Noisette sublinguale : un espoir pour l’allergie alimentaire ?

samedi 3 décembre 2005 par Dr Geneviève DEMONET4123 visites

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Noisette sublinguale : un espoir pour l’allergie alimentaire ?

Noisette sublinguale : un espoir pour l’allergie alimentaire ?

samedi 3 décembre 2005, par Dr Geneviève DEMONET

L’allergie alimentaire ne connaît actuellement pas d’autre traitement que l’éviction. La désensibilisation est jusqu’ici réputée dangereuse. Quelques études paraissent de temps en temps sur le sujet. La dernière est prometteuse : une équipe espagnole a désensibilisé par voie sublinguale une douzaine de patients allergiques à la noisette.

Immunothérapie sublinguale dans l’allergie alimentaire à la noisette : une étude randomisée, en double-aveugle et contre placebo avec un extrait standardisé de noisette. : Ernesto Enrique, MD, PhDa, Fernando Pineda, PhDb, Tamim Malek, MDa, Joan Bartra, MD, PhDc, María Basagaña, MDd, Raquel Tella, MDc, José Vicente Castelló, MDa, Rosario Alonso, MDd, José Antonio de Mateo, MDa, Teresa Cerdá-Trias, MDc, María del Mar San Miguel-Moncín, MDd, Susana Monzón, MDd, María García, PhDe, Ricardo Palacios, PhDb, Anna Cisteró-Bahíma, MD, PhDd

a From the Allergy Department, Hospital General de Castellón
b Investigación y Desarrollo Department, Laboratorios Diater, Madrid
c Allergy Department, Hospital General de Girona Dr Joseph Trueta, Girona
d Allergy Department, Institut Universitari Dexeus, Universitat Autònoma de Barcelona
e Institut d’Investigació Biomédica, Girona

dans JACI Volume 116, Issue 5, Pages 1073-1079 (November 2005)

 Contexte :

  • L’allergie alimentaire peut mettre la vie en danger. Les patients qui en sont affectés ont besoin d’un diagnostic et d’un traitement précis.
  • La noisette a souvent été impliquée dans les réactions allergiques ; des réactions systémiques peuvent être provoquées par la présence de traces.

 Objectifs :

  • Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité et la tolérance d’une immunothérapie sublinguale avec un extrait standardisé de noisette chez des patients allergiques à la noisette.

 Méthodes :

  • Il s’agissait d’une étude randomisée en double-aveugle et contre placebo. Les critères d’inclusion comprenaient une histoire d’allergie à la noisette, des prick-tests cutanés positifs et un test de provocation alimentaire en double aveugle et contre placebo.
  • Les patients ont alors été répartis au hasard en 2 groupes de traitement (immunothérapie à la noisette ou placebo).
  • L’efficacité a été évaluée à l’aide d’un test de provocation alimentaire en double aveugle et contre placebo après 8 à 12 semaines de traitement.
  • Des échantillons de sang ont été prélevés pour mesurer les IgE spécifiques, les IgG4 et les cytokines avant et après traitement.

 Résultats :

  • Vingt-trois patients ont été enrôlés et divisés en 2 groupes de traitement.
  • Vingt-deux patients ont atteint la dose maximale prévue en 4 jours.
  • Des réactions systémiques ont été observées pour seulement 0,2% des doses totales administrées.
  • La moyenne de la quantité de noisette provoquant des symptômes objectifs a augmenté de 2.29 g à 11.56 g (P = 0.02 dans le groupe actif) contre 3.49 g à 4.14 g (non significatif dans le groupe placebo).
  • De plus, presque 50% des patients qui ont pris le traitement actif ont pu atteindre la plus haute dose (20 g) contre seulement 9% dans le groupe placebo.
  • Les résultats biologiques ont mis en évidence une élévation des taux d’IgG4 et d’IL-10 après l’immunothérapie seulement dans le groupe actif.

 Conclusion :

  • Nos résultats confirment une augmentation significative de la tolérance pour la noisette après une immunothérapie sublinguale, évaluée par un test de provocation alimentaire en double-aveugle et contre placebo, ainsi qu’une bonne tolérance de ce traitement.

23 patients allergiques à la noisette (diagnostic posé sur l’histoire clinique, prick-tests et TPO en double aveugle et contre placebo) ont été inclus dans cette étude en double-aveugle et contre placebo.

L’efficacité du traitement a été évaluée après 8 à 12 semaines par un nouveau TPO en double aveugle et contre placebo.

Les patients dans le groupe actif ont vu augmenter la dose tolérée de noisette de façon significative et, pour la moitié d’entre eux, ont pu atteindre la dose maximale du TPO (20 grammes).

On peut remarquer que 9% des patients (c’est-à-dire probablement un patient) prenant le placebo a également supporté les 20 grammes.

Les IgG4 et l’IL-10 étaient augmentées après traitement dans le groupe actif.

Des effets secondaires systémiques ont été notés pour 0,2% des doses totales administrées.

Un espoir, peut-être, pour les allergiques à la noisette (et possiblement aux autres noix).

On ne peut pas à proprement parler de guérison puisque la moitié des patients a encore des réactions mais à une dose beaucoup plus élevée.

Bien sûr, le nombre de patients de cette étude est réduit, on n’a pas de précisions sur la durée du traitement ni l’évolution dans le temps. Mais c’est encourageant !

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