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Du nouveau dans le traitement de l’asthme.
mercredi 21 décembre 2005, par
L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des bronches. Les traitements de fond (corticoïdes inhalés, anti-leucotriènes) visent à diminuer cette inflammation. Dans cette étude de non infériorité, les auteurs comparent l’efficacité de roflumilast, inhibiteur de la phosphodiestérase 4, à celle de la béclomethasone.
Comparaison du roflumilast, anti-inflammatoire oral, au dipropionate de béclomethasone dans le traitement de l’asthme persistant. : J. Bousquet1, M. Aubier2, J. Sastre3, J. L. Izquierdo4, L. M. Adler5, P. Hofbauer6, K.-D. Rost7, U. Harnest8, B. Kroemer9, A. Albrecht10, D. Bredenbröker10
1Hôpital Arnaud de Villeneuve, Montpellier, France ; 2Hôpital Bichat, Paris, France ; 3Fundación Jiménez Díaz, Madrid, Spain ; 4Hospital General Universitario de Guadalajara, Guadalajara, Spain ; 5Belmont Health Centre, Kenton, UK ; 6Weinheim, Germany ; 7Augsburg, Germany ; 8München, Germany ; 9Kaufbeuren, Germany ; 10ALTANA Pharma AG, Konstanz, Germany
dans Allergy 61 (1), 72-78
– Généralités :
- Le roflumilast est un inhibiteur de phosphodiestérase 4 qui s’administre per os en une seule dose journalière, ayant une action anti-inflammatoire. Il est en cours de développement dans le traitement de l’asthme.
– Objectifs :
- Le roflumilast a été comparé au dipropionate de béclomethasone (DPB) par voie inhalée chez des patients asthmatiques.
– Méthodes :
- Il s’agissait d’une étude de non infériorité en double-aveugle, double-placebo, randomisée, comptant 499 patients ayant un VEMS de 50 à 85% de la norme prédite et qui recevaient soit 500 µg de roflumilast une fois par jour, soit DPB 200 µg 2 fois par jour (400µg/jour) durant 12 semaines.
- La fonction respiratoire et les évènements adverses étaient contrôlés.
– Résultats :
- Le roflumilast et le DPB ont amélioré significativement le VEMS de 12% (270+/-30ml) et 14% (320+/-30 ml), de façon respective (P<0,0001 contre la valeur de base).
- Le roflumilast et le DPB ont amélioré significativement aussi la CVF (P<0,0001 contre la valeur de base).
- Il n’y avait pas de différence significative entre le roflumilast et le DPB pour ce qui concerne l’amélioration du VEMS et de la CVF.
- Ces deux médications ne montraient qu’une petite amélioration de la médiane des scores symptomatiques de l’asthme (-0,82 et -1,00 respectivement) et du recours au médicament de secours (-1,00 et -1,15 médiane des bouffées/jour, respectivement ; P<0,0001 contre les valeurs de base).
- Ces petites différences entre le roflumilast et le DPB n’ont pas été considérées comme cliniquement pertinentes.
- Les deux médications ont été bien tolérées.
– Conclusions :
- Le roflumilast à la dose journalière de 500 µg était comparable au BDP (400µg/j) dans l’amélioration de la fonction pulmonaire et les symptômes de l’asthme, et réduisait le recours au médicament de secours chez des patients asthmatiques.
On peut dire que l’arrivée de la corticothérapie inhalée, il y a une vingtaine d’années, a révolutionné la prise en charge thérapeutique de la maladie asthmatique.
Avant, nous devions, entre autre, nous satisfaire de la théophylline. Cette base xanthique est spasmolytique par inhibition de la fonction phosphodiestérase, ce qui diminue la dégradation de l’AMP cyclique.
A ma connaissance, il existe 11 sous-types de phosphodiestérases. Ainsi, les recherches ont eu pour objectif de cibler la phosphodiestérase 4 dont l’inhibition procure un effet anti-inflammatoire important au niveau bronchique.
Ici, l’étude en question, est une étude de non infériorité par rapport à la béclomethasone, corticoïde inhalé de référence.
Je ne reprendrai pas les résultats, mais pour faire court, roflumilast et DPB font jeu égal pour ce qui concerne l’amélioration du VEMS et CVF et la tolérance.
On voit l’arsenal thérapeutique de l’asthme se compléter jour après jour. Il faut citer, le montelukast, l’Omalizumab, indiqué dans les asthmes sévères IgE médiés. Et donc bientôt le roflumilast.
L’intérêt dans cette multiplicité des médicaments de l’asthme est de pouvoir adapter plus facilement le traitement en fonction de l’asthme et de l’observance du patient.
Par exemple, le roflumilast, anti-inflammatoire bronchique, permettra sans doute d’avoir une alternative à corticothérapie inhalée intéressante, particulièrement chez le patient étant peu observant du traitement inhalé.
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