La neopterin, nouvelle boule de cristal de l’allergologue.

jeudi 16 février 2006 par Dr Stéphane Guez1840 visites

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La neopterin, nouvelle boule de cristal de l’allergologue.

La neopterin, nouvelle boule de cristal de l’allergologue.

jeudi 16 février 2006, par Dr Stéphane Guez

Il serait intéressant de pouvoir prédire, à l’aide d’un marqueur simple à doser et suffisamment fiable, le devenir d’un enfant concernant son risque atopique. Cela permettrait de développer des mesures de prévention à bon escient. Mais voilà, ce marqueur se laisse désirer. Pourrait-il être la neopterin ?

Association entre la neopterin dans le sang du cordon, la neopterin urinaire dans la petite enfance et le développement d’une dermatite atopique, d’un asthme et d’une rhinite pollinique. : Elisabeth Horak1, Christian Murr2, Werner Streif1, Katharina Schroecksnadel2, Harald Schennach3 and Dietmar Fuchs2

1Division of Biological Chemistry Biocentre, University Hospital for Children and Adolescents, Innsbruck, Austria 2Lundwig Boltzmann Institute of AIDS Research, Innsbruck, Austria 3Central Institute for Blood Transfusion, Medical University of Innsbruck, Innsbruck, Austria

dans Pediatric Allergy and Immunology 17 (1), 11-16

 Introduction :

  • Il est généralement admis que l’augmentation de la prévalence de la maladie atopique soit due à une perturbation de la balance lymphocytaire entre TH1 et TH2.
  • En plus de la stimulation par la cytokine IFN- de type TH1, les monocytes et macrophages humains libèrent de grande quantité de neopterin.
  • Aussi la détermination des concentrations en neopterin pourrait être une mesure indirecte du taux d’IFN- et permettre d’évaluer la réponse immune de type TH1.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont étudié si les concentrations en neopterin dans le sang de cordon de nouveaux-nés est ou non un marqueur valable de prédiction d’un terrain atopique de la petite enfance et s’il y a une différence dans les concentrations urinaires au quotidien entre les enfants ayant un terrain atopique et ceux qui ne sont pas atopiques.

 Méthodologie :

  • 505 enfants nés entre 1997 et 1999 ont été inclus, avec des données disponibles sur le taux de neopterin dans le sang du cordon.
  • Le questionnaire de l’étude ISAAC a été utilisé pour évaluer la prévalence de l’asthme, de la dermatite atopique et de la rhinite allergique.
  • Les urines du matin ont été recueillies et la concentration en neopterin a été mesurée par chromatographie.

 Résultats :

  • A l’age moyen de 6 ans, la prévalence de la maladie atopique dans les 12 derniers mois est de 31%.
  • Il n’y a pas de corrélation significative entre :
    • le taux de neopterin du cordon et les concentrations urinaires à l’age de 6 ans
    • et entre les taux dans le sang du cordon et l’apparition ultérieure d’une affection atopique.
  • Les concentrations urinaires en neopterin sont significativement plus basses chez les enfants ayant des antécédents familiaux d’atopie (p=0.02).

 Conclusion :

  • Dans cette étude, la concentration du sang du cordon en neopterin n’est pas un facteur prédictif d’une affection atopique dans l’enfance.
  • Des antécédents familiaux d’atopie sont associés à un taux bas de neopterin urinaire à l’age de 6 ans, ce qui pourrait refléter le déséquilibre de la balance TH1/TH2.

Dans ce travail, les auteurs ont cherché à évaluer si le taux de neopterin pouvait refléter l’état d’activation du système immun de type TH1 et fournir ainsi un marqueur prédictif d’un futur terrain atopique. Le résultat est négatif, le taux de neopterin étant cependant corrélé à des antécédents familiaux d’atopie.

L’idée à l’origine de cette étude est séduisante.

Effectivement, si la présence de neopterin reflète l’état d’activation du système immun de type 1, alors, on disposerait d’un marqueur intéressant permettant d’apprécier l’état de la balance TH1/TH2 pour un patient donné. Ce marqueur peut être de plus, dosé non seulement dans le sang mais également dans les urines, ce qui le rendrait particulièrement attractif pour une utilisation en néonatalogie.

Malheureusement, ce travail mené sur un grand nombre d’enfants ne permet pas de conclure à l’utilité de ce marqueur.

Certes, il existe une corrélation entre son taux et la présence d’antécédents familiaux d’atopie, mais il n’apporte rien de plus par rapport à la connaissance de ses antécédents, alors qu’il n’apparaît pas comme un marqueur déterminant pour séparer les enfants atopiques des non atopiques.

Ainsi une diminution du taux de neopterin ne permet pas d’affirmer une diminution de la présence de TH1.

Il va falloir trouver autre chose, dommage....