Les parents ayant une histoire familiale d’atopie adoptent-ils un mode de vie « prudent » pour leur nourrisson ? (étude KOALA) : I. Kummeling*, C. Thijs*, F. Stelma, M. Huber§, P. A. van den Brandt* and P. C Dagnelie
*Department of Epidemiology, Care and Public Health Research Institute (Caphri), Maastricht University, Maastricht, The Netherlands, Department of Epidemiology, Nutrition and Toxicology Research Institute Maastricht (NUTRIM), Maastricht University, Maastricht, The Netherlands, Department of Medical Microbiology, University Hospital of Maastricht, Maastricht, The Netherlands and §Louis Bolk Institute, Driebergen, The Netherlands
dans Clinical & Experimental Allergy 36 (4), 489-494
– Contexte :
- Les parents atopiques pourraient adopter un mode de vie particulier supposé protéger des maladies atopiques.
- Si c’est vrai, les nourrissons de parents atopiques seraient caractérisés par un comportement à risque faible.
- Par conséquent, les études étiologiques sur les facteurs de mode de vie chez l’enfant pourraient être biaisées par une confusion d’indication.
– Objectifs :
- Nous avons examiné si la prévalence des caractéristiques d’un mode de vie « prudent » diffère entre les familles atopiques et non atopiques.
– Méthodes :
- L’information sur une histoire familiale de manifestations atopiques et sur les caractéristiques du mode de vie a été collectée par des questionnaires répétés à l’intérieur de la cohorte de naissance néerlandaise KOALA chez 2469 nourrissons appartenant à des familles ayant des modes de vie différents (conventionnel versus alternatif).
– Résultats :
- Dans les familles ayant un mode de vie conventionnel, les nourrissons étaient moins souvent exposés au tabac lorsque les parents étaient atopiques que ceux dont les parents n’étaient pas atopiques (10.0% vs. 14.7%, p=0.001).
- Dans les familles ayant un mode de vie alternatif, l’exposition au tabac était très rare dans les deux groupes (1.7% vs. 2.6%).
- Les animaux domestiques étaient moins souvent présents dans les familles atopiques que dans les familles non atopiques (38.8% vs. 51.1%, p=0.008 pour les familles au mode de vie conventionnel ; 43.0% vs. 48.4%, p=0.014 pour les familles au mode de vie alternatif).
- Dans les familles ayant un mode de vie conventionnel, les enfants ayant des frères et sœurs atopiques étaient moins souvent vaccinés selon le protocole habituel que les enfants n’ayant aucun frère et sœur atopique (76.6% vs. 85.5%, p<0.001).
- Dans les familles ayant un mode de vie alternatif, la différence allait dans la même direction mais pas de façon significative (30.1% vs. 40.5%, p=0.143).
- L’utilisation des antibiotiques, l’allaitement maternel et la consommation d’aliments biologiques n’étaient pas reliés à l’histoire familiale de manifestations atopiques.
– Conclusion :
- Certaines caractéristiques d’un mode de vie « prudent » différaient entre les familles atopiques et non atopiques selon que les manifestations atopiques étaient présentes chez les parents ou les frères et sœurs aînés.
- Ceci a des conséquences importantes sur la validité des études épidémiologiques sur l’étiologie de l’allergie chez l’enfant.
- La confusion d’indication en raison d’une histoire familiale de manifestations atopiques peut être mieux contrôlée en considérant l’atopie chez les parents et les frères et sœurs comme des facteurs confondants séparés.