large échantillon de population chez des enfants scolarisés.
– Méthodes
- Six mille six cent soixante douze enfants âgés de 9 à11ans recrutés parmi 108 écoles randomisées dans 6 villes françaises ont subi un examen clinique incluant des tests cutanés en prick(SPT) aux allergènes communs, une mesure de la réactivité bronchique induite par l’effort (EIB) et un examen cutané pour la dermatite des plis.
- La prévalence de l’asthme, de la rhinite allergique (AR) et de la dermatite atopique était évaluée par un questionnaire standardisé de santé rempli par les parents.
- Une moyenne sur 3 ans des concentrations des polluants atmosphériques (NO2, SO2, PM10 et O3) était calculée dans les écoles des enfants en utilisant les mesures des stations de surveillance de l’environnement.
– Résultats
- Après ajustement, l’EIB, l’asthme, la rhinite allergique étaient trouvés en relation avec une augmentation de l’exposition au SO2, PM10 et O3.
- Les odd ratios ajustés (aOR) par augmentation de 5micro g/m3 de SO2 était de 1,39(95% CI)=1.15-1.66) pour EIB, et de 1,19(1.00-1.41) pour l’asthme.
- Les aOR pour la Rhinite allergique par augmentation de 10micro g/m3 de PM10 était 1.32 (CI=1.04-1.68).
- De plus la positivité des tests cutanés en prick était associée à O3 (oAR=1.34 ;CI=1.24-1.46).
- Les associations avec les symptômes de l’année précédente étaient cohérentes mêmes si pas toujours statistiquement significatives.
- Les résultats ont persisté chez les enfants résidant à long terme (adresse courante pendant au moins 8 années).
- Cependant, aucune association positive cohérente n’était trouvée avec le NO2.
– Conclusions
- Une augmentation modérée de l’exposition à long terme à la pollution atmosphérique ambiante était associée à une augmentation de la prévalence des indicateurs respiratoires et atopiques chez les enfants.
Cette étude semble mettre en évidence une relation entre l’augmentation de la pollution et l’augmentation des manifestations allergiques respiratoires.
Il existe de nombreuses études tentant de déterminer le lien entre l’exposition à long terme à la pollution atmosphérique et l’augmentation des manifestations allergiques en général ; en comparant les expositions en zone rurale et urbaine ou des zones géographiques caractérisées par des niveaux de pollution différents.
Mais autant il apparaît nettement qu’une relation existe entre pollution particulaire et des symptômes de toux, d’expectoration bronchique ; qu’une exposition au SO2 est liée à une augmentation de l’hyperréactivité bronchique, autant il semble ne pas y avoir de preuves cohérentes que l’exposition chronique à la pollution soit impliquée dans la survenue des manifestations respiratoires allergiques.
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