La dermatite atopique.

jeudi 29 juin 2006 par Dr Hervé Masson689 visites

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La dermatite atopique.

La dermatite atopique.

jeudi 29 juin 2006, par Dr Hervé Masson

Les allergologues de ma génération (c’est-à-dire les plus tout jeune mais pas vieux encore tout de même...) ont appris durant leurs études que la maladie allergique débutait classiquement par l’eczéma atopique chez le nourrisson puis évoluait vers l’allergie respiratoire avec, parfois, une allergie alimentaire associée.

Même si cette « marche de l’allergie » est ici tracée à très gros traits, ce cheminement de la maladie est retrouvé chez un nombre non négligeable d’enfants.

Les progrès des connaissances dans ce domaine ont permis de s’apercevoir qu’en fait on peut individualiser 2 groupes d’enfants souffrant d’eczéma dans le premier âge.

Une première population de nourrissons souffrant d’une dermatite associée à un terrain allergique avec au moins une sensibilisation à un allergène aérien ou alimentaire : la dermatite atopique.

Et une population de bambins qui présente cette pathologie cutanée sans aucune sensibilisation dépistable :l’eczéma du nourrisson non atopique.

Il est donc fondamental, chez un nourrisson souffrant d’eczéma, de le tester pour savoir s’il s’agit de la première manifestation d’une maladie allergique évolutive qu’il faudra surveiller et traiter le plus tôt possible, ou si l’on est, dans le cas contraire, en présence d’une maladie cutanée qui disparaît le plus souvent en grandissant sans autre problème.

Il est maintenant clairement démontré que si l’on évite les aliments ou les allergènes sensibilisants chez les enfants souffrant de dermatite atopique, les poussées sont très nettement espacées et l’état cutané nettement amélioré.

Enfin, plusieurs études, présentées d’ailleurs sur www.allergique.org, montrent désormais un effet bénéfique indiscutable de l’immunothérapie sur la dermatite atopique, entre autre.

Est-il donc normal que les allergologues voient encore arriver en consultation des enfants qui souffrent de dermatite atopique depuis la prime enfance, qui ont fini par développer une rhinite ou un asthme et qui n’ont jamais été ni testés ni traités de leur allergie avant ?

Qu’il est désespérant d’entendre encore en 2006 des assertions d’un autre âge du style : « On ne peut pas faire de tests avant 7 ans » ; «  l’eczéma n’a aucun rapport avec l’allergie » ; « l’eczéma disparaîtra à la puberté »...

Il a fallu plusieurs années pour que l’on reconnaisse le rôle de l’allergie dans la rhinite et l’asthme. Il en faudra sûrement encore quelques unes pour que le bilan allergologique devienne systématique chez tout nourrisson souffrant d’eczéma.

Dans le même temps, il y a de moins en moins de « jeunes » allergologues alors que l’allergie progresse. La faute à l’absence de reconnaissance de la spécialité d’allergologie.

C’est pour cela que le gouvernement a trouvé judicieux de reculer progressivement l’âge de la retraite. Les « vieux » allergologues français seront comme les footballeurs : toujours sollicités lors des rendez-vous importants.

Allez les bleus !!!

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