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Le sort s’acharne sur eux : les allergologues maintenant trahis par leurs produits !!
jeudi 11 mai 2006, par
On parle beaucoup des contenus en allergènes majeurs et mineurs des extraits d’allergènes utilisés en immunothérapie particulièrement pour la désensibilisation aux pollens. L’utilisation future d’allergènes recombinants rend ce sujet particulièrement d’actualité. L’exemple du pollen d’olivier rend pourtant perplexe.
Variabilité de l’allergène Ole e 9 dans les extraits pollinique d’olivier : importance des allergènes mineurs dans les traitements par immunothérapie. : Oscar Dufforta, Oscar Palomaresb, Manuel Lombarderoa, Mayte Villalbab, Domingo Barbera, Rosalía Rodríguezb, Florentino Poloa
aDepartamento de Investigación y Desarrollo, ALK-ABELLÓ and
bDepartamento de Bioquímica y Biología Molecular I, Facultad de Ciencias Químicas, Universidad Complutense, Madrid, España
dans International Archives of Allergy and Immunology 2006 ;140:131-138
– Introduction :
- Des réactions sévères indésirables ponctuelles ont été rapportées lors de désensibilisation aux extraits polliniques d’olivier dans des régions où la culture de l’olivier est intense.
- Les patients allergiques de ces régions, en plus d’une sensibilisation à l’allergène majeur Ole e 1, reconnaissent fréquemment un allergène décrit récemment : Ole e 9.
– Objectif de l’étude :
- Les auteurs ont cherché :
- à développer une méthode de dosage immunologique des concentrations en Ole e 9
- et à apprécier la variabilité de cet allergène dans les extraits polliniques d’oliviers.
– Méthodologie :
- Les anticorps monoclonaux (mAB) anti Ole e 9 ont été produits par des souris immunisées avec l’allergène pur.
- Un des mAB a été utilisé pour développer une méthode ELISA de type « sandwich » avec un extrait d’anticorps de lapin anti-pollen d’olivier utilisé comme marqueur.
- Plusieurs séries d’extraits de pollens d’oliviers provenant de différents fournisseurs ont été analysées selon cette méthode.
- Ces séries ont également été analysées en fonction de leur contenu en Ole e 1 avec une évaluation de leur activité biologique.
– Résultats :
- Une variation de 1 à 10 entre les valeurs extrêmes a été notée en ce qui concerne l’activité biologique des échantillons analysés.
- Les concentrations en Ole e 1 varient jusqu’à un facteur 25.
- Les variations en Ole e 9 sont extrêmement élevées, jusqu’à un facteur 161.
- Le rapport Ole e 1 sur Ole e 09 varie de 0.6 à 390.4.
– Conclusion :
- La disponibilité d’un test ELISA pour Ole e 9 rend possible la détection d’une très grande variabilité en contenu de cet allergène dans les extraits de pollens d’olivier.
- Cette variabilité pourrait être la cause des « épidémies » d’effets indésirables observées lors d’immunothérapie avec ces extraits chez les patients qui vivent dans des régions qui cultivent l’olivier de façon intensive et où le contenu en pollen d’oliviers dans l’air ambiant est élevé.
Dans ce travail, les auteurs décrivent la mise au point d’une méthode de dosage immunologique permettant d’évaluer le contenu en allergène mineur Ole e 9 d’extraits de pollens d’olivier. Il existe de très grandes variations selon les extraits fournis ce qui pourrait expliquer des accidents ponctuels lors de désensibilisation.
Ce travail est très important car il met l’accent sur un problème majeur en allergologie : la qualité des extraits allergéniques utilisés aussi bien pour le diagnostic que pour le traitement.
Ainsi il est démontré ici que les extraits peuvent varier de façon considérable en fonction de leur contenu en Ole e 9, allergène certes mineur mais qui est responsable d’authentiques sensibilisations.
Mais le contenu en allergène majeur est également très variable.
Il est donc difficile de suivre de façon précise une immunothérapie à ces extraits allergéniques en particulier dans les régions où les patients sont très exposés aux pollens d’oliviers et développent des IgE aussi bien vis-à-vis des allergènes majeurs que des allergènes mineurs de l’olivier.
La mise au point de recombinants peut seule permettre d’obtenir des produits fiables au contenu certain en allergènes majeurs. Mais il faut aussi y inclure des allergènes mineurs.
De très grands progrès sont donc nécessaires dans la mise au point d’extraits allergéniques de bonne qualité.
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