Le retour des « enzymes gloutons » : nouveauté dans la pathogénie de la kératoconjonctivite printanière.

jeudi 12 septembre 2002 par Dr Stéphane Guez3146 visites

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Le retour des « enzymes gloutons » : nouveauté dans la pathogénie de la kératoconjonctivite printanière.

Le retour des « enzymes gloutons » : nouveauté dans la pathogénie de la kératoconjonctivite printanière.

jeudi 12 septembre 2002, par Dr Stéphane Guez

La difficulté de la prise en charge de la kératoconjonctivite printanière est liée à l’absence d’étiologie précise de cette affection : les avancées fondamentales dans cette pathologie devraient permettre d’ouvrir des perspectives thérapeutiques.

Métalloproteinases actives dans le liquide lacrymal de patients ayant une kératoconjonctivite printanière. : Kumagai N, Yamamoto K, Fukuda K, Nakamura Y, Fujitsu Y, Nuno Y, Nishida T dans J Allergy Clin Immunol 2002 Sep ;110(3):489-91

Les lésions épithéliales de la cornée distinguent la kératoconjonctivite printanière des autres affections allergiques. De telles lésions résultent de la dégradation de la membrane basale de l’épithélium cornéen, qui est formé surtout de collagène de type IV et de laminine.

Les métalloprotéinases : MMP-2 et MMP-9 catalysent la dégradation de ces 2 protéines de la matrice extra-cellulaire. Le rôle possible des MMP-2 et MMP-9 dans la pathogénie des lésions cornéennes dans la kératoconjonctivite printanière a été étudié en mesurant la teneur des larmes en ces enzymes.

Les larmes ont été recueillies auprès de 6 yeux de 6 patients ayant une kératoconjonctivite printanière active, 14 yeux de 14 patients ayant une conjonctivite allergique active, et 6 yeux de 6 non allergiques volontaires sains.

Une enzymographie sur gélatine a révélé que les larmes des patients volontaires contiennent des formes inactives de ces enzymes sous une pro-forme de MMP-2 et MMP-9, mais pas les formes actives.

Les formes actives de MMP-2 et MMP-9 ont été détectées chez une minorité de patients ayant une conjonctivite allergique. Par contre, à part un patient pour lequel la forme active de MMP-9 n’a pas été détecté, les larmes de tous les patients ayant une kératoconjonctivite printanière contiennent les 2 formes non actives et actives de MMP-2 et MMP-9.

Ces résultats impliquent les MMP-2 et MMP-9 dans la pathogénie des désordres cornéens épithéliaux associés avec la kératoconjonctivite printanière.


Si le dosage de ces enzymes pouvaient se faire en routine, il serait possible de faire facilement le diagnostic de la kératoconjonctivite printanière.

En ce qui concerne une application thérapeutique, il faut attendre confirmation de ces résultats et espérer une application thérapeutique possible.

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