Avec les corticostéroïdes inhalés, on ne l’a pas dans l’os !

mercredi 1er mars 2006 par Dr Philippe Carré1226 visites

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Avec les corticostéroïdes inhalés, on ne l’a pas dans l’os !

Avec les corticostéroïdes inhalés, on ne l’a pas dans l’os !

mercredi 1er mars 2006, par Dr Philippe Carré

Les corticostéroïdes inhalés (CSI) ont des effets sur la déminéralisation osseuse qui sont débattus. Les auteurs ont cherché à évaluer, sur un modèle mathématique, le rapport coût/efficacité et si les affirmations sur le retentissement osseux des CSI influençait ce rapport.

Rapport coût-efficacité des corticoïdes inhalés dans l’asthme : impact de l’effet sur la densité minérale osseuse. : Anne L. Fuhlbrigge, MD, MSa, Seung Jin Bae, MS, MPharmc, Scott T. Weiss, MD, MSa, Karen M. Kuntz, ScDc, A. David Paltiel, PhDb

a From the Channing Laboratory, Brigham and Women’s Hospital, Harvard Medical School, Boston
b Yale School of Medicine, New Haven
c Department of Health Policy and Management, Harvard School of Public Health, Boston

dans JACI Volume 117, Issue 2, Pages 359-366 (February 2006)

 Contexte

  • Les effets des corticostéroïdes inhalés (CSI) sur l’état osseux ont été débattus. De multiples analyses ont été publiées sur la question, avec des résultats mitigés.

 Objectif

  • Examiner comment les affirmations quant à l’effet des CSI sur la densité minérale osseuse (DMO) influencent le rapport coût-efficacité des CSI dans l’asthme.

 Méthodes

  • Les auteurs ont développé un modèle de simulation mathématique pour estimer l’efficacité et les coûts des CSI dans une cohorte de patients avec un asthme léger à modéré.
  • L’analyse se faisait conformément aux recommandations du panel américain sur le rapport coût-efficacité en santé et en médecine.
  • L’analyse de sensibilité évaluait la stabilité des résultats sur la durée du traitement, l’âge au moment du traitement et la dose de CSI.

 Résultats

  • En prenant en compte une dose de 200 g de CSI 2 fois par jour, un effet moyen basé sur la littérature des CSI sur la DMO et un horizon à 10 ans, les auteurs n’ont observé qu’une augmentation minimale des coûts attribués aux fractures de hanche et une augmentation du rapport coût-efficacité de 26000 dollars par année de vie ajustée sur la qualité et de 14 dollars par jour gagné sans symptôme.
  • Sur un horizon de temps étendu (la durée de la vie), l’augmentation du rapport coût-efficacité progressait à 42000 dollars par année de vie.
  • C’est seulement dans un scénario de CSI à fortes doses, à l’horizon de toute la vie, et avec un effet important des CSI sur la DMO, que l’impact potentiel des CSI sur la DMO affectait de façon importante l’intérêt économique du traitement.

 Conclusion

  • Pour minimiser tout impact potentiel, l’utilisation de la dose efficace la plus basse de CSI et des mesures destinées à cibler les patients à haut risque sont nécessaires.
  • Cependant, le traitement par CSI dans l’asthme léger à modéré peut se comparer de façon favorable avec les interventions couramment acceptées concernant ce traitement et ses effets sur la DMO.

Les auteurs ont évalué, avec un modèle de simulation mathématique, l’efficacité et les coûts des CSI dans l’asthme léger à modéré, en tenant compte des effets osseux.

Ils ont pris comme référence des standards américains sur les coûts en santé.

Pour une dose de corticoïdes faible, et sur une durée de 10 ans, ils n’ont observé qu’une augmentation faible du rapport coût/efficacité relatif aux complications osseuses (fracture de hanche).

Ce n’est que pour des doses élevées de CSI, et en tenant compte de la vie entière, que l’impact des CSI sur la DMO affectait le coût économique de la prise en charge des patients.