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Sexe et asthme, association sulfureuse ou un fantasme de plus ?
mardi 14 mars 2006, par
Y a-t-il réellement un lien entre le sexe et le risque de développer une maladie atopique, et de façon plus précise les hormones stéroïdes sont-elles inductrices d’un phénotype atopique ? C’est la question qui a interpellé des chercheurs nippons et que nous livrons à votre sagacité.
Analyse en fonction du sexe de la bronchiolite aigue due au virus respiratoire syncytial (VRS). : Yoko Nagayama, Toshikazu Tsubaki, Shigeru Nakayama, Kyoko Sawada, Kazuko Taguchi, Noriko Tateno and Tsuyoshi Toba
Department of Allergy, Chiba Children’s Hospital, Hetacho, Midoriku, Chiba, Japan
dans Pediatric Allergy and Immunology 17 (1), 29-36
– Introduction :
- Il est logique de comparer les réponses immunologiques entre filles et garçons car beaucoup d’affections de la petite enfance sont plus fréquentes chez les garçons.
- Une relation entre les effets immunomodulateurs de la montée des hormones sexuelles chez les garçons et les maladies infectieuses n’est pas encore précisée.
– Objectif de l’étude :
- Les auteurs ont comparé les caractéristiques cliniques entre filles et garçons qui :
- présentent des sifflements bronchiques
- et qui ont débuté initialement par une bronchiolite aigue à VRS.
– Méthodologie :
- Pour évaluer la réponse immunitaire systémique, le taux des leucocytes sériques, l’éosinophilie et le taux de la CRP ont été mesurés.
- Pour évaluer l’inflammation locale, les taux d’éosinophiles et de neutrophiles dans l’expectoration ont été évalués au microscope.
- La population a consisté en 90 garçons et 51 filles.
- La plupart des enfants ont moins de 6 mois.
– Résultats :
- Les taux de globules blancs et de la CRP sont significativement augmentés chez les filles par rapport aux garçons.
- Une éosinophilie sanguine lors de la phase aigue est rarement observée chez les enfants après l’age de 6 mois.
- Pour l’évaluation de l’inflammation locale, les expectorations de 42 garçons et de 29 filles ont été étudiées au microscope. Le taux des éosinophiles est doublé et plus chez les garçons (6/42) exclusivement.
- Au contraire, les neutrophiles sont observés communément chez les garçons et les filles.
- A partir d’une étude de suivi, les auteurs confirment que 28 enfants ayant fait une bronchiolite à VRS ont ultérieurement des épisodes de sifflements bronchiques.
- Cependant, l’éosinophilie sérique et du sang du cordon pendant la bronchiolite à VRS ne reflètent pas la présence actuelle de sifflements.
– Conclusion :
- Les auteurs ont émis l’hypothèse d’une réponse spécifique à l’infection VRS liée à une susceptibilité particulière du sexe masculin.
- Les différences pathogéniques du VRS entre filles et garçons devraient faire l’objet de futures études en terme de lien avec l’évolution de la maladie asthmatique.
Les auteurs ont cherché dans ce travail s’il existe un lien entre le sexe et la susceptibilité à faire une bronchiolite aigue à VRS. S’il n’est pas possible de trancher la question, il apparaît un lien entre infection à VRS et fréquence des sifflements bronchiques.
Les résultats de ce travail sont plutôt décevants.
A vrai dire, la question ne semble pas vraiment pertinente et il faut peut-être y voir une philosophie particulière qui permettrait d’influer sur le contrôle des naissances avec sélection du sexe pour diminuer le nombre des allergiques ?
Il semble de plus, que les marqueurs utilisés pour caractériser l’atopie ne soient pas les meilleurs.
On sait maintenant par exemple, que le wheezing n’est pas un asthme et n’est pas un marqueur d’atopie.
L’évaluation du taux des éosinophiles dans l’expectoration n’est pas forcément simple ni reproductible surtout chez des enfants qui s’infectent facilement.
Ce travail ne nous semble donc pas vraiment intéressant ni utile.
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