Moins d’asthmatiques aux JO d’Athènes !

mardi 16 mai 2006 par Dr Geneviève DEMONET931 visites

Accueil du site > Maladies > Asthme > Moins d’asthmatiques aux JO d’Athènes !

Moins d’asthmatiques aux JO d’Athènes !

Moins d’asthmatiques aux JO d’Athènes !

mardi 16 mai 2006, par Dr Geneviève DEMONET

Une forte augmentation du nombre d’athlètes ayant une prescription médicale de β²-agoniste a été constatée. En conséquence, lors des JO d’été à Athènes en 2004, la Commission Médicale du Comité International Olympique a imposé une preuve objective de l’asthme. Cette mesure a-t-elle eu des conséquences ?

Tests bronchiques chez les athlètes demandant l’utilisation de β²-agoniste aux Jeux Olympiques d’été de 2004 : Sandra D. Anderson, PhD, DSca, Malcolm Sue-Chu, MB ChB, PhDb, Clare P. Perry, BSc, Dip Eda, Christina Gratziou, MD, PhDc, Pascale Kippelen, PhDa, Don C. McKenzie, MD, PhDd, Ken C. Beck, PhDe, Ken D. Fitch, MBBS, MDf

a From the Department of Respiratory Medicine, Royal Prince Alfred Hospital, Camperdown
b Department of Lung Medicine, St Olavs Hospital, Trondheim University Hospital, Trondheim
c Pulmonary and Critical Care Department, Asthma and Allergy Center, Medical School, University of Athens
d Division of Sports Medicine, The University of British Columbia, Vancouver
e Guidant Corp, St Paul
f School of Human Movement and Exercise Science, University of Western Australia, Nedlands

dans JACI Volume 117, Issue 4, Pages 767-773 (April 2006)

 Contexte :

  • La Commission Médicale du Comité International Olympique a exigé une justification médicale pour l’utilisation par les athlètes d’un β²-agoniste inhalé avant une épreuve des Jeux d’été d’Athènes en 2004.

 Objectifs :

  • Nous avons cherché à établir le pourcentage d’athlètes ayant demandé l’utilisation d’un β²-agoniste inhalé sur la base des résultats de tests objectifs ayant permis d’établir un diagnostic d’asthme ou de bronchoconstriction induite par l’exercice.
  • Nous avons également voulu comparer ce pourcentage à celui des athlètes ayant simplement signalé leur intention d’utiliser un β²-agoniste lors des précédents Jeux d’été à Sydney en 2000.

 Méthodes :

  • Une analyse a été faite des tests objectivant une modification du VEMS après prise d’un bronchodilatateur ou après un test de provocation à l’exercice, à l’hyperventilation eucapnique volontaire, au sérum hypertonique ou à la métacholine.

 Résultats :

  • 10653 athlètes étaient en compétition à Athènes ; 4,2% ont obtenu l’autorisation d’utiliser un β²-agoniste et on l’a refusée à 0,4%.
  • Ce taux d’approbation était de 26% plus faible que celui des notifications à Sydney en 2000 (5,7%).
  • Il y a eu une réduction significative des demandes et des approbations, comparativement à Sydney 2000, chez les athlètes des Etats-Unis, de Nouvelle-Zélande, d’Australie et du Canada en triathlon et en natation.

 Conclusions :

  • L’obligation d’apporter un test objectif a entraîné une diminution de la demande des athlètes pour l’utilisation d’un β²-agoniste.
  • Cette preuve objective a permis d’obtenir des informations importantes pour le médecin permettant d’améliorer la santé de l’athlète : en effet, plusieurs athlètes semblaient sous-traités au moment des tests.

 Implications cliniques :

  • Nous avons montré que la documentation d’une obstruction bronchique chez les athlètes, particulièrement en réponse à l’exercice, aide le diagnostic et la prise en charge de l’asthme en fournissant la preuve d’une hyperréactivité bronchique qui répondra au traitement par corticoïdes inhalés et qui est généralement associée à une réduction des symptômes respiratoires lors de l’exercice.

Une prescription médicale de β²-agoniste suffisait jusqu’ici pour les athlètes asthmatiques participant aux JO.

Depuis Athènes 2004, il leur est demandé d’apporter une preuve objective : amélioration du VEMS après l’administration d’un bronchodilatateur, test positif de provocation à l’exercice, à l’hyperventilation eucapnique volontaire, au sérum hypertonique ou à la métacholine.

Sur les 10 653 athlètes présents à Athènes, 4,2% ont été autorisés à utiliser un β²-agoniste et 0,4% ont été rejetés. Ce taux d’approbation était inférieur de 26% à celui de Sydney (5,7%).

Cette obligation a non seulement permis d’éliminer les asthmatiques qui ne l’étaient pas, mais également d’améliorer la prise en charge des asthmatiques sous-traités par l’instauration d’un traitement de fond par corticoïdes inhalés.

Le problème essentiel se pose pour les athlètes qui n’ont qu’un asthme à l’effort et vont très bien par ailleurs. Le test diagnostic idéal est toujours discuté.

Pour les passionnés du sujet, il faut lire Dickinson JW (Screening elite winter athletes for exercise induced asthma : a comparison of three challenge methods) Br J Sports Med 2006 ;40:179-82) d’où il ressort que l’hyperventilation eucapnique volontaire serait le meilleur test...

Abonnez-vous!

Recevez les actualités chaque mois