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Et si tout dépendait de la taille ?
jeudi 4 mai 2006, par
Les enfants sont soumis très tôt aux protéines de l’œuf, ce qui en fait une allergie très répandue. Bien sûr, personne ne donnerait de l’œuf à manger à un nourrisson, mais peu de personnes réalisent qu’ils mettent l’organisme en contact avec les protéines de l’œuf au travers de flans, de biscuits (la propension de sympathiques grands-mères à conseiller le boudoir pour que "le petit se fasse les dents" ne doit pas y être étranger). Les allergènes majeurs du blanc d’œuf sont l’ovalbumine, l’ovomucoïde, dans une moindre mesure le lysozyme et la conalbumine. Le jaune, lui, contient des lévithines.
Le test cutané en prick au blanc d’œuf apporte une aide diagnostique complémentaire au dosage des anticorps IgE sériques spécifiques contre le blanc d’œuf chez les enfants. : Adina Kay Knight, MDa, Wayne G. Shreffler, MD, PhDb, Hugh A. Sampson, MDb, Scott H. Sicherer, MDb, Sally Noone, RN, MSNb, Shideh Mofidi, MS, RD, CSPb, Anna Nowak-Wegrzyn, MDb
a From the Department of Medicine, Division of Clinical Immunology
b Department of Pediatrics, Division of Allergy and Immunology, Jaffe Food allergy Institute, Mount Sinai School of Medicine
dans JACI Volume 117, Issue 4, Pages 842-847 (April 2006)
– Introduction
- Des taux d’anticorps IgE spécifiques du blanc d’œuf supérieur à 7kIU /L sont hautement prédictifs d’une réactivité clinique à l’œuf et des taux plus bas exigent une évaluation avec un test de provocation par voie orale (OFC) pour établir définitivement le diagnostic.
– Les OFC ont des risques inhérents à leur réalisation et des critères diagnostiques indiquant la probabilité élevée de déclenchement seraient médicalement utiles.
– Objectifs
- Nous avons cherché à déterminer si la taille du test cutané en prick(SPT) au blanc d’œuf était une aide diagnostique pour les enfants ayant des taux bas d’anticorps IgE spécifiques du blanc d’œuf.
– Méthodes
- Une analyse rétrospective de l’histoire clinique ,des taux d’IgE spécifiques du blanc d’œuf ,des réponses SPT et des résultats des O FC était pratiquée.
– Résultats
- Les enfants qui ont eu un test négatif (n=29) aux OFC à l’œuf et ceux qui ont eu un test positif (n=45) ne différent significativement ni par l’âge ni par les caractéristiques cliniques ni par les taux d’IgE spécifiques du blanc d’œuf.
- Il y avait cependant des différences significatives entre les deux groupes, entre la taille de la papule aussi bien au blanc d’œuf qu’au rapport réponse à l’œuf sur papule à l’histamine.
- Les enfants qui ont eu un test positif à l’œuf avaient une réponse médiane de 5.0 mm ; ceux qui ont eu un test négatif avaient une médiane de 3.0 mm (p=0.003).
- Ces derniers avaient un rapport médian œuf / histamine de 1.00 ; les autres, un rapport de 0.71 (p=0.001).
- Pour des taux d’IgE spécifiques du blanc d’œuf inférieurs à 2.5 kIU/L ,une réponse au SPT de 3 mm ou un rapport œuf/histamine de 0.65 étaient associés à une chance de 50% d’avoir un test de provocation négatif.
– Conclusions
- Chez les enfants ayant des taux bas d’IgE spécifiques au blanc d’œuf, ceux ayant une papule plus petite au SPT à l’œuf avaient plus de chance de passer sans problème le OFC à l’œuf que ceux ayant une réponse cutanée plus importante.
- La taille de la réponse du SPT à l’œuf pourrait apporter une information complémentaire pour programmer l’OFC à l’œuf.
– Implications cliniques
- La taille de la réponse du SPT à l’œuf pourrait apporter une information complémentaire au clinicien pour déterminer le moment de l’OFC à l’œuf chez les enfants ayant des taux bas d’IgE spécifiques du blanc d’œuf.
Le diagnostic de l’allergie alimentaire au blanc d’œuf se fonde, comme pour les autres allergies alimentaires, sur les données soigneusement recueillies de l’anamnèse, la réalisation des pricks tests cutanés, le dosage des IgE spécifiques et les tests de provocation orale sous surveillance étroite en milieu spécialisé.
Ces tests de provocation ne sont bien sûr pas réalisés systématiquement mais dans des situations douteuses ou en cas d’ingestion de plusieurs aliments dans le même temps et ne sont jamais dénués de risque.
Les orientations diagnostiques actuelles se développent dans le sens de mise au point de techniques de dépistage, réduisant les indications des tests de provocation orale tout en gardant des performances diagnostiques excellentes.
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