L’ITS, le petit écureuil de la corticothérapie inhalée.

vendredi 7 juillet 2006 par Dr Alain Thillay1473 visites

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L’ITS, le petit écureuil de la corticothérapie inhalée.

L’ITS, le petit écureuil de la corticothérapie inhalée.

vendredi 7 juillet 2006, par Dr Alain Thillay

Ce n’est plus à démontrer, l’immunothérapie spécifique (ITS) a fait déjà ses preuves de son efficacité dans le traitement de l’asthme allergique aux acariens domestiques. Ici, ces auteurs danois, ont cherché dans cette étude prospective comptant 54 asthmatiques adultes, à montrer un effet d’épargne sur les corticostéroïdes inhalés induit par l’immunothérapie spécifique.

Effet d’épargne sur les corticoïdes de l’immunothérapie spécifique standardisée par voie sous-cutanée chez des asthmatiques allergiques aux acariens domestiques, atteints d’asthme modéré à sévère. : G. Blumberga1, L. Groes2, L. Haugaard1, R. Dahl1

1Aarhus University Hospital, Aarhus C ; 2ALK-Abelló, Hørsholm, Denmark

dans Allergy 61 (7), 843-848.

 Contexte :

  • La présente étude a évalué l’effet d’épargne de l’immunothérapie spécifique (ITS) par voie sous-cutanée sur les corticostéroïdes chez des asthmatiques modérés et sévères, allergiques aux acariens domestiques.

 Méthodes :

  • Cinquante-quatre asthmatiques adultes allergiques aux acariens domestiques, nécessitant au moins la prise quotidienne de corticostéroïdes inhalés (CSI) à des doses équivalentes à 500 μg de fluticasone, ont été randomisés en deux groupes, ITS injectable ou injection de placebo sur une période de 3 ans.
  • La dose minimale de CSI requise, le journal du score symptomatique de l’asthme sur 4 semaines, le recours aux médicaments de secours, les mesures du débit expiratoire de pointe (DEP) et l’échelle analogique visuelle des symptômes asthmatiques ont été évalués avant le début du traitement et après 1, 2 et 3 ans de traitement.

 Résultats :

  • Chez les patients présentant un asthme modéré et grave la réduction des CSI était statistiquement significative après 2 ans de traitement (p = 0.03) mais pas après 3 ans.
  • La médiane de la réduction était de 82% et de 42% après la troisième année pour le groupe actif et le groupe placebo, respectivement.
  • Chez les patients présentant un asthme persistant modéré la réduction était significativement et statistiquement plus importante pour ceux recevant l’ITS comparés aux patients du groupe placebo après l’année 2 et l’année 3.
  • La médiane de la réduction après 3 ans était de 90% pour le groupe ITS et 42% pour le groupe placebo (p = 0.04).
  • En dépit de la réduction significative des corticostéroïdes, il n’y avait aucune différence dans les évaluations de l’asthme entre les deux groupes.
  • Pas de réaction sérieuse constatée en relation avec les injections d’ITS.

 Conclusion :

  • Cette étude montre que l’ITS pratiquée à l’aide d’un extrait standardisé d’acariens domestiques est sûre.
  • Un effet d’épargne des CSI a été mis en évidence chez les patients présentant un asthme persistant modéré.

Nombre d’études ont déjà largement fait la démonstration de l’efficacité de l’ITS, particulièrement dans le domaine de l’asthme allergique aux acariens domestiques. D’autres, sans doute un peu moins nombreuses mais pertinentes, ont attiré notre attention sur le fait que l’ITS permet de diminuer le coût direct et indirect de l’asthme allergique.

Dans cette étude prospective comptant 54 patients asthmatiques en tout, les auteurs danois ont cherché à démontrer que l’immunothérapie spécifique aux acariens domestiques avait un effet d’épargne des corticostéroïdes inhalés ; il s’agissait d’asthme persistant modéré à sévère.

De plus, ils en ont profité pour vérifier la sécurité de l’ITS, ce qui fut le cas, pas d’accident ou incident notable.

Les résultats montrent globalement, quelque soit le stade de sévérité, une réduction significative statistiquement de la consommation de CSI après deux ans d’ITS, alors que cette réduction le serait moins après 3 ans.

Pourtant, après 3 ans le pourcentage de patients ayant réduit sa consommation de CSI est de 82% dans le groupe ITS et seulement 42% dans le groupe placebo.
Cette réduction est particulièrement nette pour l’asthme persistant modéré.

Cette étude vient une fois de plus enfoncer le clou, c’est peut-être utile pour certains, celui de l’efficacité de l’ITS dans l’asthme allergique. Cette étude démontre un effet d’épargne des CSI, ce qui outre l’avantage pour le patient, permet de diminuer le coût de l’asthme.

Il y a peu, j’ai pu voir une déléguée médicale présentant un CSI me remettre un livret sur la prise en charge de l’asthme de l’enfant. Malgré ma lecture attentive, je n’ai pas trouvé une seule ligne concernant l’ITS, alors que 80% des asthmes de l’enfant sont d’origine allergique. Ce genre de document est scandaleux et montre en fait un certain niveau d’incompréhension de la maladie asthmatique par certains auteurs.

A l’heure où OMS, GINA et une foultitude de communications démontrent l’intérêt de l’immunothérapie spécifique dans l’asthme et la rhinite allergiques, il serait dommage de rester sur des positions d’arrière-garde, car en fait, c’est le patient qui risque de payer fort cher pour sa santé et qui risque de coûter fort cher à la communauté.

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