Dans l’antiquité de l’allergologie, les tests et les traitements utilisaient des mélanges dont la puissance allergénique était indéfinie et non standardisée. La poussière de maison en est l’exemple type. Pourtant, des patients ont été soulagés par la désensibilisation à la poussière à cette époque.

L’ère contemporaine a vu l’avènement des extraits purifiés standardisés. Les diagnostics et les traitements reposent désormais sur des produits dont la réactivité est étalonnée et reproductible.

L’immunothérapie avec ces extraits a démontré scientifiquement son efficacité par de multiples études. Pourtant, certains patients restent encore non répondeurs à la désensibilisation de manière inexplicable.

Le futur proche de l’allergologie sera celui des molécules allergéniques. En identifiant précisément quelle protéine portée par l’acarien, le pollen ou l’aliment est responsable de la réaction allergique chez un patient donné, nous pourrons poser un diagnostic précis, prescrire un traitement parfaitement adapté et ainsi ne plus avoir de non répondeurs.

En sachant qu’il existe dans un grain de pollen des protéines qui sont importantes dans la réaction allergique, les allergènes majeurs, et d’autres qui sont présentes de manière ubiquitaire dans le monde végétal, les profilines par exemple, l’allergologue pourra prédire qu’il sera efficace en désensibilisant le patient allergique aux allergènes majeurs et pas celui qui n’est sensibilisé qu’aux profilines.

Ceci n’est qu’un exemple de l’avancée représentée par la compréhension des interactions entre les diverses molécules allergéniques qui composent les allergènes. Mais il démontre que, dans un proche avenir, le diagnostic de l’allergologue débouchera non plus sur l’identification des sources allergéniques (acarien, pollen, animaux etc..) mais sur la mise en évidence de la sensibilisation d’un patient à une molécule allergénique.

Sachant que, rien que pour les pollens de graminées par exemple, l’excellent site sur les allergènes www.allergome.org recense à ce jour 280 molécules identifiées et que de nouvelles le sont quasi quotidiennement, l’allergologie va devenir de plus en plus spécialisée et nécessiter des praticiens qui s’investiront totalement dans ce métier.

Le diagnostic et le traitement de l’allergie reposeront donc sur la connaissance de la multitude de molécules allergéniques et de leurs interactions. Gigantesque sujet, évoluant au quotidien, qui fait que l’exercice de l’allergologie ne pourra plus se faire « à moitié ».

C’est pour cela que nous sommes Allergologues pour longtemps, et sûrement for ever.